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"Apologie du terrorisme": quand des profs jouent les indics
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Dans les établissements scolaires, la minute de silence après l'attentat contre Charlie Hebdo a parfois été l'occasion de dérapages. Certains avec des propos violents, interdits par la loi.
La lutte contre le terrorisme se mène aussi dans les salles de classes. Selon nos informations, des élèves ont été signalés à la police pour apologie du terrorisme à l'occasion de la minute de silence en hommage aux victimes de l'attentat contre Charlie Hebdo. C'est la toute première application de la loi du 13 novembre 2014, un arsenal législatif destiné à renforcer la lutte contre le terrorisme.
Les terroristes, "mes frères". Lors du jour de deuil national, le ministère de l'Education nationale a recensé 70 cas de perturbations. Avec parfois, des propos particulièrement violents qui tombent sous le coup de la loi. "Ils ont réussi leur coup, moi je suis fière de ceux qui les ont tués, ce sont mes frères." Ce sont les mots d'une jeune collégienne de 15 ans, prononcés au lendemain de l'attaque contre l'hebdomadaire satirique. Ces propos ont été retranscrits dans un document confidentiel que nous avons pu consulter. Dans celui-ci, sont indiqués le nom de l'élève, son âge, son adresse, et très précisément les propos qui ont été tenus. Autre signalement effectué, celui d'un élève de 16 ans, qui a véritablement proféré des menaces de mort et de djihad envers tous les "Blancs". Ces propos ont été consignés par écrit par les enseignants ou les surveillants et ont été transmis au chef de l’établissement, puis au rectorat. Les rectorats ont ensuite l'obligation de prévenir la police et le parquet.
>> LIRE AUSSI - Charlie Hebdo : quel rôle peut jouer l'école ?
Stopper l'embrigadement. Dès lors, les services de renseignement vont analyser les propos énoncés pour distinguer entre la simple provocation et l'apologie du terrorisme. Une enquête est alors ouverte : les services s'intéressent au jeune, à ses parents - étaient-ils au courant -, à son entourage, à ses activités sur internet. Rien n'est négligé pour stopper au plus vite l'embrigadement. L'auteur des propos peut même être interpellé. Car si certains jeunes ne mesurent pas ce qu'ils disent ou apparaissent comme déséquilibrés, selon un spécialiste de la prévention de la radicalisation, d'autres connaissent parfaitement la portée de leurs propos et ont déjà le profil d'apprentis djihadistes.
Vendredi, à Châteauroux, l'élève d'un lycée technique a d'ailleurs été tabassé par des camarades pour avoir un peu trop manifesté son soutien aux douze victimes de l'attentat de Charlie Hebdo.