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    Texte de Lénine (1915) sur la fraternisation dans les tranchées

    histoire

    Lien publiée le 13 novembre 2014

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    http://histoireetsociete.wordpress.com/2014/11/13/lenine-la-fraternisation-dans-les-tranchees/

    texte de Lénine, paru le 29 mars 1915 sur les fraternisations entre soldats.

    Fraternisation entre soldats anglais et allemands, 1915

    Périr dans la guer­re entre les esclavagistes, en restant un esclave aveugle et impuis­sant, ou bien périr pour « des tentatives de fraternisation » entre les esclaves, afin de renverser l’esclavage ?

    « Le 8 janvier [...] on mandait de Berlin aux journaux suisses : « Ces derniers temps, les journaux ont publié à plusieurs reprises des informations relatives à des tentatives de rapproche­ment pacifique entre les tranchées allemandes et françaises. La Tägliche Rundschau communique qu’un ordre de l’armée en date du 29 décembre interdit la fraternisation et, en général, tout rap­prochement avec l’ennemi dans les tranchées; toute infraction à cet ordre sera réprimée comme un crime de haute trahison. »

    Donc la fraternisation et les tentatives de rapprochement sont un fait. Le haut commandement allemand s’en inquiète: il lui reconnaît donc de l’importance. Le journal ouvrier britannique Labour Leader du 7 janvier 1915 reproduit toute une série d’ex­traits de journaux bourgeois anglais faisant état de cas de frater­nisation entre soldats anglais et allemands, qui ont organisé (pour la Noël) des « armistices de 48 heures » des rencontres amicales à mi-chemin entre le deux lignes de tranchées etc. Le haut com­mandement britannique a interdit la fraternisation par un ordre spécial. Alors que les opportunistes socialistes et leurs défenseurs (ou leurs valets ?) s’évertuaient dans leur presse (comme Kautsky) à persuader les ouvriers d’un air plein de suffisance et avec la tranquille assurance, que la censure militaire leur épar­gnerait tout démenti, que les accords entre socialistes des pays belligérants en vue d’actions contre la guerre étaient impossibles (expression littérale de Kautsky dans la Neue Zeit) !!

    Imaginez que Hyndman, Guesde, Vandervelde, Plékhanov, Kautsky, etc. au lieu de se faire comme maintenant les complices de la bourgeoisie, aient constitué un comité international pour l’agitation en faveur « de la fraternisation et des tentatives de rap­prochement » entre socialistes des pays belligérants, « dans les tranchées » aussi bien que parmi les troupes en général. Quels auraient été les résultats au bout de plusieurs mois, si aujourd’hui, 6 mois après la déclaration de guerre, et contre la volonté de tous les gros bonnets, des chefs et des étoiles de première grandeur qui ont trahi le socialisme, une opposition monte partout contre ceux qui ont voté les crédits et contre les coureurs de portefeuilles ministériels, et que le haut commandement agite la menace de la peine capitale contre la« fraternisation » !

    « En pratique, une seule question se pose: la victoire ou la défaite de son propre pays », écrivait Kautsky, le laquais des opportunistes, en pleine communion avec Guesde, Plékhanov et Compagnie. Oui, si l’on oublie le socialisme et la lutte de classes, c’est exact. Mais si l’on n’oublie pas le socialisme, c’est faux: il se pose une autre question pratique. Périr dans la guer­re entre les esclavagistes, en restant un esclave aveugle et impuis­sant, ou bien périr pour « des tentatives de fraternisation » entre les esclaves, afin de renverser l’esclavage? Telle est, en réalité, la question« pratique ».

    Lénine, 29 mars 1915