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Bosnie-Herzégovine: la marche du désespoir des ouvriers de Tuzla
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Par Rodolfo Toè
Quelque 120 ouvriers de Tuzla ont tenté dimanche de quitter collectivement la Bosnie-Herzégovine, en signe de protestation contre l’inaction de la classe politique. Les travailleurs, qui appartiennent tous aux entreprises en faillites Aida, Dita, Konjuh et Livnica, avaient manifesté durant des mois pour demander au gouvernement du Canton de trouver une solution à cette situation difficile, mais les promesses des politiciens n’ont jamais été tenues.
Retrouvez notre dossier :
Bosnie-Herzégovine : quel avenir pour le mouvement des plenums ?
L’action avait été annoncée depuis des semaines. Les ouvriers ont organisé une marche de plus de 70 kilomètres, sous la neige, avec le but final de franchir la frontière et de demander l’asile en Croatie. « C’est la seule chose que nous puissions encore faire », explique le président du syndicat de l’entreprise Konjuh, Mujo Gavranović, « après avoir constaté que nos politiciens continuent à ignorer nos demandes ».
Les manifestants ont réussi à atteindre Orašje après une marche de plusieurs jours, assistés par la Croix Rouge Internationale et par beaucoup de citoyens qui leur ont offert de l’eau et de la nourriture pendant la route. Mais la police bosnienne ne leur a pas permis de quitter le pays, en prétextant qu’ils ne disposaient pas de documents valides pour pénétrer en Croatie.
Après des heures passées à attendre sous la neige, la colonne a décidé de faire demi-tour vers Tuzla. Une fois arrivés en ville, les ouvriers ont organisé une brève manifestation devantl’ancien bâtiment du gouvernement cantonal, qui avait été brûlé pendant la révolte populaire de février dernier. Le premier ministre du Canton, Bahrija Umihanić, a déclaré qu’il avait trouvé une solution partielle aux problèmes des travailleurs, en annonçant une aide extraordinaire de 400 KM (environ 200 euros) par personne. Les ouvriers ont toutefois rétorqué qu’ils continueront leur lutte.