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    Grèce: Tsipras cède encore davantage à la Troïka et veut imposer un accord à Syriza

    Grèce international

    Lien publiée le 23 juin 2015

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    Tsipras a fait de nouvelles concessions à la Troïka. Hausse de la TVA, mais aussi hausse de l'âge de départ... à 67 ans (!)....

    Il est déterminé à imposer un accord à son parti, et met sa démission dans la balance. 

    (Le Monde de mardi 23 juin 10h) Alexis Tsipras joue son va-tout. Soit il obtient le soutien du Parlement grec à l’accord qui s’esquisse entre la Grèce et ses créanciers (Fonds monétaire international, Banque centrale européenne, Commission européenne) après la succession de réunions au sommet lundi 22 juin à Bruxelles, soit il démissionnera.

    « Si l’accord n’a pas l’approbation des députés de la majorité gouvernementale, le gouvernement ne peut pas rester », a prévenu, mardi 23 juin au matin, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Sakellardis. S’exprimant sur la chaîne de télévision Mega, celui-ci a appelé à la « responsabilité individuelle » des parlementaires.

    La date de ce vote du Parlement n’était pas encore fixée mardi matin. Elle devrait l’être en fin de journée, après le retour de M. Tsipras de Bruxelles, indiquaient des sources gouvernementales à Athènes.

    Lundi, à l’issue d’un sommet exceptionnel des chefs d’Etat et de gouvernement de la zone euro, précédé d’un Eurogroupe (réunion des ministres des finances) extraordinaire, M. Tsipras a plié quelque peu face aux créanciers en faisant de nouvelles propositions jugées substantielles par ces derniers. Mais, dans le même temps, il n’a obtenu ni l’accord politique qu’il souhaitait décrocher auprès des dirigeants européens, ni l’engagement ferme de leur part à renégoicier la dette grecque.

    A ce stade, le premier ministre grec n’a même pas encore obtenu l’accord définitif « réformes contre argent frais », censé clore cinq mois d’interminables négociations. Et préserver la Grèce, qui doit 1,6 milliard d’euros au FMI le 30 juin, d’un défaut de paiement aux conséquences dévastatrices.

    Pour « finir » le travail, si tout se passe bien, il faudra un autre Eurogroupe, mercredi 24 juin au soir, la neuvième réunion des 19 ministres des finances de la zone euro depuis le début de la « crise » avec Athènes. Puis un feu vert final au Conseil européen des 25 et 26 juin, à Bruxelles, a annoncé Donald Tusk, le président du Conseil européen.

    « Il ne faut plus différer la conclusion »

    Le ton a certes complètement changé à Bruxelles : il n’est plus question de menacer la Grèce de sortie de la zone euro, de « Grexit ». L’accord semble en vue : il devrait intervenir dans la semaine, ont répété les dirigeants de la zone euro. « Les bases d’un accord sont aujourd’hui réunies, nous sommes dans une phase où il ne faut plus différer la conclusion », a dit le président français, François Hollande, à l’issue du sommet.

    « Nous devons faire l’accord cette semaine, nous ne pouvons plus jouer les prolongations », a averti, pour sa part, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Angela Merkel, qui doit faire avec une opinion publique très remontée contre une aide supplémentaire à la Grèce, s’est montrée plus circonspecte : « Il reste un travail intensif et le temps est très court d’ici à mercredi soir. » « Nous avons encore beaucoup de travail à faire au cours des prochaines 48 heures. Nous ne sommes pas au bout du chemin », a également déclaré la directrice générale du FMI, Christine Lagarde.

    « La pression a payé »

    Une nouvelle dynamique politique semble s’être enclenchée. « La pression a payé », ont constaté, satisfaites, plusieurs sources lundi, faisant référence à l’alerte sur les sorties de capitaux des banques grecques de la semaine précédente (jusqu’à 5 milliards d’euros ont été retirés sur la semaine, selon une source européenne).

    De fait, durant le week-end, M. Tsipras et ses équipes ont fait les concessions que les créanciers attendaient d’eux. « C’est la première fois qu’on a une proposition vraiment consistante », a souligné M. Tusk. Sur les trois points les plus « bloquants » dans les discussions, Athènes a bougé.

    Sur les objectifs budgétaires, les calculs grecs se rapprochent désormais de ceux des créanciers, avec un montant de surplus primaire (différence entre recettes et dépenses, avant charge de la dette) fixé à 1 % du PIB en 2015 et 2 % en 2016. Concernant la réforme des retraites, les Grecs ont proposé de supprimer dès 2016 des régimes de préretraite et d’imposer des coupes aux retraites les plus élevées. Et, enfin, côté rentrées fiscales, Athènes maintient sa « ligne rouge » sur une non-augmentation de la TVA sur l’électricité, mais propose d’autres taxes nouvelles, dont une de « solidarité exceptionnelle », un impôt sur le revenu à 8 % au-delà de 500 000 euros de revenus par an.

    Pour permettre à la séquence politique de se dérouler sans « accident « sur la semaine, les dirigeants de la zone euro ont aussi convenu, lundi soir, selon une source proche des discussions, de délivrer un message positif aux marchés financiers et aux épargnants grecs. Il s’agit de limiter les retraits de capitaux massifs des banques grecques, qui pourraient conduire la BCE à imposer à très court terme une forme de contrôle des capitaux aux effets politiques et économiques mal maîtrisés.

    Certains prônent déjà cette option. La question d’un contrôle des capitaux a ainsi été posée par le ministre des finances allemand Wolfgang Schäuble, à l’Eurogroupe, lundi, selon une source proche des discussions. De même que les ministres des finances irlandais, Michael Noonan, et espagnol, Luis de Guindos.

    Nouvelle relève du plafond du financement d’urgence

    La BCE, qui pilote désormais la situation de liquidité des banques grecques au jour le jour, a fait le point lundi matin et décidé de relever une nouvelle fois, pour la journée, le plafond des ELA (emergency liquidity assistance), ses liquidités d’urgence aux banques grecques. Mardi 23 juin au matin, elle a, à nouveau, pris la décision d’une prolongation du « goutte-à-goutte ».

    Cette dynamique ne fonctionnera que si le premier ministre grec et son gouvernement sont prêts, de leur côté, à se contenter de ramener à Athènes une liste de réformes ressemblant malgré tout à un budget d’austérité supplémentaire. M. Tsipras pourra certes y ajouter le « paquet croissance » pour la Grèce de 35 milliards d’euros qui a été promis par M. Juncker : il s’agit en l’occurrence de fonds structurels déjà en partie fléchés par l’Union européenne pour la Grèce.

    « Il n’y a pas consensus entre Européens pour faire des concessions »

    En revanche, M. Tsipras n’a rien obtenu sur la remise à plat de la dette grecque (322 milliards d’euros, 177 % du PIB), sa grande revendication depuis qu’il a été élu. Les créanciers, à l’exception notable du FMI, ne semblent pas prêts à faire de concessions. Une restructuration est inenvisageable, répètent les Allemands, mais aussi les pays qui ont subi les plus fortes cures d’austérité de la zone euro pendant la crise (Espagne, Portugal).

    Même sur un possible allégement des conditions de remboursement (allongement des maturités, baisse des taux d’intérêt), les discussions achoppent. « Il n’y a pas consensus entre Européens pour faire des concessions », souligne une source bruxelloise. Et, par ailleurs, il y a un consensus pour ne pas parler de ce sujet à ce stade, dans le cadre d’un possible accord « réformes contre argent frais ».

    Même un engagement écrit des créanciers, de renégocier, dans les semaines ou les mois prochains, les conditions de remboursement de la dette, ne semblait pas acquis d’avance, lundi. « On cherche tous un accord que M. Tsipras pourra défendre au Parlement grec », disait cependant une source européenne haut placée, lundi soir.

    Tard dans la nuit, lundi, dans les bars du très animé quartier d’Aghia Irini, au centre d’Athènes, les discussions ne portaient guère sur les négociations. « Nous sommes devenus fatalistes. Nous voulons juste que ça s’arrête. On lit maintenant que ça ne sera pas tranché avant mercredi », soulignait, désabusé, Kostas Maniatis, un jeune chimiste au chômage. En concluant d’un traditionnel « Tha doume ! ». « Nous verrons bien », en grec.

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    http://www.capital.fr/a-la-une/politique-economique/retraite-a-67-ans-tva-a-23-les-concessions-de-la-grece-1049842

    Face à la pression des créanciers, les dirigeants grecs ont finalement fait d'importantes concessions en vue de négocier un accord afin d'éviter le défaut de paiement. Des propositions de réforme saluées par les partenaires de la péninsule hellénique, qui pourraient permettre de débloquer la situation dans les prochains jours… mais qui risquent d'affecter un peu plus des Grecs déjà sévèrement touchés par la crise.

    Concrètement, Athènes propose de porter progressivement l'âge de la retraite à 67 ans, de réduire les opportunités de départ anticipé et d'accepter un taux normal de TVA de 23% en limitant la portée des taux réduits. Le Premier ministre grec Alexis Tsipras, élu en janvier sur la promesse de mettre fin à cinq ans d'austérité, aurait toutefois tenu bon sur le non-relèvement de la TVA sur l'électricité ou le maintien des règles protégeant les salariés sur le marché du travail.

    Les autorités européennes modérément optimistes, les marchés euphoriques

    Le président du Conseil européen Donald Tusk, qui présidait à Bruxelles un sommet extraordinaire des dirigeants du bloc de 19 pays, a déclaré que l'objectif était désormais de conclure un accord "réformes contre argent frais" lors d'une nouvelle réunion de l'Eurogroupe mercredi soir, puis de le faire valider le lendemain matin par les chefs d'Etat et de gouvernement, qui se réunissent jeudi et vendredi pour un Conseil européen.

    "Je suis convaincu que nous allons trouver un accord parce que nous devons trouver un accord. Comme on dit sur les terrains de football, on ne peut pas jouer les prolongations", a déclaré le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker à l'issue du sommet de Bruxelles. La chancelière allemande Angela Merkel, dont le pays est le principal créancier de la Grèce, a toutefois souligné ne pouvoir "donner aucune garantie" sur la conclusion d'un accord. "Il y a encore beaucoup de travail à faire", a-t-elle dit.

    Pour le président français François Hollande, selon qui les bases d'un accord sont aujourd'hui réunies, le travail qui reste à accomplir consiste à mesurer, en terme de recettes et de croissance, l'impact des mesures annoncées par Athènes et de voir quelles réformes structurelles peuvent être ajoutées aux mesures fiscales et budgétaires envisagées.

    Le Premier ministre grec a de son côté estimé à l'issue du sommet extraordinaire que la balle était dans le camp des créanciers. "Nous souhaitons une solution globale et viable qui sera suivie d'un ensemble de mesures fort sur la croissance et permettra dans le même temps de rendre viable l'économie grecque", a dit le chef du parti de gauche Syriza. Jean-Claude Juncker a déclaré qu'un programme de relance de la croissance de 35 milliards d'euros étalé jusqu'à 2020 avait été proposé à Athènes.

    L'accueil globalement positif réservé par les responsables européens aux propositions grecques a créé un climat d'optimisme dont ont profité dans la journée les principales Bourses européennes, en premier lieu Athènes, dont le principal indice a bondi de 9%, avec une envolée de plus de 20% pour le secteur bancaire grec.

    Les épargnants grecs retirent massivement leur argent

    Plusieurs voix ont cependant tempéré l'optimisme ambiant dans la journée. Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble s'est montré le plus négatif, déclarant n'avoir rien vu de réellement nouveau de la part des Grecs. Selon des participants à la réunion de l'Eurogroupe qui s'est déroulée à la mi-journée, Wolfgang Schäuble s'est inquiété des prêts d'urgence qui continuent d'être accordés aux banques grecques par la Banque centrale européenne. Il a exigé que la Grèce se prépare à mettre en place des contrôles de capitaux faute d'accord dans la semaine.

    Dans la matinée, la BCE a relevé pour la troisième fois en six jours le montant des liquidités d'urgence (ELA) auxquelles peuvent avoir accès les banques grecques, confrontées à d'importants retraits des épargnants craignant justement l'instauration d'un contrôle des capitaux. On ignore le montant du nouveau plafond, déjà porté la semaine dernière à quasiment 86 milliards d'euros selon des sources bancaires. Un responsable grec a déclaré que le président de la BCE, Mario Draghi, avait confié à Alexis Tsipras, lors d'un entretien privé, que la banque centrale continuerait à soutenir les banques grecques tant qu'Athènes resterait bénéficiaire d'un programme de renflouement.

    Les participants à l'Eurogroupe ont également indiqué que la directrice du FMI Christine Lagarde avait douté lors de la réunion que les propositions grecques soient suffisantes. "Nous avons encore beaucoup de travail à faire au cours des prochaines 48 heures. Nous ne sommes pas au bout du chemin", a-t-elle dit à l'issue du sommet.

    Un compromis paraît nécessaire avant le 30 juin, date à laquelle Athènes aura à rembourser 1,6 milliard d'euros au FMI sous peine d'être déclarée en défaut de paiement, une situation qui pourrait précipiter une sortie de la Grèce de la zone euro.

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    http://www.liberation.fr/monde/2015/06/23/en-grece-l-accord-ou-la-faillite_1335137

    RÉCIT 

    Un accord se rapproche entre la zone euro, le FMI et la Grèce, qui a dû se résoudre à proposer de tailler dans ses dépenses et d’augmenter certains impôts.

    L’accord entre la Grèce, la zone euro et le Fonds monétaire international (FMI) devrait être conclu lors du Conseil européen qui aura lieu jeudi et vendredi à Bruxelles. Les dix-neuf chefs d’État et de gouvernement de la zone euro réunis lundi soir dans la capitale européenne se sont contentés de noter que les propositions détaillées soumises par Alexis Tsipras, le Premier ministre grec, étaient une «bonne base», même s’il «faut continuer à travailler intensément», comme l’a expliqué Angela Merkel, la chancelière allemande. Selon une source européenne, «Athènes a rempli 90 % des demandes qui lui étaient faites». En clair, elle a dû se résoudre à proposer de tailler dans ses dépenses, notamment dans le budget des retraites, et d’augmenter les impôts (TVA, impôts sur les sociétés, cotisations sociales des retraités), ce qui est loin d’être une victoire pour le gouvernement grec.

    Celui-ci n’avait plus guère le choix : la Grèce est au bord du défaut de paiement, le plan d’assistance financière européen arrivant à échéance le 30 juin, les retraits massifs effectués par les Grecs ont fragilisé le secteur bancaire désormais tenu à bout de bras par la Banque centrale européenne (BCE) et l’économie s’est effondrée (les prévisions de croissance sont passées en quelques mois de 3 % à 0,5 %). Le pays a désespérément besoin des 7,2 milliards d’euros d’aide promis par ses créanciers. Il a donc fallu faire un effort pour dégager un surplus budgétaire primaire (avant la charge de la dette) que les créanciers ont accepté de ramener à 1 % 2015 (contre 3 %), à 2 % en 2016 et à 3 % en 2017.

    RÉFORME DE LA TVA

    Pour ce faire, Syriza, le parti de gauche radicale au pouvoir en Grèce, a dû se résoudre à accentuer l’austérité qu’il voulait remettre en cause. Si la TVA sur l’électricité (13 % actuellement) et les médicaments (6 %) devrait rester à son niveau actuel, Athènes a accepté la simplification du système en proposant de créer trois taux (6 %, 13 % et 23 %), alors que les créanciers en exigent deux (11 % et 23 %), ce qui devrait être entériné. La Grèce accepte que la TVA réduite appliquée aux îles soit remise en cause, mais seulement pour les plus riches (Mykonos, Santorin, Rhodes). Mais elle refuse encore d’augmenter la TVA sur l’hôtellerie et la restauration à 23 % alors que cela permettrait d’atteindre les objectifs budgétaires qu’elle a acceptés. C’est un point dur, mais comme le fait remarquer une source européenne, «ce sont les touristes, notamment allemands et français, qui la paieront».

    Athènes propose aussi que l’impôt frappant les revenus de plus de 50 000 euros par an soit augmenté et qu’une taxe de solidarité de 8 % touche les revenus de plus de 500 000 euros, mais que ceux inférieurs à 30 000 euros soient moins imposés. Elle accepte aussi que l’impôt sur les sociétés passe de 26 % à 29 % et qu’une taxe de 12 % touche les bénéfices de plus de 500 000 euros (elle voulait au départ un million d’euros). Les piscines, les avions, les voitures de luxe, les bateaux de plus de 10 mètres devraient aussi être davantage taxés.

    Le gouvernement grec a dû se résoudre à réformer en profondeur son système de retraite, mais seulement d’ici à 2020. Il propose dans l’immédiat que les retraités voient leurs impôts augmenter de 3,9 % et qu’ils cotisent davantage au système de santé (+ 5 % en moyenne), soit un gain de près d’un milliard d’euros. Il accepte aussi que les préretraites soient supprimées, mais seulement graduellement entre 2016 et 2025, et que l’âge légal de la retraite passe dans le même délai à 67 ans (alors que Syriza avait promis de le ramener à 60 ans). Le budget de la défense devrait aussi mis à contribution en 2016 à hauteur de 200 millions d’euros, ce qui reste un effort modeste (Athènes vient, par exemple, de signer un contrat de 500 millions d’euros pour remettre à niveau des avions de surveillance côtière vieux de 40 ans…). Enfin, la Grèce s’engage à poursuivre les privatisations, mais elle exige que l’opérateur historique de télécoms et le distributeur d’électricité ne soient pas concernés.

    PRÈS DE 3 MILLIARDS D'EUROS CETTE ANNÉE

    Au total, ces mesures sont censées rapporter 2,69 milliards d’euros en 2015 et 5,2 milliards en 2016 (2,87 % du PIB). «Pour la première fois, le poids (de l’effort) ne reposera pas sur les salariés et les retraités», a clamé le Premier ministre grec. «Nous protègerons les pensions et les salaires,  nous protégerons les familles moyennes et pour la première fois le poids reposera sur ceux qui en ont la capacité». Une affirmation qui a tout de l’autopersuation…

    La zone euro et le FMI estiment cependant que l’effort proposé est encore insuffisant. Tout comme ils rechignent à se montrer trop précis sur la restructuration de la dette, alors qu’ils s’étaient engagés, fin 2012, à réexaminer la question de sa soutenabilité lorsque la Grèce dégagerait un excédent primaire, ce qui est le cas depuis 2014… «La question la plus urgente n’est pas celle du remboursement de la dette» puisqu’Athènes ne devra rien payer à la zone euro avant 2023 a ainsi éludé la chancelière manifestement soucieuse de ne pas braquer son Parlement. En revanche, Jean-Claude Juncker, le président de la Commission a répété qu’il était prêt à dégager de l’argent (un milliard d’euros immédiatement) pour relancer l’économie grecque. Enfin, la question d’un prolongement du programme d’assistance financière n’est pas encore tranchée : l’idée est de le poursuivre jusqu’au printemps 2016 et de trouver des sommes supplémentaires (la somme de 30 milliards d’euros est évoquée) afin d’évite à la Grèce un retour prématuré sur les marchés financiers.

    Ce sont les ministres des Finances de l’Eurogroupe qui devront finaliser l’accord au cours d’une réunion convoquée mercredi, la veille du conseil européen, les chefs d’État et de gouvernement se contentant d’en prendre acte. C’est aussi une défaite politique pour Tsipras qui voulait que le compromis soit bouclé par les «chefs» afin de montrer à ses concitoyens qu’il s’agit bien d’une affaire politique. Angela Merkel a aussi exigé que l’éventuel accord soit d’abord approuvé par la Vouli, le parlement monocaméral grec, avant que les parlements nationaux soient saisis… Pas question de risquer un énième camouflet.