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Pesticides : halte aux traitements cancérigènes !

écologie

Lien publiée le 24 mai 2015

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.ars-combat.fr/journal/article/combat-48-article-600.html

Avec le début du printemps commence la grande période de traitements aux pesticides.

Jusqu’à la fin de la belle saison, des milliers de tonnes d’herbicides, de fongicides, d’insecticides ou d’hormones de croissance et de contrôle seront déversés sur les champs de céréales, sur les vignobles, les vergers ou les cultures maraîchères.

La santé humaine, la biodiversité, la qualité des sols et la pérennité des activités agricoles sont menacées.

Les pesticides sont des agents cancérigènes. Les pesticides tuent. La généralisation de l’utilisation des pesticides est un facteur de destruction du vivant sur la terre.

ROUNDUP, CANCÉRIGÈNE PROBABLE?

En mars, le Centre international de recherche contre le cancer (CIRC), agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), vient de classer le principal élément actif du Roundup, le glyphosate, dans la catégorie des substances “cancérigènes probables”. Certains éditorialistes s’en sont fait échos et se sont réjouis de ce résultat publié par l’organisme.

Nous n’y voyons rien de réjouissant. Si l’OMS reconnaît le glyphosate et deux autres substances insecticides comme “cancérigènes probables”, c’est que l’OMS ne compte toujours pas reconnaître le Roundup et les deux autres molécules comme des substances cancérigènes certaines et avérées ! L’OMS et ses agents s’obstinent donc à relativiser la dangerosité des pesticides en général et de l’herbicide le plus utilisé au monde en particulier, le Roundup. Plus de 8000 tonnes de cet herbicide sont déversées chaque année de par les cultures du monde. Et l’accroissement de son utilisation est exponentiel car elle accompagne le développement de la plupart des cultures OGM qui sont produites par Monsanto et conçues précisément pour résister à son herbicide fétiche.

Ce n’est pas la nouvelle publication de l’OMS qui déterminera le gouvernement français à prendre des mesures sérieuses pour limiter l’usage des pesticides.

63 000 TONNES DE PESTICIDES DÉVERSÉS TOUS LES ANS EN FRANCE

Avec sa loi sur la biodiversité, le gouvernement français ne fait qu’adapter la sémantique officielle aux préoccupations du public relatives aux questions écologiques. Le gouvernement fait de l’esbroufe. Mais dans le cadre de la loi sur la biodiversité elle-même, il s’apprête à lever l’interdiction sur les épandages aériens !

Non seulement nous ne nous rapprochons pas de l’objectif défini par le plan gouvernemental Ecophyto qui prévoyait de diminuer de 50% l’usage des pesticides d’ici 2018, mais nous nous en éloignons chaque année un peu plus !

Avec ses plus de 63 000 tonnes de pesticides consommés tous les ans, la France est championne d’Europe des quantités consommées en valeur absolue et encore championne d’Europe pour les quantités utilisées à l’hectare avec la Belgique et les Pays-Bas.

Malgré la toxicité induite par les traitements sur toute la chaîne alimentaire, et malgré une certaine prise de conscience de l’opinion, le nombre des traitements est multiplié sur une majorité d’exploitations agricoles !

Les explications ? Un premier facteur par exemple : les nouvelles réglementations qui visent à lutter contre l’érosion des sols. Elles imposent le semis végétal pour éviter que les terres restent nues après la récolte d’été. Mais jointes aux nouvelles pratiques de travail de la terre en surface pour éviter son tassement, les cultivateurs remplacent presque toujours un passage aux disques par un épandage d’ herbicides pour griller l’herbe avant semis. Autre explication : les espaces cultivés en maïs, en autres cultures fourragères et en céréales de basse qualité continuent à progresser aux dépends des herbages, notamment dans l’Ouest du pays. Les intrants consommés augmentent d’autant. Enfin, les exploitations qui utilisent des techniques de rotation des cultures sur des périodes longues de cinq à huit ans sont toujours aussi marginales en agriculture conventionnelle. Nombreux sont ceux qui, céréaliers ou éleveurs, ne varient pas leurs compositions et cultivent année après année sur les mêmes parcelles, maïs sur maïs, blé sur blé et colza sur colza. Sauf que la faiblesse des rotations est non seulement facteur d’épuisement des sols mais aussi de prolifération des parasites. Les mauvaises herbes, tout comme les insectes et les champignons s’immunisent contre les pesticides. Les agriculteurs augmentent donc progressivement les doses.

Ainsi, la pollution de la terre, des eaux et de l’air augmente. En France, seulement 43% des eaux de surface et 59% des eaux souterraines sont aujourd’hui conformes aux normes de qualité. Des milliers de points de captage d’eau potable sont abandonnés. Sans surprise, les taux d’imprégnation aux pesticides des Français sont parmi les plus élevés au monde.

Les conséquences sanitaires sont archiconnues.

DES CONSÉQUENCES DRAMATIQUES

Des centaines d’études témoignent de la toxicité de ces intrants chimiques alors que de nombreuses maladies chroniques liées à la pollution environnementale touchent une part croissante de la population : développement des cancers du sang, de la prostate, des maladies de Parkinson et d’ Alzheimer, effondrement de la qualité du sperme et infertilité, malformations congénitales et néonatales, puberté précoce, leucémies, cancers cérébraux, troubles cognitifs et neuro-comportementaux. De plus, en tant que perturbateurs endocriniens, les pesticides ont des effets cancérigènes y compris à de très faibles niveaux d’exposition. C’est toute la population qui est ainsi soumise à un risque accru de maladie.

L’effondrement des populations d’insectes et d’abeilles domestiques est un indicateur qui ne souffre aucun doute et qui est en lui-même dramatique.

Depuis les années 90, alors que les firmes Bayer et Syngenta ont placé sur le marché de nouveaux insecticides systémiques composés de néonicotinoïdes comme le Gaucho, le Cruiser ou le Poncho, les populations de toutes les espèces d’insecte se sont effondrées.

La production de miel en France qui s’élevait à 32 000 tonnes en 1995 est tombée l’année dernière à 10 000 tonnes, et encore en chute d’un tiers par rapport à l’année 2013. Plus de 500 000 ruches domestiques ont disparu depuis les années 90. Les bourdons pollinisateurs des tomates et des myrtilles ont déserté nos régions. À l’échelle européenne, les populations de papillons ont été diminuées de moitié en vingt ans, la disparition des insectes accompagnant celle des oiseaux, deux fois moins nombreux aujourd’hui que trente ans auparavant.

Pulvérisé sur les cultures ou utilisé de façon préventive en enrobage des semences, l’essentiel des substances actives des pesticides chimiques n’est pas absorbé par les plantes. Ces substances sont accumulées dans le sol et migrent par ruissellement ou par le vent. Nous respirons les pesticides et ils empoisonnent notre eau de même que notre alimentation.

Mais malgré ce constat alarmant, le 19 mars dernier, le gouvernement et sa ministre Ségolène Royal se sont opposés au vote des députés qui prenaient position pour l’interdiction des produits néonicotinoïdes ! La toxicité des néonicotinoïdes est jusqu’à 10 000 fois supérieure au DDT. Mais le gouvernement préfère ne pas contrarier les profits des actionnaires du secteur de l’agrochimie !

LE PROFIT DES TRUSTS CONTRE CELUI DE LA COLLECTIVITÉ

Alors que la France est troisième producteur mondial de produits chimiques, nos gouvernements bourgeois ne sont pas prêts à prendre des mesures fermes et cohérentes pour limiter drastiquement l’usage de pesticides chimiques.

Des dizaines de nouveaux pesticides sont régulièrement autorisés par le Ministère de l’Environnement, par le Ministère de l’Agriculture et par la Direction générale de l’alimentation sous la tutelle de ce dernier, contre les avis même de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).

Néonicotinoïdes ou autres produits de substitutions tout aussi toxiques qui pourraient venir en leur remplacement, le coût pour la collectivité de l’utilisation des pesticides chimiques est exponentiel.

En menaçant d’extinction les espèces d’insectes pollinisateurs indispensables à la survie de 84% des végétaux cultivés en Europe, le coût de l’artificialisation de ce service rendu aujourd’hui généreusement par la nature est estimé à 22 milliards d’euros par an, rien qu’en Europe, et à 153 milliards d’euros dans le monde.

En France, les surcouts annuels du traitement des eaux liés aux pesticides et aux nitrates sont déjà estimés quant à eux entre 640 et 1140 millions d’euros. Et il en coûterait jusqu’à 900 milliards d’euros si nous voulions dépolluer les eaux des résidus de pesticides et de nitrates sur notre territoire !

Mais il faudrait estimer également les surcouts des soins de santé liés au développement des cancers et autres pathologies en rapport avec l’exposition continue des populations aux poisons chimiques.

Au-delà des souffrances et des morts prématurées dont nous ne pouvons quantifier le coût pour les victimes, au-delà de la perte d’un patrimoine biologique et esthétique unique, les modes de production agricoles fondés sur le tout chimique deviennent rapidement une catastrophe économique.

Avec la disparition des espèces pollinisatrices, la destruction des micro-organismes du sol et des lombrics est un facteur déterminant une baisse des rendements. Les monocultures intensives entraînent les agriculteurs à utiliser toujours plus d’intrants chimiques pour compenser les pertes liées à la destruction de toutes les capacités régénératrices de la vie organique.

Et le mode de production peut être jugé à l’aune de ses fruits !

Comme le lait de nos vaches frisonnes nourries à l’ensilage maïs devenu si pauvre qu’il est impropre à la production de fromage ou de quelconques laitages, les 80 quintaux de blé à l’hectare que nous produisons dans les plaines françaises, sont non seulement souvent impanifiables en l’état, mais ils sont si faibles en protéines qu’ils doivent être fréquemment mélangés à des céréales pakistanaises ou ukrainiennes pour être exportés vers l’étranger !

Et ce sont ces modes de production agricoles les plus polluants qui sont toujours le mieux subventionnés en France et en Europe !

Nous avons tout faux !

CHANGEONS NOS MODES DE PRODUCTION !

Pour la protection et l’amélioration de l’état de santé des populations, pour enrayer et réparer les dégâts causés depuis 40 ans sur la faune, l’état des sols, la qualité des eaux et de l’air, pour prévenir les risques d’érosion des sols et assurer une alimentation saine, qualitative et gustative aux consommateurs, nous devons rompre avec les modes de production agricoles intensifs de type capitaliste. Nous devons de toute urgence rompre avec les monocultures, rompre avec l’usage généralisé et systématique des pesticides chimiques.

Dès 2007, la FAO (Food and Agricultural Organisation) a reconnu et validé la possibilité de nourrir l’ensemble de la population mondiale à partir de l’agriculture biologique.

Il n’existe pas d’empêchements techniques au développement d’une agriculture biologique. Si nous étions capables de produire sans intrants chimiques il y a 50 ans, nous sommes toujours capables de le faire en 2015 avec du matériel agricole et des techniques de gestion incomparablement plus performants ! Nous pouvons produire en suffisance des aliments de qualité, sans utilisation de pesticides chimiques, et tout en maintenant égaux ou même en diminuant les coûts de production !

L’idée fait son chemin. Chaque année, la consommation de produits biologiques progresse en France. Mais c’est le consommateur, plus libre, qui est en avance sur le producteur. Ainsi, ce sont 930 000 hectares, soit seulement 3,5% des surfaces agricoles et 4% des exploitations qui sont homologuées biologiques en France. Le pays est importateur de produits biologiques.

Une véritable révolution dans les modes de production reste donc à engager ! Et cette révolution signifie une remise en cause des intérêts capitalistes d’un large secteur industriel.

Car les chefs d’exploitation âpres au gain ne s’empressent guère de brusquer un peu leurs mauvaises habitudes. Ces gens là s’intéressent d’abord à accumuler du capital foncier en poussant au maximum les rendements à l’hectare et en privilégiant les choix spéculatifs en faisant peu de cas des différentes techniques de production ! Pour les actionnaires et financiers du secteur agroalimentaire français, il importe avant tout d’exporter des produits à vils prix vers les pays peu développés tout en maintenant des marges confortables. Et surtout, pour les groupes de la chimie et de la pétrochimie qui ont le plus à perdre à une transition en mode biologique de l’agriculture, il importe d’augmenter leurs chiffres d’affaires et leurs profits en faisant croître leur production et leur commerce mortifère.

L’intérêt général des populations, commande donc de contredire les intérêts privés et égoïstes de cette bourgeoisie coalisée et de déposer l’ensemble des députés, ministres, préfets et autres hauts fonctionnaires qui ont lié leur avancement à la défense des avantages de ces lobbies!

TRAVAILLEURS, CONSOMMATEURS, HABITANTS !

MOBILISONS-NOUS !

Engageons-nous dans la lutte et continuons à lutter contre l’usage des pesticides chimiques, jusqu’à l’éradication complète de leur usage généralisé et nocif !

Mobilisons-nous contre la pulvérisation des pesticides le long des établissements scolaires et des habitations! Contraignons les viticulteurs et céréaliers à ne pas traiter à une distance inférieure à 300 mètres des lieux d’habitation !

Exigeons la fin des dérogations des préfets de police autorisant les épandages aériens sur les cultures ! Condamnons le gouvernement qui voudrait autoriser les épandages aériens dans le cadre de la loi sur la biodiversité!

Faisons retirer immédiatement les pesticides de la vente aux particuliers!

Prohibons l’utilisation des pesticides dans les jardins, parcs et espaces publics !

Mobilisons-nous dans les syndicats du secteur du commerce pour faire la promotion de produits respectueux de la santé humaine et de notre environnement!

Mobilisons-nous en tant que consommateurs, dans le cadre de nos associations et collectifs de quartier ! Faisons pression sur les responsables commerciaux des grandes enseignes !

Mobilisons-nous dans les lycées agricoles et les centres de recherche agronomiques, dans les syndicats agricoles et dans les coopératives pour multiplier les essais de culture sans intrants chimiques, pour développer des instruments mécaniques en remplacement des pratiques d’épandage de pesticides chimiques !

Mobilisons-nous en tant que producteurs dans nos syndicats professionnels et au sein de nos groupements ! Faisons la promotion de pratiques respectueuse de notre santé, de la faune et de la flore environnante, de nos terres, des habitants de la terre !

Mobilisons-nous pour la généralisation de cycles de rotation longs, pour diversifier les cultures par unité d’exploitation, pour une répartition équilibrée des productions animales et végétales.

À bas le gouvernement au service des actionnaires de la chimie ! Nous accusons les ministres de l’Agriculture et de l’Environnement et nous les déclarons responsables de l’empoisonnement des populations et du saccage de notre environnement !

IMMÉDIATEMENT ! Interdiction à la vente, à la production et à l’usage des pesticides les plus dangereux !

À bas les directions syndicales bourgeoises ! À bas les Xavier Beulin de la FNSEA !

Pour une politique de subvention favorable au développement de la production biologique ! Pour une politique de prix favorable à la consommation de produits biologiques !

Pour généraliser la consommation de produits biologiques dans les établissements scolaires et les cantines d’entreprises !

Pour émanciper définitivement le travail, la consommation et l’enseignement de la tutelle des lobbies capitalistes de l’agrochimie, des banques, de la bourgeoisie foncière et de leurs amis:

Nationalisation de l’activité des Monsanto, Bayer, Syngenta et DuPont de Nemours regroupés dans l’Union des industries de la protection des plantes!

Nationalisation du Crédit Agricole !

Socialisation du foncier et remise des terres en usufruit aux travailleurs individuels et coopérateurs !

Collectivisation et gestion des secteurs de l’agroalimentaires et de la distribution par des conseils élus des travailleurs, des consommateurs et des habitants !

Kléber