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    L'Allemagne favorable à une quasi-mise sous tutelle de la Grèce

    Lien publiée le 30 janvier 2012

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0201869025457-l-allemagne-favorable-a-une-quasi-mise-sous-tutelle-de-la-grece-281441.php

    La confiance des Européens et du FMI en la capacité de Lucas Papadémos d'endiguer la dérive budgétaire recule, comme l'illustre la proposition allemande d'une stricte mise sous tutelle d'Athènes. Vif émoi en Grèce.

    La nouvelle a suscité des vives protestations en Grèce tant elle menace la souveraineté nationale. Selon le « Financial Times », l'Allemagne aurait présenté un document prévoyant la nomination d'un « commissaire européen au Budget » doté d'un pouvoir de veto sur les décisions en matière de recettes fiscales et de dépenses des Etats, par exemple grec. Athènes ne pourrait engager des dépenses que si le service de la dette, qui bénéficierait d'une stricte priorité, était assuré. L'idée aurait été discutée vendredi après-midi au sein de l'Euro Working Group et ne fera pas l'objet des pourparlers officiels lors du sommet européen d'aujourd'hui. En revanche, le débat a toutes les chances de se poursuivre en coulisses. La proposition allemande n'a pas été formalisée mais n'a pas non plus été démentie. C'est pourquoi elle est prise très au sérieux à Bruxelles et à Athènes.

    Du côté de la Commission européenne, on tente d'éteindre l'incendie en soulignant que la Grèce doit rester maîtresse de sa politique budgétaire et que l'institution d'un tel commissaire est « anticonstitutionnelle ». En Grèce, les déclarations virulentes se succèdent. « C'est le produit d'une imagination malade », a déclaré Anna Diamantopoulou, une ténor socialiste et ancienne commissaire européenne, dans un entretien avec la télévision grecque Méga. Le ministre des Finances, Evangelos Venizélos (socialiste), a appelé les partenaires européens au « respect de l'identité et de la dignité nationale » basé sur la « parité institutionnelle des Etats membres » de l'Union européenne. Et ce avant de lancer un avertissement : « Ceux qui placent un pays face au choix entre l'aide économique et la dignité nationale ignorent certaines des principales leçons de l'Histoire ». En Grèce,la mémoire de la Seconde Guerre mondiale reste très vive et le sentiment anti-allemand y est encore assez répandu. Lucas Papadémos n'a pas commenté la proposition allemande. Pantelis Kapsis, le porte-parole de son gouvernement, a cependant rappelé que la responsabilité du budget « appartient exclusivement au gouvernement grec ».

    Il n'en demeure pas moins que la Grèce est incapable de juguler la spirale de la dette et de la récession, source elle-même de moindres rentrées fiscales. Ce qui explique la crise de défiance des pays européens, impatients devant des réformes structurelles qu'ils jugent insuffisantes, défiance illustrée par la dernière proposition de Berlin. La dette publique grecque correspond désormais à environ 160 % du PIB, le déficit budgétaire est ressorti proche de 10 % à la fin 2011 et le PIB, qui a plongé de 6 % l'an passé, pourrait chuter de 4 à 5 % en 2012. Si la pression fiscale est déjà à son maximum, Athènes peut et doit encore agir en réalisant des réformes structurelles aptes à rendre compétitif le pays et en réduisant davantage les dépenses publiques, estiment ses bailleurs internationaux. A la clef, la mise en route effective d'un second plan de financement de 130 milliards d'euros assorti d'une décote « volontaire » de 50-55 % de la valeur nominale de la dette souveraine grecque détenue par les créanciers privés. Les négociations sur ce thème entre le gouvernement grec et les banques représentées par l'Institut de la finance internationale (IFI) progressent et devraient aboutir cette semaine, au dire du porte-parole du lobby bancaire.

    « Convergence absolue »

    L'Europe et les banques pensent ainsi avoir fait tout ce qui est possible pour garder la Grèce dans la zone euro. D'où l'agacement croissant de l'Allemagne mais aussi de l'Autriche, des Pays-Bas et de la Finlande face au retard pris par Athènes dans l'application des conditions exigées pour débloquer les crédits massifs additionnels dont elle a un besoin urgent, pour éviter la banqueroute lors de l'échéance bancaire du 20 mars. Notamment, Athènes s'était engagé à mettre 30.000 fonctionnaires avant fin 2011 dans une « structure de réserve », mais en a transféré finalement moins de 1.000. Il n'a pas non plus avancé dans la dérégulation de 10 professions protégées. Ainsi, la libéralisation des horaires, jusqu'ici très strict, d'ouverture de pharmacies, a été rejetée récemment par le Parlement, un signe fort, pour les Européens, de l'impuissance du gouvernement.

    L'ensemble des bailleurs de fonds veut imposer à la Grèce des stricts contrôles internationaux sur l'exécution de son budget.

    Même si elle se heurte à court terme à des obstacles juridiques, la proposition allemande, divulguée ce week-end, de l'institution de ce qui serait dans les faits un « commissaire au Budget grec », a visiblement pour but d'accentuer la pression sur le gouvernement grec, pour qu'il agisse avec plus de détermination et de rapidité. Rien n'est moins sûr, toutefois, en raison du calendrier politique grec, calé sur les élections anticipées prévues courant avril. Lucas Papadémos a réuni hier matin les 3 chefs des partis qui le soutiennent pour leur demander un appui - qui fait défaut jusqu'ici -aux réformes structurelles préconisées par les Européens et le FMI. Ces derniers demandent notamment l'abandon du statut spécial des employés des entreprises publiques, la suppression ou le versement facultatif des 2 primes annuelles dans le secteur privé, ainsi que la diminution de 15 % en moyenne du salaire minimum et des retraites complémentaires. Toutefois, le chef du gouvernement, à l'issue de la réunion d'hier, s'est félicité d'avoir obtenu la « convergence absolue » des partis politiques sur les réformes à mener...