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Les négociations sur la dette grecque se passeraient mal
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Les discussions sur la participation du secteur privé au sauvetage grec se passent mal, apprend-on mercredi auprès de responsables bancaires européens, ce qui signifie que les Etats de la zone euro pourraient devoir accroître leur contribution au deuxième plan d'aide à Athènes.
"Les gouvernements envisagent une augmentation de leur participation", a déclaré l'un des banquiers, proche des discussions.
Prié de dire si les Etats allaient devoir mettre la main au porte-monnaie pour compenser une participation du secteur privé inférieure à ce qui était prévu, un autre banquier a déclaré : "Rien n'est encore décidé, mais plus forte sera la décote imposée, moins il y aura d'appétit pour une conversion volontaire." Un troisième banquier a confirmé : "La participation du secteur privé se passe mal."
Parmi les cercles gouvernementaux de la zone euro, certains suggèrent que les ministres commencent à admettre qu'ils pourraient devoir renforcer sur fonds publics le deuxième plan de sauvetage de 130 milliards d'euros de la Grèce. Mais une telle issue pourrait être difficile à faire accepter politiquement en Allemagne et dans d'autres pays de la zone.
Lundi, la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy ont insisté sur le fait que les détenteurs d'obligations grecques devaient assumer leur part du fardeau, sans quoi les Etats ne verseraient pas leur contribution.
Le même jour, le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaire Olli Rehn a déclaré que les discussions avec les créanciers privés étaient sur le point d'aboutir et qu'un accord pourrait être trouvé rapidement.
CHARLES DALLARA À ATHÈNES JEUDI
Sans ce deuxième plan d'aide, la Grèce risque de faire défaut autour du 20 mars, date à laquelle 14,5 milliards d'euro de sa dette arrivent à échéance. Un accord doit intervenir bien avant cette date parce que les formalités risquent de prendre à elles seules six semaines.
Des sources ont rapporté que les hedge funds détenteurs de dette grecque tentent d'esquiver la conversion de leurs avoirs en nouveaux titres amputés d'une décote.
Ces fonds spéculatifs préfèrent soit une faillite de la Grèce, qui déclencherait le versement des assurances qu'ils ont souscrites, soit recouvrer totalement leur mise si suffisamment d'autres contributeurs privés acceptent d'amputer la leur.
Charles Dallara, directeur général de l'Institut de la finance internationale (Ifi), le lobby bancaire qui représente les créanciers dans les négociations avec la Grèce, s'entretiendra avec des responsables grecs jeudi à Athènes, a annoncé un porte-parole mercredi.
Les banques représentées par l'Ifi ont accepté l'an dernier une décote de 50% sur la valeur nominale de leurs avoirs en dette grecque, une opération destinée à réduire le ratio dette sur produit intérieur brut (PIB) du pays à 120% d'ici 2020.
Mais les négociations butent sur les modalités de cet échange de titres : le coupon, la maturité et les garanties de crédit.
La semaine dernière, Athanasios Orphanides, membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), a estimé que les dirigeants de la zone euro devraient abandonner l'idée de faire participer le secteur privé au plan de sauvetage de la Grèce afin de restaurer la confiance dans l'ensemble de la région.