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La grève chez Prosegur entre dans une phase judiciaire

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Lien publiée le 29 septembre 2015

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https://communismeouvrier.wordpress.com/2015/09/29/la-greve-chez-prosegur-entre-dans-une-phase-judiciaire/

Les Echos, 28 septembre 2015 :

Un manifestant accidenté à Valence est décédé. Le conflit, qui a démarré le 10 septembre, trouve son origine dans une erreur de calcul de primes relatives aux congés payés.

Au 19e jour de grève de la plupart des convoyeurs de fonds Prosegur en Rhône-Alpes, les négociations entre la direction et les syndicats se poursuivaient hier dans une ambiance tendue. Un convoyeurs de fonds gréviste, qui avait été percuté par un véhicule alors qu’il se trouvait sur le piquet de grève de l’agence de Valence, vient de décéder des suites de ses blessures. Et la direction a assigné 15 grévistes pour entraves à la liberté du travail devant le TGI de Saint Etienne.Prosegur Transport de Valeurs (PTV), basé à La Talaudière (Loire), est la filiale du groupe espagnol du même nom. Le conflit qui oppose les convoyeurs à la direction a pour origine une erreur de calcul de primes de congés payés. Sa correction sur la fiche de paie d’août 2015 des salariés concernés a entraîné pour eux un manque à gagner de l’ordre de 200 à 300 euros, en fonction de l’ancienneté.

Prime d’été payée deux fois

Lors d’une rencontre avec des grévistes du site stéphanois (qui, avec Lyon et Valence, est un des trois touchés par la grève et le blocage des fourgons blindés de l’entreprise où travaillent 300 personnes) le groupe a admis une « erreur » car les services n’ont pas annoncé aux salariés cette décision. « La prime d’été était payée deux fois. Ce n’était pas logique, ni légitime. On n’a pas l’intention de vous demander un remboursement rétroactif du trop perçu, mais on ne continuera pas à payer ce qui n’est pas obligatoire » a affirmé la direction. Du côté des syndicats, on reconnaît un surplus de primes depuis 20 ans « c’est devenu un usage de l’entreprise », répond Grégory Hourdoux, délégué syndical CGT de l’entreprise. Il s’appuie sur le caractère général de la mesure (appliquée à tous les salariés d’une même catégorie), à sa permanence sur une très longue durée et à la fixité des conditions à remplir pour en bénéficier.Le blocage des négociations découle également de la position du nouveau directeur général de Prosegur France, Philippe Gossart, pour qui la retenue salariale des heures de grève est un point non négociable. En cas d’échec des discussions, le préfet de la Loire Fabien Sudry saisira la Commission nationale d’interprétation et de conciliation (Cnic) des transports.