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    Baisse inquiétante du niveau des collégiens en mathématiques

    Lien publiée le 18 mai 2015

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    (Le Monde) Une enquête révèle qu'un élève de 3e sur cinq n'est capable que de résoudre des exercices simples, de niveau fin de primaire

    C'est une publication qui ne pouvait pas mieux tomber pour Najat Vallaud-Belkacem, chahutée pour sa réforme du collège. Le ministère de l'éducation nationale a rendu publiques, dimanche 17  mai, deux enquêtes sur le niveau en mathématiques des élèves de primaire et de ceux qui sortent du collège. Si les résultats sont stables entre 2008 et 2014 en CM2, ils se tassent en 3e.

    Le score moyen obtenu par les 8 000 élèves de 3e testés en mai  2014 est de 243 points. Il était de 250 en  2008. La baisse est générale : la part des meilleurs collégiens est passée de 28,6  % à 24,4  %, celle des plus faibles de 15  % à 19,5  % en six ans, soit une augmentation d'un tiers pour ces derniers. Un collégien sur cinq n'est capable de traiter que des exercices très simples, de niveau fin de primaire. Le test, appelé " Cedre ", consiste à faire passer une batterie d'exercices en utilisant trois formats : questions à choix multiples, questions ouvertes " appelant l'élève à s'engager dans une démarche ", et calcul mental.

    " Cela devient très très sérieux "

    Cette contre-performance n'est pas une surprise. L'enquête PISA 2012, réalisée par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et publiée en décembre  2013, montrait déjà que les compétences en mathématiques des Français de 15  ans avaient reculé entre 2003 et 2012.

    " Les résultats du collège sont très préoccupants, indique Catherine Moisan, qui dirige la direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance au ministère, dont les services ont réalisé l'enquête. D'autant que le même type d'étude conduite en  2012 sur l'histoire-géographie avait montré la même augmentation des élèves les plus faibles. Quand on a plusieurs types d'évaluation qui disent la même chose, cela devient très très sérieux. "Comment expliquer cette tendance ? " Je ne sais pas, répond franchement Mme Moisan. C'est un peu comme l'inégalité sociale. Nous sommes le pays du grand écart. On sait faire réussir les meilleurs, mais on n'arrive pas à faire progresser les moins bons et les plus défavorisés. "

    " Le pays le plus inégalitaire "

    Car, c'est un autre point que rappelle l'enquête Cedre, les résultats sont très marqués socialement. L'échantillon a été divisé en quatre groupes, allant des moins aux plus favorisés. Tandis que les résultats en mathématiques des trois premiers quartiles baissent entre 2008 et 2014, ceux des élèves issus des milieux sociaux les plus aisés augmentent. Par ailleurs, le score moyen des élèves relevant de l'éducation prioritaire est de 218 points, contre 242 pour les autres.

    Là encore, c'est une caractéristique de la France que PISA 2012 avait particulièrement soulignée. " Nous sommes le pays de l'OCDE le plus inégalitaire, relève Mme Moisan. Le Royaume-Uni ou les pays nordiques font mieux que nous sur ce point. Et pourtant, ils ont aussi des populations en difficulté. Mais le collège français est plus uniforme. Nous pensons que faire faire la même chose à tous les élèves permet de les faire réussir tous. Mais cela ne se passe pas ainsi. Nous accordons une attention insuffisante aux élèves les plus faibles. Et on ne réglera pas cela par des cours magistraux. "

    Lors du " Grand rendez-vous Europe 1, Le Monde, i-Télé ", dimanche 17  mai, Mme Vallaud-Belkacem a de nouveau défendu sa réforme : " Ne pas réformercela signifierait continuer à avoir un élève sur quatre en classe de 3e qui ne maîtrise pas les fondamentaux de français, un élève sur cinq qui ne maîtrise pas ceux de maths (…) Le ministère de l'éducation nationale a engoncé le collège unique dans des cadres tellement stricts ces dernières décennies que les professeurs n'arrivent pas à s'adapter à la diversité de leurs élèves. "

    Benoît Floc'h