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Le Front de gauche à la peine face au tabou de la sortie de l’euro
Les brèves publiées dans cette rubrique « Informations et analyses » le sont à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
http://www.marianne.net/front-gauche-peine-face-au-tabou-sortie-euro-100235766.html
Grexit ou rigueur : en excluant la variable « euro » des tractations avec ses créanciers, la Grèce, pilotée par Syriza, était confrontée au choix impossible. La crise révèle l’impasse des programmes des gauches qui veulent faire une autre politique, anti-austéritaire, tout en restant dans la zone euro. Forts de ce constat, certains au Front de gauche veulent revoir leur ligne.
Des craquelures commencent à apparaître. Au lendemain de l’échec de Tsipras face à l’Eurogroupe, le Front de gauche (FDG), ainsi que toutes les gauches radicales européennes, vivent un moment charnière.« On ne peut pas faire comme s’il ne s’était rien passé, il faut bouger nos argumentaires, nos façons de voir les choses », fulmine Clémentine Autain, chef de file d’Ensemble, composante anticapitaliste de la coalition. Peut-on encore promouvoir une politique anti-austérité à l’intérieur de la zone euro ? Faut-il en sortir au nom du progressisme ? Dans l’apocalypse post-Syriza, alors que la gauche a la gueule de bois, la ligne du « Front » sur l’euro est plus lézardée que jamais. Bon an mal an, certains de ses ténors se préparent à revisiter leurs positions.
Jusque là taboue dans les instances dirigeantes, la question de la sortie de l'euro s'impose désormais pour sortir de l'impasse austéritaire. Même à Mélenchon qui aura pris son temps avant d'envisager ce fameux « plan B », préférant longtemps croire à la construction d'un rapport de force européen pour en finir avec les traités. En matière de rapports de force, le cas grec a rendu son verdict.
« Remontée des égoïsmes nationaux »
« L’attitude autoritaire de l’Eurogroupe nous met dans l’obligation de débattre de la sortie de l’euro », reconnaît désormais Clémentine Autain. A grands regrets. Quitter l’euro ne fait pas rêver les internationalistes: « Cette éventualité, ce serait le bout d’un échec », reconnaît-elle.
Mais « l’éventualité » se propage. Dans un récent entretien au JDD, l’ancien dirigeant communiste François Asensi admet que « cette crise a changé ma perception de l’euro (…) C’est un carcan duquel il faut peut-être sortir ». Pierre Khalfa, responsable d’Ensemble, avance pour sa part « qu’il ne faut pas craindre une sortie de l’euro ». Dans une tribune à Marianne, le même précise que cette option « risque d'isoler le pays qui la pratiquerait » et « ne résout pas par miracle la question des rapports de force dans l'affrontement avec les politiques néolibérales. C'est pourquoi elle ne peut être un projet en soi. Elle ne peut cependant être a priori exclue ». Au Parti de gauche, où l’on n’escompte plus esquiver la question, la tendance se confirme : lors de son récent congrès, une motion souverainiste anti-euro a récolté près de 46% des suffrages. Difficile, dans ces conditions, de rester dans l'entre-deux qui caractérisait le Front de gauche : renégocier les statuts de la Banque Centrale Européenne (BCE), revoir les traités, mais pas mettre l’euro à la trappe.
Une conviction souvent motivée par de la pure tactique politique. De peur de fâcher les « socialistes », grâce auxquels ils grappillent quelques postes, comme l’a confié Jacques Généreux (PG) à Marianne. De peur d’une marche en arrière, et de la « remontée des égoïsmes nationaux », selon la formule de Christian Picquet (Gauche unitaire). De peur, enfin, d’être associé à l’extrême droite, qui a fait de la sortie de l'euro son cheval de bataille. Jean-Luc Mélenchon a enfin compris le ridicule d'une « logique » consistant à rejeter par principe tout ce que proposait Marine Le Pen, sous prétexte de distinction, au point de laisser le champ libre à l'extrême droite sur la question de la rupture avec les institutions européennes.
Le « plan B » Parti de Gauche
Pour l’heure, « le débat n’est pas tranché », confie encore Clémentine Autain. Mais cela dépend où. Le numéro deux du PG, Alexis Corbière, longtemps en apnée sur le sujet, murmure aujourd’hui vouloir« mettre à distance certains présupposés » : « Ce que nous disons au PG avec force depuis 2011, répété maintes fois par mon camarade Jacques Généreux : si nous arrivons au pouvoir, nous proposons de sortir par le haut. Mais si cela ne marche pas, on rompt », souligne-t-il dans un entretien Marianne, où il reconnaît que « au sein du Front de gauche, la position de certains n’était pas si avancée ». Le « plan B » que propose le PG consiste en une sortie « négociée » de l’euro.
Au sein de l’appareil, les positions se clarifient. Sur son blog, le secrétaire national à l’économie du parti Guillaume Etiévant pose que, s’il accédait au pouvoir, le PG « appliquerait son programme, en désobéissance avec les traités européens ». Appelant à préparer tous les scénarios, il affirme que « nous ne ferons aucun sacrifice pour l’euro, et nous en sortirons plutôt que de renoncer à notre politique ».
La stratégie du « poing sur la table »
Cette ligne entrechoque désormais celle de Pierre Laurent, secrétaire national du parti communiste (PCF) qui, le 25 juillet, a déclaré réticent à Marianne qu’« une sortie de la zone euro n’empêche pas la pression des marchés ». En dépit de fortes oppositions chez sa base militante, notamment chez les Jeunes Communistes (JC), les ténors du PCF estiment que « l’exit » ne facilitera pas la manœuvre. « Il y a des pays aujourd’hui qui, en dehors de la zone euro, sont également frappés par des politiques d’austérité », observe Pierre Laurent. Cette position a été sévèrement critiquée par l’économiste Jacques Sapir, sur son blog, lui reprochant de confondre les conditions nécessaires et les conditions suffisantes à une sortie de l’austérité.
Malgré ces divergences, l’ultime espoir de faire valdinguer l’austérité, chère à cette gauche, reste la stratégie du « poing sur la table ». Il faut encore, avant toute chose, afin de sortir du carcan austéritaire, affronter de l’intérieur l’Allemagne et la Troïka, qui « ne prendront pas les mêmes risques avec les 2 000 milliards de dette publique française ainsi que l’avenir de plusieurs banques systémiques (BNP, Société Générale) qu’avec les 300 milliards de dette grecque », dit Corbière. Même si la rigidité de l’Allemagne lors des négociations avec la Grèce ne plaide pas beaucoup pour cette voie.
Beaucoup espèrent encore changer l’euro de l’intérieur. Ainsi de Christian Picquet (Gauche unitaire) :« les conditions pour réorienter l’Europe continuent à exister ». Ou encore de Pierre Laurent (PCF) : il faut que « plusieurs pays européens engagent ce combat et fédèrent autour d’eux des forces sociales et syndicales ».
Des accommodements limités avec les traités
Cette tactique de « dissuasion » qui capitalise sur le statut de 5e puissance économique de la France, sera la plus à même, selon le FDG, de mener un groupe de pays visant à télescoper la droite conservatrice allemande. S’appuyant sur l’hypothèse d’une majorité européenne favorable, ce pari peut sembler précaire. En 1997, lorsque l’Union Européenne (UE) était dominée par 13 pays sur 15 nommément « de gauche », le Pacte de stabilité, qui entérinait l’orthodoxie budgétaire, n’en a pas moins été adopté…
Quelles que soient les volontés politiques, est-il seulement possible de changer l’euro sans casser les traités ? De l’intérieur, les marges de manœuvre sont très limitées. Chevillé à des principes monétaires et budgétaires, l’euro est indissociable d’une armature, celle de l’union monétaire (UEM), qui donne valeur constitutionnelle à des objets économiques : déficit public à 3%, taux d’inflation au minimum… Changer l’euro, c’est rompre par la négociation avec le fond des traités constitutifs de l’Europe. C'est peut-être là le problème majeur du Front de Gauche, que d'avoir fait croire à ses électeurs qu'un tel miracle était finalement possible.