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Les tracteurs à Paris

agriculture

Lien publiée le 3 septembre 2015

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(Le Monde jeudi 8h) Des tracteurs dans Paris. Plus de 1 500 tracteurs venus de Bretagne et de Normandie principalement sont attendus dans la capitale, jeudi 3 septembre, pour exprimer la colère d’un monde paysan qui se dit étranglé par la chute des prix et l’empilement des normes.

A l’appel des syndicats agricoles, les différents cortèges vont converger vers la porte de Vincennes, dans le sud-est parisien, par les autoroutes A1, A4, A6, A10 et A13. L’objectif des agriculteurs n’est pas de bloquer les routes, mais vue la vitesse réduite des tracteurs (35 km/h environ), ce déplacement prendra forcément des allures d’opération escargot.

Cartographie des rassemblements d’agriculteurs à Paris, jeudi 3 septembre.

La préfecture de police de Paris avait invité mercredi les Franciliens à utiliser les transports en commun pour se rendre dans la capitale. Jeudi matin, il n’y avait pas de « perturbations notables », le Centre national d’information routière (CNIR) relevant « beaucoup moins de voitures sur les routes » que d’ordinaire. Un cumul de 17 kilomètres de bouchons était relevé en région parisienne à 6 h 45, un chiffre habituel pour cette heure.

Le Centre a comptabilisé la présence de « six convois de tracteurs qui convergent sur la capitale depuis le Nord, l’Ouest et le Centre », notant que les véhicules « ont l’air de vouloir rouler sur la voie de droite, laissant libres les autres voies de circulations ». La préfecture prévoit que la circulation sera fortement ralentie sur les autoroutes en direction de la capitale jusqu’en début d’après-midi.

Pas un « défilé folklorique »

Les agriculteurs devraient réemprunter les mêmes itinéraires en fin de manifestation, encombrant les autoroutes dans le sens Paris-province l’après-midi. Mais leur départ immédiat n’est pas garanti : certains agriculteurs n’excluent pas de camper sur place s’ils ne sont pas satisfaits des réponses apportées lors de leur rencontre avec le gouvernement. Une délégation doit se rendre à l’Assemblée nationale, escortée d’une dizaine de tracteurs. Puis les principaux dirigeants syndicaux seront reçus par le premier ministre, Manuel Valls.

Les agriculteurs réclament en premier lieu une « année blanche pour les traites bancaires afin de redonner du souffle aux exploitations et de leur permettre de payer leurs fournisseurs », selon Dominique Barrau, secrétaire général de la FNSEA.

Il ne s’agira pas d’un « défilé folklorique ni d’une parade de tracteurs (…). Les agriculteurs sont déterminés », insiste Dominique Barrau, secrétaire général de la Fédération nationale des exploitants agricoles (FNSEA), premier syndicat agricole du pays. Après la série de crises qui ont frappé tour à tour les productions laitières, bovines et porcines, la FNSEA et les Jeunes agriculteurs (JA) ont appelé les paysans à crier leur désarroi dans les rues de la capitale « pour éviter que l’agriculture française ne parte en liquidation ».

Selon le dernier pointage mercredi, « 1 512 tracteurs » ont été enregistrés dans les convois partis de l’Ouest, du Massif central, du Val de Loire, de Bourgogne et de Rhône-Alpes. Quelque 4 000 à 5 000 agriculteurs devraient par ailleurs rejoindre la capitale en autocars et en train.

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http://www.revolutionpermanente.fr/Les-tracteurs-a-Paris-Jeudi-noir

Yano Lesage

Les tracteurs sont déjà en route vers la PLace de la Nation, à Paris. Suite à l’appel du puissant syndicat agricole, la FNSEA, et des Jeunes agriculteurs, les agriculteurs français, surreprésentés par la section régionale de Bretagne, défileront aujourd’hui, ce jeudi 3 septembre, dans les rues de Paris, accompagnés de quelque 200 tracteurs. Sur fond de colère des éleveurs, qui ont mené pas loin de 500 actions tout l’été, la FNSEA tente de reprendre en main le mouvement et de faire valoir les intérêts des puissants du monde agricole, des gros céréaliers et des producteurs de betteraves, qui viendront battre le pavé et tenter de rafler des mesures en leur faveur, sur le dos des petits et moyens exploitants et éleveurs.

Une journée de bouchons pour les franciliens fortement incités à se déplacer en transport en commun aujourd’hui du fait du blocage des principaux axes routiers à l’entrée de la capitale par les agriculteurs et les éleveurs. Une rentrée marquée par le climat social pour le gouvernement qui ne fait que prolonger les coups de chaud de l’été. Après la multiplication des actions et des interpellations au gouvernement en juillet et en août, les éleveurs en difficulté, faute de véritable solution apportée par le gouvernement, ne décolèrent pas. Le boycott du marché du porc breton de Plérin, le lundi 10 août, par les deux grands industriels que sont les entreprises Cooperl et Bigard a mis a bas l’accord provisoire entre les éleveurs porcins et le gouvernement d’un prix du porc fixé à 1,40 euros le kilo. Conséquences : 1,36 euros le kilo, 3 000 porcs non écoulés, et la reprise du mouvement dans le monde agricole.

Une crise, bien réelle et profonde frappe le monde agricole en pleine reconversion vers un modèle à deux vitesses : d’un côté une agriculture de grandes exploitations, dominantes, surproductivistes et de faible qualité, et de l’autre, un modèle agricole axé sur de petites exploitations de qualité qui court-circuitent les intermédiaires, mais qui vivent grâce à des prix de vente beaucoup plus élevés et ne représentent qu’une toute petite part de marché. Entre ces deux extrêmes, ce sont les exploitations de petite et moyenne taille, ayant souffert de la hausse du prix de l’alimentation animale, qui accusent une trop faible productivité pour faire face à la concurrence européenne et internationale, sans pour autant avoir converti leur production vers du « haut de gamme » et qui sont frappées de plein fouet.

Si la Confédération Paysanne, marquée à gauche, appuie la colère des éleveurs, elle ne se joindra pas aux actions parisiennes, et maintiendra les actions en province. Et pour cause, les céréaliers et les producteurs de betteraves, tout comme les éleveurs à la tête des grandes exploitations, surfent sur la colère des éleveurs en difficulté et cherchent à se mettre en tête du cortège pour tirer la situation à leur avantage.

Abaissement des normes agro-sanitaires, allègement de charges à hauteur de 3 milliards d’euros, voilà les principales revendications que met en avant la FNSEA. La politique de la subvention, encore et toujours, qui viendra prioritairement dans la poche des plus gros et des plus résistants, renforçant l’inexorable mouvement de concentration-disparition qui touche le monde agricole actuel. La FNSEA, étendard d’un modèle agricole surproductiviste, ne fait, en l’occurrence qu’appuyer le mouvement en cours et n’est en rien une solution pour la mise en place d’une agriculture productive et de qualité, au service de la population et des conditions de travail des paysans et des travailleurs des campagnes.