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Economie: le rouble s’effondre, le CAC 40 s’enfonce
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
(Les Echos) La banque centrale russe a hissé son taux directeur de 10,5% à 17%. Mais la monnaie replonge, entraînant la Bourse avec elle.
La mesure-surprise de la Banque de Russie dans la nuit de lundi a mardi n’y aura rien fait. En réaction au mini-krach qu’a subi le rouble lundi soir, chutant jusqu’à 10% face au dollar et jusqu’à 12% face à l’euro, elle a fait bondir son taux directeur à 17% dans la nuit de lundi à mardi. Soit une hausse spectaculaire de plus de six points de pourcentage. Le taux directeur vaut maintenant le triple de son niveau en début d’année à 5,5%. « La décision a pour but de limiter les risques liés à la dépréciation du rouble et à l’inflation, qui ont considérablement augmentés récemment », a expliqué le régulateur dans son communiqué.
Malgré cette annonce choc, mardi, le rouble a creusé ses pertes, s’approchant dangereusement des seuils historiques de 100 roubles pour un euro et 80 roubles pour un dollar. En début d’après-midi, la monnaie russe chute de plus de 10% : il faut 90 roubles pour acheter un euro et 72 roubles pour acheter un dollar. Du même coup, le rouble a entraîné dans sa chute la Bourse de Moscou, l’indice RTS libellé en dollars cédant presque 13% en début d’après-midi. Après avoir lâché presque 7% dans la matinée, le Micex rebondit de 3%. Les taux d’emprunt à dix ans de l’Etat russe ont également grimpé de trois points de pourcentage à presque 16%.
Interventions sans succès
Un nouvel échec dont la Banque de Russie, qui subit déjà une forte pression politique, se serait bien passée. Pas plus tard que jeudi dernier, elle avait déjà relevé d’un point son taux directeur , à 10,5%. En chute libre depuis plusieurs semaines, le rouble, qui a déjà perdu plus de 40% de sa valeur depuis le début de l’année, connaît ses pires journées depuis le défaut de la Russie en 1998. Il pâtit des sanctions occidentales liées à la crise ukrainienne et de la chute des cours du pétrole.
L’institution est à cours de moyens pour enrayer la dégringolade de sa monnaie, intervenant quasi quotidiennement depuis le début du mois pour défendre la devise. Elle a déjà dépensé plus de 80 milliards de dollars à cet effet. Lundi, elle est revenue sur sa décision de limiter le montant de ses interventions à 1,5 milliard de dollars par période de 28 jours. Elle pourra désormais dépenser jusqu’à 5 milliards de dollars sur la même période pour racheter des roubles et ainsi soutenir les cours. C’est un retour en arrière par rapport à son annonce choc de début novembre, lorsqu’elle avait décidé de mettre le rouble quasiment en régime de change flottant . Cette décision n’était pas sans raison : les réserves de la Banque de Russie s’amenuisent. Elles sont estimées à environ 400 milliards de dollars.
Angoisses sur l’année 2015
Quelques heures avant d’annoncer la hausse de son taux directeur, la banque centrale a dressé un tableau cauchemardesque de l’année à venir pour la Russie, avertissant que le produit intérieur brut du pays pourrait chuter de 4,5% à 4,8% si les prix du pétrole se maintiennent autour de 60 dollars le baril, leur niveau actuel. L’effondrement des cours du pétrole pèse lourdement sur le rouble et sur l’économie de la Russie, qui tire de l’or noir la moitié de ses revenus budgétaires.
D’autres facteurs politiques, comme une série de sanctions européennes et américaines sans précédent contre Moscou dans le cadre de la crise ukrainienne, plombent l’économie russe, qui devrait entrer en récession dès 2015. Ils placent la Banque de Russie, à la réputation d’indépendance face aux autorités russes, dans une situation délicate : elle doit tenter de calmer une tempête causée par des facteurs qui ne dépendent pas d’elle. A cela s’ajoutent les effets de la chute du rouble sur l’inflation, qui devrait atteindre 11,5% sur un an selon l’institution
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Le Cac 40 s’enfonce, le Brent sur de nouveaux plus bas
La tentative de rebond n’a pas tenu, la Bourse de Paris évoluant désormais sur des plus bas de deux mois dans le sillage de la chute des cours du pétrole. La forte hausse des taux en Russie pèse en outre sur les valeurs exposées au pays. Les contrats sur indices américains sont désormais dans le rouge.
Selon un scénario désormais bien rodé, la tentative de rebond du jour n’aura pas tenu, le Cac 40 poursuivant son mouvement baissier pour la septième séance d’affilée pour évoluer sur des plus bas de deux mois. En cause, encore et toujours, la chute des cours du pétrole, le baril de Brent de la mer du Nord ayant inscrit un nouveau plus bas depuis mai 2009 à moins de 59 dollars le baril. Les valeurs liées aux matières premières sont à nouveau sous pression, tandis que celles exposées à la Russie pâtissent de la forte hausse des taux décidées par la Banque centrale du pays, de 10,5% à 17%, laquelle n’est pas parvenue à enrayer le plongeon du rouble qui accuse une baisse de 15% à moins de 80 pour 1 dollar. Les contrats sur indices américains sont également orientés à la baisse alors que le baril deWTI est tombé sous les 54 dollars.
« Il n’y pas le moindre élément positif pour effacer la crainte d’un impact majeur lié à la chute des prix du pétrole », résume Guillermo Hernandez Sapere, de MPPM EK enAllemagne. « L’espoir d’un rally de fin d’année est vraiment infime, trop d’éléments doivent être résolus à court terme pour faire revenir le goût du risque », conclut-il.
Dans ce contexte, la progression plus forte qu’attendu de l’indice ZEW du moral des investisseurs et analystes allemands ne pèse pas lourd, même s’il est ressorti à 34,9 points en décembre, son meilleur niveau depuis mai.
A 13h40, le Cac 40 recule de 1,72% à 3.936,47 points dans un volume d’affaires étoffé de 3 milliards d’euros. Ailleurs en Europe, le Footsie londonien cède 0,02%, le Dax de la Bourse de Francfort gagne 0,91% et l’Euro Stoxx 50 des principales valeurs de lazone euro 1,59%. Le contrat future décembre sur indice Dow Jones plie de 0,57%.
Aux Etats-Unis, le Département du Commerce dévoilera à 14h30 la statistique des mises en chantier de logements du mois de novembre, puis Markit publiera à 15h45 son indice d’activité manufacturière pour le mois de décembre.
Total, Vinci et la Générale sous pression, Orangerésiste
Après un sursaut en fin de matinée, Total recule désormais de 2,49% à 38,39 euros. L’indice Stoxx Europe 600 du pétrole et du gaz perd 1,27% alors que le baril de Brent de la mer du Nord a touché 58,50 dollars, du jamais vu depuis mai 2009.
Air France-KLM s’apprécie de 0,91% à 7,976 euros.
Vinci abandonne 3,48% à 39,81 euros. La ministre de l’Ecologie Ségolène Royal a déclaré souhaiter un gel des tarifs autoroutiers en 2015 et dit attendre un effort de 1 milliard d’euros des sociétés concessionnaires qui pourrait prendre la forme d’une taxe sur les bénéfices.
Société Générale, qui détient quasiment 100% de la banque russe Rosbank chute de 7,09% à 31,91 euros. Egalement présent en Russie, Tarkett plie de 3,28% à 18,597 euros. Les autres banques plient également. BNP Paribas perd 1,79% à 45,60 euros etCrédit Agricole 1,57% à 10,01.
Danone lâche 2% à 51,78 euros. Standard & Poor’s a confirmé les notes de crédit « A-/A-2 » du géant de l’agroalimentaire tout en abaissant la perspective de « stable » à « négative ». L’agence justifie sa décision par la volonté manifestée par le groupe de poursuivre ses investissements au risque d’alourdir sa dette.
Orange résiste avec un gain de 0,26% à 13,29 euros. BT est entré en négociations exclusives avec le groupe français et Deutsche Telekom, copropriétaires de l’opérateur mobile britannique EE, en vue d’une transaction de 12,5 milliards de livres (15,75 milliards d’euros). Ce rachat permettra à l’opérateur britannique historique de revenir sur le marché du mobile 13 ans après l’avoir quitté.
Enfin, Peugeot perd 1,83% à 9,383 euros et Renault 3,33% à 56,11. Les immatriculations de voitures neuves ont progressé de 1,4% dans l’Union européenne en novembre, inscrivant ainsi leur quinzième mois de croissance consécutive. Les ventes de Renault ont augmenté de 3,9% (+1% pour la marque Renault et +11,6% pour Dacia), tandis que celles de PSA Peugeot Citroën ont diminué de 3,1% (-0,1% pourPeugeot et -6,9% pour Citroën).