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Essai d’interprétation de la situation grecque et de nos tâches
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
De la part d'un camarade du NPA de la Haute vallée de l'Aude
Essai d'interprétation de la situation grecque et de nos tâches
Cela va très vite. Moins de deux semaines après la victoire électorale de SYRIZA, la BCE (banque centrale européenne) a donné le ton par un premier avertissement sans (trop de) frais en bloquant le financement des banques grecques.
Naturellement ce n’est pas une décision indépendante. Mario DRAGHI n’intervient pas sans l’aval des gouvernements européens, il exprime sans fard leur volonté commune : les emprunts devront être remboursés, les « réformes » et la politique d’austérité imposées par la Troïka devront être poursuivies. Pas question pour les bourgeoisies européennes de perdre un seul euro. Il siffle la fin de la récréation et donne ainsi un signal à celles et ceux qui pourraient être tentés de suivre l’exemple des électeurs grecs.
Cette réaction brutale n’a rien d’inattendu. La rapidité avec laquelle elle survient met un terme aux illusions sur une renégociation pacifique de la dette, éventuellement appuyée par certains états européens, dont la France : s’il peut y avoir des aménagements à la marge, du type de ceux déjà accordés dans le passé, ils seront conditionnés à la poursuite de la politique économique et sociale du précédent gouvernement de droite.
Nous sommes donc devant la première épreuve de force. L’inconnue est la volonté (et la capacité) du gouvernement dirigé par SYRIZA de l’affronter sans renier ses engagements sociaux en matière de salaires, d’emploi et de retraites, des engagements impossibles à tenir en continuant à financer le remboursement de la dette publique et la charge de ses intérêts.
Commenter depuis la France les petites phrases et les grands discours des uns et des autres ne présente pas un grand intérêt, on juge sur les actes et non sur les mots ; en revanche nous avons quelques clés pour l’analyse d’une situation qui n’est pas totalement inédite.
SIRIZA et le gouvernement TSIPRAS
La victoire électorale de SYRIZA est celle d'un parti ouvrier réformiste. L’appellation journalistique de « gauche radicale » ne veut rien dire et nous devrions éviter de l’employer sauf bien sûr si nous voulons entretenir le flou. SYRIZA est une des expressions politiques du réformisme antilibéral, en partie nouvelle dans sa forme mais assez classique dans son contenu, et qui n’apparaît « radical » que comparé avec la gauche social libérale qui n'est même plus réformiste.
Je précise que "réformiste" ça n'est pas une insulte mais une constatation. SYRIZA n'est pas un parti révolutionnaire, ni même une alliance anticapitaliste. Il n’a pas inscrit à son programme l’expropriation des banques et des grands groupes industriels et commerciaux. Il ne préconise pas le "socialisme par étapes", l'accumulation de réformes de structures jusqu'à ce que le communisme autogestionnaire s'impose de lui même sans casse. Tout au plus le « socialisme » peut être rappelé au bon souvenir des militants les jours de congrès, le plus souvent par la minorité révolutionnaire. C'est un parti antilibéral qui s'oppose aux "dérives" du système capitaliste et souhaite le domestiquer, y compris sévèrement, sans prétendre lui substituer un autre système. C'est tout et c'est suffisant, cette analyse politique nous dispense d'avoir à chercher d'autres arguments pour dire que "nous ne sommes pas SYRIZA".
Quant à "parti ouvrier" ça n'est pas non plus une caractérisation morale, SYRIZA est une organisation ouvrière (on pourrait écrire ouvrière et populaire) de par son origine, son histoire, sa base sociale et son programme "théorique". Mais c’était également le cas de la SFIO et des partis sociaux-démocrates européens, y compris le PS du congrès d’Epinay. Ce n’est donc en rien une garantie pour l’avenir, mais la raison pour laquelle les travailleurs peuvent considérer à un moment donné ce type de parti comme leur parti. Cette relation particulière au prolétariat fait la différence avec les partis bourgeois ; c’est cette caractéristique qui conduit les révolutionnaires à mettre en avant le « front unique ouvrier » (sans oublier le dernier mot) et dans certains cas à appeler à voter pour les « partis ouvriers ».
Cela ne fait pas du gouvernement dirigé par SYRIZA un gouvernement ouvrier et populaire. Léon BLUM faisait lucidement la différence entre gouverner et prendre le pouvoir ; dans le cadre du système un gouvernement des partis ouvriers reste un gouvernement bourgeois. Il n’en irait pas différemment sans l’alliance avec le parti de droite anti-européen des « Grecs indépendant », alliance par ailleurs problématique.
Le moment présent à la lumière de l’Histoire
Le programme immédiat de SYRIZA peut paraître suffisant à la grande majorité de ses électeurs, un peu comme MITTERRAND ou LULA en leur temps. Les salariés, les retraités, la jeunesse n’ont pas voté pour le socialisme qui est une abstraction à leurs yeux. Ils attendent des mesures immédiates, en rupture avec la politique imposée par la Troïka, pour se sauver de la misère et de la déchéance, garantir des services publics égalitaires et efficaces, pouvoir tout simplement se loger et manger à leur faim. C’est ce que leur a promis SYRIZA.
Sauf que SIRIZA a laissé entendre qu’il suffisait pour cela de faire le bon choix électoral, avec un peu de mobilisation populaire bien cadrée si nécessaire. Mais ce que nous savons c'est qu'à l'époque de la décadence impérialiste ce genre de réformisme est dans une impasse :
- soit le gouvernement issu du vote ouvrier et populaire capitule rapidement face à la pression des capitalistes (dans le cas grec la pression de l’ensemble des bourgeoisies européennes et de la Troïka qui est leur bras armé). La crise économique et les difficultés budgétaires servent alors de prétexte pour "ajourner" ou modérer les réformes un peu hardies (quoi que s'inscrivant dans le cadre du système) comme la hausse des salaires, le retour sur les privatisations et sur la dégradation des retraites. C’est le scénario de la "pause" impulsée par Delors en 1983, prélude à un changement complet d'orientation;
Spécificités de la situation grecque