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L’affaire Boulin relancée 35 ans après sa mort
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
(Le Monde) La fille de l'ancien ministre a déposé une nouvelle plainte pour " arrestation, enlèvement et séquestration "
L'affaire Robert Boulin trouvera-t-elle un jour son épilogue ? Fabienne Boulin-Burgeat, 63 ans, fille du ministre du travail et de la participation de Valéry Giscard d'Estaing retrouvé mort le 30 octobre 1979 à l'Etang-Rompu en forêt de Rambouillet (Yvelines), s'y emploie. Depuis trente-cinq ans, elle réfute la thèse officielle du suicide qu'ont toujours tenté, selon elle, d'imposer la justice comme l'Etat français.
Après une plainte pour homicide involontaire conclue par un non-lieu et deux échecs pour faire rouvrir l'instruction, Mme Boulin-Burgeat a saisi, lundi 18 mai, un juge d'instruction du TGI de Versailles d'une nouvelle plainte avec constitution de partie civile contre X pour " arrestation, enlèvement et séquestration " de son père.
Barbituriques
Retour sur les faits. Le 30 octobre 1979, à 8 heures 40, le corps de Robert Boulin est retrouvé agenouillé dans cinquante centimètres d'eau et quarante centimètres de vase, non loin de sa voiture, à environ 200 mètres de la D138 qui relie Saint-Léger-en-Yvelines à Montfort-L'Amaury. Son " suicide " est officialisé dès 9 heures 45 par l'AFP sans qu'aucune enquête n'ait été diligentée. La dépêche mentionne l'absorption de barbituriques, ce que des analyses toxicologiques ultérieures infirmeront.
Résistant de la première heure, neuf fois ministre sous la Ve République, Robert Boulin était, à l'époque, pressenti comme successeur potentiel de Raymond Barre à Matignon.
Courant octobre 1979, il avait été visé par une campagne de dénigrement relayée par la presse. Des lettres anonymes adressées à plusieurs médias dénonçaient l'acquisition irrégulière par le ministre du travail et de la participation d'un terrain sur la commune de Ramatuelle (Var) par l'intermédiaire d'une connaissance, Henri Tournet, ami et associé de Jacques Foccart, membre fondateur du Service d'action civique.
Dans la maison que son père y avait fait construire, Fabienne Boulin-Burgeat vit aujourd'hui avec son époux Eric Burgeat, juriste à la retraite, ami d'enfance de son frère et ancien collaborateur de son père. " M. Tournet avait vendu le terrain plusieurs fois, explique-t-elle,mais mon père ne s'est pas suicidé puisqu'il n'était coupable dans cette affaire d'aucune infraction. La preuve, nous y sommes toujours. "
Fabienne Boulin-Burgeat explique ce qui motive sa nouvelle plainte pour enlèvement et séquestration. Le 29 octobre 1979, son père avait quitté son appartement de Neuilly-sur-Seine seul au volant de sa 305 Peugeot, vers 15 heures 45, en emportant des dossiers – qui n'ont jamais été retrouvés –, pour se rendre, avait-il dit à son épouse, " à un rendez-vous avec ses avocats ". Cette entrevue n'a jamais eu lieu, mais un pompiste de la porte Maillot a attesté avoir vu le ministre, toujours seul, peu après. M. Boulin a ensuite été reconnu par un témoin à Montfort-L'Amaury vers 17 heures. Entre 17 heures et 17 heures 30, un postier de la commune a relevé une demi-douzaine d'enveloppes à l'en-tête du ministère du travail, jamais retrouvées elles non plus, et qu'aucun témoin n'a vu M. Boulin poster personnellement. Le ministre – dont la mort est survenue, selon les médecins légistes, entre 18 heures et 20 heures ce jour-là – n'était alors plus seul.
Pour l'affirmer, Fabienne Boulin-Burgeat s'appuie sur un témoignage tardif spontané. Début 2013, après la diffusion d'un film et d'un débat télévisés concernant l'affaire Boulin, un homme " prêt à être interrogé par un juge " et dont le témoignage anonyme a été diffusé en mai 2013 par France Inter, lui a écrit. Il affirme avoir croisé le ministre en voiture, le 29 octobre 1979, " à environ 17 heures ", dans une rue étroite de Montfort-L'Amaury. Selon lui, Robert Boulin occupait le siège du passager de sa 305 Peugeot, tandis qu'un individu conduisait et qu'un autre se trouvait à l'arrière.
" Robert est mort "
Fabienne Boulin-Burgeat continue par ailleurs de dénoncer " une chronologie officielle troublante ". Raymond Barre, alors premier ministre, a en effet écrit dans ses mémoires avoir été averti du décès de Robert Boulin, le 30 octobre 1979 dès 3 heures du matin, et Christian Bonnet, ministre de l'Intérieur, a affirmé l'avoir appris entre 2 et 3 heures du matin. Mais chez les Boulin, c'est dès le 29 octobre vers 18 h 30 qu'un ami de la famille s'est présenté en lançant" Robert est mort " et en évoquant un " enlèvement ".
Mme Boulin-Burgeat a relevé " 77 anomalies " dans le dossier. " C'est simple, explique Eric Burgeat, chaque fois qu'on a demandé l'analyse d'un scellé, il avait disparu. " Comme en septembre 1983, quand la famille a demandé que soit comparée l'eau de l'Etang-Rompu à celle retrouvée dans les poumons de M. Boulin. Ceux-ci ne se trouvaient plus à l'Institut médico-légal.
En novembre 1983, à l'occasion d'une seconde autopsie, plusieurs fractures au visage non mentionnées lors de la première autopsie ont aussi été révélées, ainsi que la réalisation de soins d'embaumements et de thanatopraxie sur le corps sans l'accord de la famille. En 1988, la démonstration que le corps avait été déplacé après le décès a par ailleurs été faite.
Patricia Jolly
| LES DATES |
|
30 octobre 1979 A 8 heures 40, le corps de Robert Boulin est retrouvé en forêt de Rambouillet (Yvelines). Juin 1983 La famille Boulin dépose plainte contre X pour homicide volontaire. Juin 1988 Dépot de plainte pour “destruction de preuves” de la famille Boulin. 20 septembre 1991 Ordonnance de non lieu rendue par la juge d'instruction Laurence Vichnievsky. |




