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Le mépris de l’Etat pour l’agent d’entretien tué à Charlie Hebdo
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
DOCUMENT RTL - Deux jours après la fusillade à Charlie Hebdo qui a coûté la vie à 12 personnes, le frère de Frédéric Boisseau, agent d'entretien et première victime, a le sentiment d'avoir été "oublié" par l'État.
Parmi les 12 victimes de la fusillade à Charlie Hebdo, mercredi 7 janvier, il y a les dessinateurs connus : Charb, Cabu, ou bien encore Wolinski, Tignous. Frédéric Boisseau, lui n'était ni journaliste ni dessinateur juste agent d'entretien pourtant il a été la première victime de l'attentat.
Son frère témoigne, ce vendredi 9 janvier, pour exprimer sa colère à l'égard de l'État qui "les a oubliés", son frère et sa famille. Âgé de 42 ans, Frédéric Boisseau était père de deux enfants de 11 et 13 ans, le jour du drame il se se trouvait dans le hall d'entrée du journal Charlie Hebdo pour réaliser des travaux d'entretien du bâtiment.
"Quand j'entends à la télé 'On pense aux victimes', on pense aux victimes connues, regrette Christophe, le frère de Frédéric Boisseau. Mais il n'y avait pas qu'eux, il y en a 12. Mais on entend parler que de cinq. Les autres c'est quoi ? Des nantis ? Des dommages collatéraux ?", s'interroge-t-il. "Ils étaient là au mauvais moment, au mauvais endroit. Mais on aurait dû parler d'eux tous en même temps"
Les autres c'est quoi ? Des nantis ? Des dommages collatéraux ?
Le frère de Frédéric Boisseau
"C'est mon frère qui a pris la première balle. Alors oui, je suis en colère, on ne lui a rien demandé. On est rentré et on lui a tiré dessus. C'est grâce à son collègue s'ils n'ont pas retiré. Il l'a caché dans les toilettes pour pouvoir sauver mon frère mais il n'a jamais pu".
"Moi, j'en veux à l'État. Aujourd'hui, on n'a aucune nouvelle. Les seuls qui nous ont aidés, c'est l'institut médico-légal, mais le reste c'est de la gnognotte, c'est rien."
Ma colère aujourd'hui, c'est qu'on les a oubliés
Le frère de Frédéric Boisseau
"Ce que je veux, c'est qu'on parle de tout le monde. c'est bien beau de décréter un deuil national mais ce deuil je ne l'ai pris que pour les 5 dessinateurs, je l'ai pas pris pour les autres (...) Ma colère aujourd'hui c'est qu'on les a oubliés".