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Corée: mobilisation des précaires contre la culture d’exploitation de McDo
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Article AC pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/
En France, les campagnes contre Mc Do sont souvent déconnectés des conditions de travail marquées par l'aliénation et l'exploitation. La vague de protestation qui touche la Corée du sud, touchant au cœur de la question du travail, propose un autre angle d'attaque.
Les salariés précaires des fast-food relèvent la tête, aux Etats-unis, et désormais en Corée. Une série d'occupations des restaurants de la firme trans-nationale américaine Mc Donald s'est répandue comme une traînée de poudre en Corée du sud.
« Contre la culture de l'exploitation », les jeunes précaires relèvent la tête
Ce samedi 7 février, un groupe de travailleurs à temps partiel – soutenu par le Syndicat des travailleurs précaires (le « Arbeit workers union », ou AWU) – a occupé le Mc Donald du centre commercial du quartier très animé de Shinchon, près de l'Université Yonsei, dans la capitale.
L'exemple a été suivi dans d'autres Mc Donald de Séoul dans le week-end, et le syndicat AWU a promis lundi dernier de continuer les manifestations contre la « culture de l'exploitation » promue par Mc Donald.
Sur les pancartes des manifestants des slogans entre indignation et appel à la résistance : « Les précaires méritent mieux que le salaire minimum », « Nous sommes des êtres humains, nous aussi ! » ou encore « Mc Donald : le meilleur endroit pour exploiter les travailleurs précaires ».
Les conditions vécues par les travailleurs à temps partiel dans les Mc Donald sont la première cible des manifestants. L'ensemble des positions au sein de l'entreprise, y compris celles administratives (à l'exception des managers, ce qui renforce la conscience de classes sur le lieu de travail), sont occupées par des travailleurs à temps partiel exécutant 60 h par mois.
300 € par mois et despotisme patronal : ça se passe comme ça chez Mc Do
Le syndicat des précaires AWU a articulé cette revendication à une triple demande : « augmenter les salaires, instaurer de justes conditions de travail, autoriser les activités syndicales dans l'entreprise ».
Hausse des salaires car la précarisation permet à Mc Do de limiter les coûts au maximum : un salarié à temps partiel est payé 4 € de l'heure, ce qui fait moins de 300 € par mois. Le syndicat réclame le quasi-doublement du salaire minimum, pour dépasser les 500 € mensuels.
Conditions de travail décentes, ce qui suppose de faire reculer la logique de précarisation intégrale, et surtout le méthodes de gestion du personnel où la précarité au travail devient précarité existentielle permanente.
Les syndicats pointent les ajustements permanents des horaires de travail – qui privent les salariés de toute maîtrise, connaissance de leur temps de travail –, les retards dans les paiements des salaires.
Selon un sondage réalisé en décembre par l'AWU, 65 % des employés connaissent des changements réguliers (souvent quotidienns) de leurs horaires de travail, 22 % des retards dans le versement de leurs payes.
Enfin, liberté syndicale dans l'entreprise, déniée par la multi-nationale américaine. L'affaire remonte au mois de novembre lorsque Lee Ga-Hyun, travailleur précaire de 21 ans, avait été licencié pour avoir rapporté les pratiques de la direction de Mc Donald au syndicat.
« Ils nous traitent comme des machines. Cela doit changer »
Cela a marqué le début de la vague de protestation contre la chaîne de restauration rapide. Lundi, le secrétaire-général du Syndicat des précaires AWU, Lee Hae-Jung, a marqué sa détermination : « si l'entreprise ne répond pas à nos exigences, alors nous continuerons à protester dans la rue ».
Un salarié précaire qui participait à l'occupation du restaurant samedi a lancé un cri de révolte, qui résume assez bien l'état d'esprit des jeunes salariés de la firme : « Mc Donald nous traite comme des machines, et nous paye à peine au salaire minimum. Cela doit changer ».
La lutte ne fait que commencer en Corée, dans les pires conditions – quand le gouvernement interdit les syndicats (enseignants), réprime les luttes (des cheminots), criminalise les partis d'opposition (de gauche) –pourquoi ne suivrions-nous pas leur exemple ?