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    Dispositifs anti-SDF: pas qu’à Angoulême, un phénomène généralisé

    Lien publiée le 26 décembre 2014

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    http://citizenpost.fr/2014/06/ville-en-anti-sdf/

    Repousser des centres-ville un type de population démuni vers des zones encore moins accueillantes, tel est le but de tout équipement urbain adéquat. Il s’agit ici d’une forme de violence à l’encontre des personnes sans domicile fixe maquillée en design urbain dont les demandeurs semblent indifférents à la détresse humaine incarnée par l’ultime précarité.

    L’équipement urbain discriminant les SDF est matérialisé par les excroissances urbaines, un genre de mobilier urbain empêchant tout « squat » de l’espace par dissuasion préalable. Un phénomène qui a retenu l’attention d’Arnaud Elfort, artiste plasticien qui immortalise ce type de pratique depuis quelques années à Paris, mais aussi au Brésil. En effet, ses archives photographiques sont un véritable inventaire de toutes les astuces qu’ont imaginé les copropriétés, commerçants et autres pouvoirs publics. Pics, plans inclinés, barrières métalliques, cailloux apparents et bien d’autres sont des moyens efficaces afin de rendre inconfortable l’occupation prolongée d’un espace.

    « Ces dispositifs anti-SDF sont apparus il y a une dizaine d’années dans le métro, quand les bancs ont été remplacés par des sièges individuels. Aujourd’hui, on en compte des centaines, de formes très variées, dans tout Paris », constate Arnaud Elfort à propos des excroissances urbaines. Selon l’artiste, les villes européennes ont repris l’exemple de la ville de New York quant à ces aménagements de l’espace urbain public.

    Des militants sont néanmoins déterminés à lutter pour une « dérigidification » de la ville par des actions qui visent à modifier ces excroissances urbaines pour les rendre à nouveau fréquentables. Avec tout l’humour que l’on peut accorder à cette action, il s’agit de mettre en évidence d’une part le ridicule de ces actions anti-SDF, et leur extrême agressivité d’autre part, plus ou moins explicites suivant les cas. Ces hackers de l’espace public pensent que le piratage peut ne pas être seulement virtuel et se mettre au service des populations dans le besoin : « J’ai compris que l’esprit du hacker était vraiment, aujourd’hui, une contreculture efficace sur Internet, et qu’on pouvait la réutiliser dans la ville », témoigne Florian Rivière, ex-étudiant en école de commerce et militant actif.

    Jusqu’où repousserons-nous les SDF ? Les centres-ville font tout ce qu’ils peuvent pour éloigner les indésirables sans-logis, cependant la ville demeure l’endroit où cette population trouve refuge et peut survivre malgré la stigmatisation à outrance. Qu’en serait-il en milieu rural ? Que dire des bâtiments hébergeant des centaines de logements inoccupés, contribuant notamment à une certaine spéculation foncière des centres urbains ? Une politique d’insertion des SDF et de retour à une vie décente serait bienvenue, mais face au monstre « croissance économique » cela parait peu probable.

    Voici une vidéo de Gilles Paté et Stéphane Arguillet datant de 2003 intitulée « Le repos du Fakir ».

    http://www.leparisien.fr/paris-75/paris-se-herisse-de-mobilier-anti-sdf-30-12-2009-759673.php 

    (Article de 2009)

    Ils devaient déjà affronter le froid et les intempéries. Dans la rue, les sans-abri ont de nouveaux ennemis : des pics, des potelets, des plans inclinés ou encore de fausses décorations en forme de cactus, installés sur des murets ou à l'entrée des immeubles pour les empêcher de se coucher ou de s'asseoir.

    Il suffit de bien regarder : le long des vitrines ou devant des copropriétés, la capitale regorge de ces pièges.
    « Ces dispositifs anti-SDF sont apparus il y a une dizaine d'années dans le métro, quand les bancs ont été remplacés par des sièges individuels. Aujourd'hui, on en compte des centaines, de formes très variées, dans tout Paris », estiment Arnaud Elfort et Guillaume Schaller, deux plasticiens âgés de 34 et 33 ans. Membres du collectif The Survival Group, les deux artistes ont photographié et archivé ces mobiliers urbains, qu'ils montrent sur leur site Internet*. « Le déclic est venu en découvrant une espèce de bac à fleurs couvert de grosses pierres coulées dans du béton devant les Assedic du XXe arrondissement », poursuit Arnaud Elfort (photo). « Depuis, nous repérons sans cesse de nouvelles structures conçues pour éloigner les sans-abri. »
    Pour les entreprises ou les institutions qui les ont installées, il ne s'agit cependant pas du tout de faire la chasse aux pauvres. Ainsi, les cônes métalliques placés sur le muret le long de l'agence LCL de Strasbourg-Saint-Denis (photo) « servent uniquement à empêcher les gens de s'asseoir contre la vitrine, ce qui risquerait de la casser », assure un porte-parole. Des arguments qui laissent Arnaud et Guillaume sceptiques : « Personne n'assume d'installer des piques contre les SDF. Les gens disent par exemple que c'est pour la décoration… » relève Arnaud.

     
    De son côté, la mairie de Paris a noté le développement de ces aménagements. « Il faut prendre en considération la situation des riverains ou des commerces. Ces installations peuvent avoir notamment un intérêt quand la sécurité des exclus est en jeu. Mais, selon moi, c'est une mauvaise solution de vouloir ainsi chasser les sans-abri », estime Olga Trostiansky, adjointe PS de Bertrand Delanoë chargée de l'exclusion. S'agissant souvent d'initiatives privées, la Ville a peu de moyens de s'opposer à la construction de tels mobiliers anti-SDF.
    « Ces objets créent un climat de malaise dans la ville », conclut Arnaud Elfort.
     
    * www.survivalgroup.org/anti-site.html.

    La Ville a peu de moyens de s'y opposer

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    Voir aussi : http://www.20minutes.fr/paris/1399526-20140612-paris-dispositifs-anti-sdf-mettent-mal-aise