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Grève des femmes de ménages à Aulnay sous bois (93)

lutte-de-classe

Lien publiée le 22 janvier 2012

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act=artl&num=2268&id=34

Nous avons gagné la première bataille, mais la guerre n'est pas finie » : c'est le sentiment de celles qui, mobilisées depuis le mois de septembre, viennent d'arracher des garanties écrites sur leurs revendications à la fois au maire d'Aulnay-sous-Bois et à TFN, l'employeur qui détient le marché du nettoyage des bâtiments publics de la ville.

Le maire s'était engagé à faire respecter les contrats par TFN, à geler les mutations envisagées par celui-ci dans toute la région parisienne, et à faire payer les arriérés de salaire. Cette promesse orale n'a pas suffi aux femmes qui, pour avoir pris l'habitude de se réunir et de discuter entre elles depuis septembre, ont décidé de se mettre en grève lundi 9 janvier pour se rendre au siège parisien de TFN et se faire confirmer les garanties par écrit.

Réussissant à pénétrer dans le hall du siège social, elles ont obligé la DRH à venir de Poissy s'expliquer devant une assemblée des 70 grévistes, en dehors des bureaux et au mégaphone. Après avoir confirmé que la Mairie avait modifié le marché, la DRH ne s'est engagée qu'à annuler les mutations « pour l'instant », au paiement des arriérés de salaires sur justificatifs et à condition de pouvoir renégocier avec la Mairie le cahier des charges. Et surtout elle a exigé, en contrepartie, la fin immédiate de la grève.

Il n'en fallait pas plus pour que la grève soit reconduite dès le lendemain, et cette fois-ci à la mairie, origine des problèmes. Encore plus nombreuses, les femmes de ménage ont envahi le centre administratif, où le responsable des services techniques s'est enfermé dans son bureau, puis la mairie. Devant le maire, à nouveau contraint de les recevoir, les femmes ajoutaient au fil des négociations de nouvelles exigences et discutaient avec méfiance les engagements qui leur semblaient douteux : « Vous dites gel des mutations mais, après, il y a le dégel ? On veut l'arrêt définitif ! »

Cette fois c'est par écrit que TFN d'un côté et la Mairie de l'autre se sont engagés. Les grévistes sont allées jusqu'à refuser l'idée même d'un protocole : « Vous vous engagez, nous on n'a rien à signer. » Elles ont obtenu l'arrêt des mutations, le paiement des heures qui leur manquaient, des deux jours de grève, des frais et agios dus aux découverts... et aussi d'un PV de stationnement !

Si la grève est suspendue, le fond du problème n'est pas réglé. Depuis le début, la Mairie a tenté de dégager sa responsabilité, s'en prenant aux employeurs successifs qui auraient pris des libertés avec le cahier des charges. C'est d'autant plus facile pour la Mairie que, si le marché est public, le cahier des charges, lui, est resté bien caché ! Rendez-vous a donc été pris pour continuer à affronter ces deux patrons qui se renvoient la balle.

Correspondant LO