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    Les Européens mettent Tsipras au pied du mur: un accord ou le Grexit dimanche

    Grèce international

    Lien publiée le 8 juillet 2015

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    http://www.lesechos.fr/monde/europe/021194038840-les-europeens-mettent-tsipras-au-pied-du-mur-un-accord-ou-le-grexit-dimanche-1135552.php

    Hier, les dirigeants de la zone euro ont doublé la mise, mettant pour la première fois sur la table la menace d’un Grexit.

    Avec le référendum, le premier ministre grec Alexis Tsipras a joué un coup de poker. Hier, les dirigeants de la zone euro ont doublé la mise , mettant pour la première fois sur la table la menace d’un Grexit. Ils lui donnent jusqu’à jeudi soir pour déposer une demande pour un troisième programme d’aide auprès du Mécanisme européen de stabilité (MES) accompagnée d’un plan complet de réformes à moyen terme, soit au moins deux ans. Si samedi, lors d’un nouvel eurogroupe, le programme présenté est jugé convaincant, les négociations s’engageront pour définir un programme « qui assure la stabilité du pays », a promis la chancelière allemande Angela Merkel. En revanche, s’il est jugé insuffisant, un sommet européen à 28 (y compris avec les non membres de la zone euro) se réunira dimanche et discutera alors de l’aide humanitaire à apporter à la Grèce, pour aider la population à résister à l’inévitable Grexit qui suivra.

    Pas optimiste

    « Je ne suis pas optimiste, mais je vous informe sur une procédure et la réunion de dimanche », a répondu Angela Merkel à une question sur la possibilité d’obtenir enfin un programme de réformes convaincants de la part de la Grèce. Interrogée sur ce qui serait convaincant, elle a souligné qu’il fallait un plan plus large et profond que les dernières propositions pourtant rejetées lors du référendum en Grèce. François Hollande, tout en assurant chercher avant tout le maintien de la Grèce dans la zone euro, a reconnu « qu’il y avait une autre option : une sortie avec un programme d’accompagnement ». « La France est obligée d’envisager cette option », a-t-il ajouté. Mais c’est sans doute le principal opposant au Grexit, le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker qui s’est montré le plus tranchant avec Alexis Tsipras : « je suis fermement contre un Grexit mais je ne pourrai pas l’empêcher si le gouvernement grec ne fait pas ce qu’il doit faire. La Commission est préparée pour tout. Nous avons un scénario de Grexit préparé en détail ».

    Les Européens sont prêts à doubler la mise dans un sens comme un autre. Avec un nouveau programme d’aide de plus de 50 milliards d’euros d’au moins 24 mois si la Grèce est prête à devenir sérieuse. Mais les déclarations en sortie de conférence des uns et des autres montrent qu’ils n’y croient plus. « La confiance n’est pas réparée », a confié Charles Michel, le Premier ministre belge. Les Européens ont été déçus mardi par la désinvolture grecque. En effet, lors de l’eurogroupe qui a précédé le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement, le nouveau ministre des finances grec, Euclide Tsakalatos n’a apporté aucune proposition concrète et écrite pour l’avenir. C’était le gag qui a déclenché l’hilarité de la salle de presse mardi après midi : le zoom d’un photographe sur le carnet du remplaçant de Yánis Varoufákis. Un bloc-notes de son hôtel sur lequel était griffonné quelques mots : « état des lieux », « pas de triomphalisme », etc. Mais aucun chiffre. Si bien que la proposition de la France et de la Commission européenne de mettre en place un plan relais pour permettre à la Grèce de passer ses échéances financières de l’été (5 milliards d’euros dus à la BCE et au FMI en juillet notamment, puis 4 milliards en août) n’a pas été étudiée. Il s’agissait notamment d’utiliser l’argent des bénéfices réalisés par la BCE en 2014 et 2015 sur les obligations grecques (environ 3,4 milliards).

    Les Grecs ne veulent apparemment toujours rien dévoiler tant qu’ils n’auront rien obtenu sur leur dette. Angela Merkel, à la fin du sommet, a convenu qu’il faudrait « certainement évoquer à la fin la question de la soutenabilité de la dette », « après les réformes » tout en excluant un effacement de dette pur et simple. « C’est interdit dans les Traités de l’Union monétaire », a expliqué la Chancelière. En clair, la chancelière ne bouge pas des principes établis depuis l’arrivée au pouvoir d’Alexis Tsipras : les réformes d’abord, la dette après. Un message qui ne semble toujours pas être entendu. Le premier ministre grec a quitté le conseil européen sur une courte déclaration, en décalage avec la tonalité de ses partenaires: « les discussions se sont déroulées dans une atmosphère positive. Le processus sera rapide. Il débutera dans les heures qui viennent avec l’objectif de conclure au plus tard à la fin de la semaine ».

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    (Le Monde)

    L’essentiel

    • La Grèce a obtenu un sursis pour présenter un plan de réformes et déposer une demande officielle d'aide au Mécanisme européen de stabilité (MES).
    • En contrepartie, la Grèce devra proposer d'ici jeudi une amélioration des propositions du 30 juin.
    • Un nouveau sommet réunissant les 28 dirigeants de la zone euro se tiendra dimanche.
    • Un scénario détaillé prévoyant une sortie grecque de la zone euro a été préparé, selon le président de la Commission européenne.

    Deux jours après le non du référendum grec, l’Europe a décidé de fixer une « date butoir finale » pour résoudre la crise qui touche la Grèce, asphyxiée financièrement.

    Le président du conseil italien, Matteo Renzi, a annoncé mardi soir tard, à la sortie du dîner des dirigeants de la zone euro, la tenue dimanche 12 juillet d’un nouveau sommet réunissant cette fois les 28 dirigeants européens, et non plus ceux de la zone euro seulement. « J’espère que cela sera notre dernière rencontre sur la Grèce. J’espère que nous pourrons trouver une conclusion heureuse », a expliqué le dirigeant italien à la presse.

    Le « Grexit » évoqué

    Athènes va en effet solliciter un troisième plan d'aide en échange de contreparties dont on ne connait pas encore le contour exact. Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a dit mardi soir espérer une « sortie finale de la crise », en trouvant « un accord socialement juste et économiquement viable ». Athènes devra présenter ses mesures jeudi.

    Deux scénarios seront ensuite sur la table dimanche, selon le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker :

    • Les mesures sont jugées suffisamment sérieuses par les partenaires européens et, dans ce cas, une aide est débloquée pour la Grèce, probablement sous forme d'un prêt à court-terme dans un premier temps pour assurer la réouverture des banques grecques, puis sous forme d'un plan du Mécanisme européen de stabilité.
    • Les mesures ne sont pas considérées suffisantes, et sera pris la décision d'un « Grexit », c'est-à-dire une sortie de la Grèce de la zone euro, a affirmé Jean-Claude Juncker. Dans ce cas, le président du Conseil européen, Donald Tusk, a assuré que des mesures humanitaires en faveur du peuple grec seraient prises.

    Pour aider à la réflexion, un premier rendez-vous sera organisé dès samedi avec un Eurogroupe, c’est-à-dire une réunion des ministres de la zone euro. Ceux-ci pourront statuer sur le « sérieux et la crédibilité » des propositions grecques demandées à l’unisson par ses partenaires européens.

    Si les sommets « de la dernière chance » se sont multipliés ces dernières semaines sur le dossier grec, le rendez-vous de dimanche sonne cette fois plus déterminant. Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a eu ainsi des mots très solennels :

    « La réalité brutale, c'est que nous n'avons plus que cinq jours pour trouver un accord final. J'ai jusqu'à présent éviter de parler de date butoir, mais ce soir, je dois le dire haut et fort, la date butoir est pour cette fin de semaine. Nous sommes tous responsables de cette crise et nous avons tous le devoir de la résoudre. »

    Reste à savoir ce qu’Athènes va mettre sur la table pour obtenir l’aval de ses créanciers. La question d’une décôte de la dette grecque va s’avérer centrale, la chancelière Angela Merkel ayant répété mardi soir son opposition franche à tout effacement de la valeur nominale de la dette. Alexis Tsipras avait pour sa part dit la semaine passée son intention d’obtenir « une décote de 30 % » de la dette grecque. Une demande qui fait sens alors que de plus en plus d’économistes, mais aussi le Fonds monétaire international (FMI), estiment déraisonnable de penser que la Grèce parviendra un jour à rembourser un montant colossal de 322 milliards d’euros (soit 177 % du produit intérieur brut du pays) tout en renouant avec la croissance.

    De son côté, le président français François Hollande a confirmé au sortir de la réunion avec les chefs d’Etat que la Banque centrale européenne (BCE) assurera la liquidité minimale à la Grèce jusqu'à ce que les membres de la zone euro se prononcent sur un projet d'accord ce weekend.

    Mais avant même cette mise par écrit des contreparties grecques, le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a présenté dès mardi après-midi à la chancelière allemande, Angela Merkel, au président français, François Hollande, et au président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, une note contenant les propositions d’Athènes. Selon nos informations, il s’agirait d’une version adaptée des dernières réformes proposées par la Commission européenne, rejetées par Athènes. Alexis Tsipras interviendrait mercredi devant le Parlement européen.

    Les prochaines échéances

    • Mercredi : 9 h 15 : Discours du premier ministre grec, Alexis Tsipras, au Parlement européen. 16 h 15 : Débat à l'Assemblée nationale française sur le dossier grec
    • Jeudi : La Grèce doit envoyer la liste des réformes qu'elle s'engage à mener un échange d'un nouveau plan d'aide.
    • Samedi : Réunion des ministres des finances de la zone euro pour discuter de la proposition grecque.
    • Dimanche : Sommet avec les 28 dirigeants de l'Union européenne pour décider d'un nouveau plan d'aide ou d'un Grexit.