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Pressions de l’Europe sur la Grèce avant le sommet de lundi

Grèce international

Lien publiée le 20 juin 2015

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Le Monde du samedi 20 juin après midi)

Veillée d’armes dans la zone euro. Lundi 22 juin doit se tenir un conseil extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement à Bruxelles pour tenter d’éviter le pire en Grèce. C’est-à-dire un défaut de paiement aux conséquences imprévisibles. En attendant ce nouveau « sommet de la dernière chance », l’Europe a décidé, vendredi, de maintenir hors de l’eau la tête des banques grecques, fragilisées par les sorties de capitaux, sinon massives, du moins très régulières, auxquelles se livrent les Grecs.

Mais les « partenaires » de la Grèce ont aussi maintenu la pression sur le gouvernement d’Alexis Tsipras, certains responsables européens indiquant que les ministres de la zone euro (Eurogroupe), qui se réuniront lundi avant le Conseil européen, plancheront sur le scénario d’un défaut de la Grèce. « Nous nous rapprochons du point où le gouvernement grec va devoir choisir entre accepter ce que je pense être une bonne proposition des créanciers ou aller droit vers le défaut de paiement », a prévenu Donald Tusk, président du Conseil européen, vendredi 19 juin au soir.

Postures

Le ton est grave, l’heure aussi. Ces rendez-vous vont-ils enfin permettre au gouvernement de la gauche radicale d’Alexis Tsipras et aux représentants des créanciers, qui négocient depuis cinq mois, de s’entendre sur un accord « réformes contre argent frais » ? Tout le monde, en tout cas, est conscient de l’urgence. Car les sorties de capitaux se sont accélérées en Grèce : près de 5 milliards d’euros sur la semaine écoulée. Au point que la Banque centrale européenne a de nouveau relevé, vendredi, son programme de liquidités d’urgence de 1,8 milliard d’euros. « De quoi tenir deux jours ouvrés, jusqu’à lundi soir », selon une source européenne.

Au-delà, sans accord, Athènes devra probablement instaurer un contrôle des capitaux ou, à tout le moins, un « bank holliday » (fermeture temporaire des guichets) pour préserver la solvabilité de ses banques. Et le 30 juin, la Grèce risque à la fois de faire défaut vis-à-vis du Fonds monétaire international (FMI), à qui elle doit rembourser 1,6 milliard d’euros, et d’avoir définitivement à renoncer aux 7,2 milliards d’euros de prêts que les créanciers sont encore censés lui verser.

De quel côté va pencher la balance, lundi ? Accord ou rupture définitive ? Les avis sont partagés. Un premier camp pense que tout va finir par s’arranger. Ses arguments ? L’accord est tout proche. Il suffirait que M. Tsipras fasse les propositions alternatives qu’on lui réclame à Bruxelles, sur la réforme des retraites et de la TVA. Et que, de leur côté, les créanciers fassent un geste sur la dette grecque. C’est-à-dire que, par écrit, ils s’engagent à renégocier, le plus vite possible, un allégement. C’est ce que réclame M. Tsipras depuis le début.

« On n’a plus le temps pour un accord global »

Autre argument qui plaiderait en faveur d’un accord ? M.Tsipras a le pistolet sur la tempe. Il n’a rien à gagner à attendre « le jour d’après » le sommet de lundi. La situation des banques grecques est trop fragile, les marchés financiers auraient raison très vite de son gouvernement. Les autres leaders européens sont aussi dos au mur : la chancelière allemande Angela Merkel, le président français François Hollande, sont-ils vraiment prêts à laisser s’enclencher un processus de « Grexit », une sortie de la Grèce de la zone euro ?

Beaucoup, à Bruxelles, sont optimistes : comme d’habitude en Europe, on finira par trouver une solution de dernière minute, à l’issue d’une longue nuit blanche. Plusieurs sources n’excluent pas un accord provisoire, un déboursement d’argent partiel, pour passer la marche du remboursement du FMI le 30 juin, avec une extension du plan d’aide. « De toute façon, on n’a plus le temps pour un accord global », estimait, vendredi, une source européenne haut placée.

Mais le camp des fatalistes est, lui aussi, très fourni. Pour eux, de jour en jour, la volonté politique de conclure un accord s’effiloche en Europe, Athènes et ses créanciers s’étant enfermés dans des postures dont on voit mal comment ils peuvent sortir. Les propos de M. Tsipras, jeudi 18 juin, accusant les créanciers de « piller » la Grèce, et les mots de Christine Lagarde, la patronne du FMI, le même jour, se demandant à propos des négociateurs grecs « s’il y a des adultes dans la salle », semblent rapprocher tout le monde du point de non-retour. Dans ce contexte, la visite, vendredi, de M. Tsipras à Moscou, et sa signature avec le président russe Vladimir Poutine d’un futur gazoduc russe en Grèce, n’a rien dû arranger.

Une sortie de la Grèce de l’euro signerait « le début de la fin de la zone euro », a averti M. Tsipras, vendredi. Mais cette menace fait-elle encore peur ? « J’ai averti à plusieurs reprises M. Tsipras qu’il ne devait pas compter sur le fait que je peux empêcher à tout prix un échec des discussions », a indiqué le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, qui a pourtant beaucoup travaillé à rapprocher les points de vue. « Je ne comprends pas Tsipras », a par ailleurs avoué M. Juncker.

Entre fatalisme et lassitude

La plupart des ministres des finances de la zone euro le répétaient à l’Eurogroupe de jeudi 18 juin : pour qu’un accord soit trouvé, il faut que les Grecs viennent avec de nouvelles propositions, « crédibles ». Sinon, un sommet n’aura rien à examiner. Et « il faut une dynamique politique pour qu’un accord de dernière minute soit possible », mettait en garde, jeudi, une source européenne haut placée.

Mme Merkel et M. Hollande, qui détiennent une des clés d’un accord, sont restés très prudents, vendredi. « Maintenant, le travail doit être fait. La Grèce doit pouvoir rester dans la zone euro ; à elle de prendre les décisions qui le lui permettront », a déclaré le président français. Le Conseil de la zone euro « n’est pas un lieu de négociation », il pourra simplement « constater un accord ou, ça peut arriver, constater un désaccord », a-t-il ajouté. Pour la chancelière, ce rendez-vous sera juste « consultatif », s’il n’y a pas de « base pour un accord ».

En attendant, en Grèce, le calme domine. Entre fatalisme et lassitude, beaucoup de Grecs espèrent une résolution de la crise lundi. Quarante-neuf députés du parti de la gauche radicale Syriza ont, quant à eux, envoyé un courrier à la présidente du Parlement pour exiger la tenue d’une discussion autour de la question de la dette. Le parti appelle aussi à une nouvelle mobilisation de soutien au gouvernement dimanche soir et invite l’ensemble des peuples européens à participer à « une semaine de soutien à la Grèce ». Des mouvements sont annoncés tout au long de la semaine dans la plupart des capitales européennes.

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(France Info samedi 21 juin 18h) 

Au bord du défait de paiement, la Grèce pourrait faire de nouvelles propositions pour tenter de sortir de l'impasse. Un sommet extraordinaire est prévu lundi soir.

La Grèce pourrait "compléter" dans les prochaines heures les propositions qu'elle a faites à ses créanciers pour tenter de parvenir à un accord et éviter un défaut de paiement aux conséquences potentiellement dramatiques, a déclaré samedi un ministre grec.

Alekos Flabouraris, ministre d'Etat pour la coordination du projet gouvernemental, a ajouté que le Premier ministre Alexis Tsipras, de retour d'un déplacement en Russie, s'entretiendrait probablement dans la soirée par téléphone avec le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Le chef du gouvernement grec, élu en janvier sur la promesse d'en finir avec l'austérité, doit auparavant réunir son équipe de négociateurs.

Plus d'un millard d'euros à rembourser avant le 30 juin

Alors que le compte à rebours est enclenché, les négociations sont au point mort. Jugeant qu'elles ne feront qu'aggraver la situation économique et sociale du pays, la République hellénique n'accepte pas les exigences présentées par ses créanciers en échange du déblocage d'une nouvelle tranche d'aide à même de lui permettre de faire face aux prochaines échéances.

La Grèce doit rembourser 1,6 milliard d'euros au Fonds monétaire international (FMI) le 30 juin; si dans ce délai de dix jours, elle ne parvient pas à s'entendre avec ses créanciers sur un accord "argent frais contre réformes", elle sera dans l'incapacité de le faire.

Un sommet extraordinaire des dirigeants de la zone euro est programmé lundi soir à Bruxelles, précédé d'une nouvelle réunion des ministres des Finances de l'eurogroupe dans l'après-midi. Sans nouvelles propositions de réformes de la partie grecque, les ministres des Finances de la zone euro réfléchiront aux conséquences d'un défaut de la Grèce, ont déclaré vendredi des responsables européens.

Et Donald Tusk, le président du Conseil européenne, a prévenu que le sommet extraordinaire de Bruxelles n'apporterait pas de "solution miracle" si le gouvernement grec n'accepte pas la "bonne proposition" de ses créanciers et choisit d'entraîner son pays vers le défaut.

"Je fais partie de ceux qui pensent que nous allons vers une solution", a déclaré Alekos Flabouraris à la chaîne de télévision Mega. Ce proche d'Alexis Tsipras, a ajouté qu'Athènes tenterait de "compléter (ses) propositions pour se rapprocher d'une solution". "Nous n'irons pas avec la vieille proposition. Un travail est en cours pour voir sur quoi nous pouvons converger afin que nous parvenions à une solution mutuellement bénéfique", a-t-il poursuivi.

La crainte du défaut de paiement

Difficile de prédire quels compromis le gouvernement Tsipras pourrait accepter afin d'éviter la crise ou quelles propositions additionnelles il pourrait présenter. Les autres pays de la zone euro et le FMI répètent à l'envi que c'est à la Grèce d'accepter des concessions et de présenter rapidement des réformes qui leur conviennent, notamment pour abaisser le coût de son système de retraites.

Si la Grèce venait à se déclarer en défaut de paiement, ce serait une première au sein de l'Union économique et monétaire européenne. Athènes serait vraisemblablement contraint d'imposer des mesures de contrôle des capitaux pour éviter une ruée aux guichets des banques et un effondrement de ses banques. Son avenir au sein de l'UE serait en péril.

"Avec la fuite des dépôts dans le système bancaire grec résultant de la stratégie du bord de l'abîme et le conseil des gouverneurs de la BCE qui est prêt à réduire les liquidités d'urgence (ELA) destinées aux banques grecques, Alexis Tsipras sera placé lundi face à l'alternative d'accepter l'accord proposé par les créanciers ou d'accepter que les banques grecques ne puissent ouvrir normalement dès mardi matin", analyse Jacob Funk Kirkegaard, chercheur au Peterson Institute For International
Economics.

Mais Alekos Flabouraris a dit avoir confiance dans le fait que la Banque centrale européenne (BCE), qui a une nouvelle fois relevé vendredi le plafond des liquidités d'urgence que les banques grecques peuvent emprunter à leur banque centrale, ne laisserait pas les institutions financières grecques faire faillite. "La BCE ne peut pas laisser les banques s'effondrer. Elle sait que si le système bancaire grec s'effondre, il y aura un effet domino", a dit le ministre.