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Portugal: pas de majorité, poussée de la gauche anti-austérité

international Portugal

Lien publiée le 5 octobre 2015

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

La droite au pouvoir perd sa majorité absolue. La "gauche radicale" (partis à la gauche du PS) totalisent 20% des suffrages, et c'est le Bloc des Gauches (qui dépasse les 10%) qui en profite le plus. Le Bloc des Gauches, autrefois européiste, a évolué vers une ligne de rupture avec l'UE. On pourra lire ici un entretien avec un dirigeant du Bloco : http://blogs.mediapart.fr/blog/philippe-marliere/300915/entretien-avec-fernando-rosas-bloc-de-gauche-ou-va-la-gauche-portugaise

Résultats sur 99% des suffrages dépouillés (il reste à pourvoir 4 sièges de députés, pour les Portugais vivant à l'étranger)

Abstention : 44% (+2%), record historique

Blancs et nuls : 3,75%

Droite : 38,5% (104 sièges), soit -11,8% par rapport à 2011

Parti socialiste : 32,4% (85 sièges), soit +4,4% par rapport à 2011

Bloc des gauches : 10,2% (19 sièges), soit + 5% par rapport à 2011

CDU (alliance entre PC et verts) : 8,3% (17 sièges), soit +0,4% par rapport à 2011

Parti animaliste (gauche) : 1,4% (1 siège), soit +0,4% par rapport à 2011

PCTP/MRPP (maoïstes) : 1,1% (0 siège), soit -0,1% par rapport à 2011

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http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/au-portugal-la-droite-arrive-en-tete-mais-pourrait-manquer-la-majorite-absolue-510622.html

La coalition au pouvoir arrive en tête, mais ne parvient pas à obtenir la majorité absolue et perd plus de 11,5 points par rapport à 2011. La gauche est majoritaire, mais divisée. La formation du futur gouvernement s'annonce difficile.

La coalition conservatrice au pouvoir au Portugal arrive en tête ce dimanche 4 octobre lors des élections générales, mais ne parvient pas à remporter la majorité absolue. L'alliance « Portugal à Frente » (PàF) du premier ministre Pedro Passos Coleho, qui regroupe les deux partis au pouvoir de centre-droit, le parti social-démocrate (PSD) et le centre démocrate social (CDS-PP), a obtenu 38,55 % des voix sur 99,23 % des voix décomptées. En sièges, alors qu'il reste 4 députés à élire sur 230, PàF obtient 104 députés à l'Assemblée de la République, le parlement unicaméral du Portugal, soit 12 sièges de moins que la majorité absolue. C'est un très bon score compte tenu de la politique d'austérité menée depuis 2011 par le gouvernement portugais, mais il convient de se souvenir que cette alliance électorale perd près 11,7 points et 22 députés par rapport à 2011 où elle avait été majoritaire dans le pays avec 50,4 % des voix et 132 sièges.

La gauche devant, mais divisée

La gauche, elle, cumule, tous partis confondus, 52,18 % des voix. C'est d'autant plus vrai si l'on ajoute les petits partis de gauche sans représentation parlementaires ( PCTP maoïste ou Livre, avec près de 1,9 % des voix ensemble). La gauche obtiendrait aussi la majorité des sièges (122 sur 230). Mais elle est très divisée et ceci lui aura coûté beaucoup de sièges. Le parti socialiste (PS), le principal parti d'opposition du pays, n'est pas parvenu, avec son leader Antonio Costa, à s'imposer comme une vraie alternative. Il obtient 32,38 % des voix et 85 députés, ce qui est nettement plus qu'en 2011, lorsqu'il avait glané 28,1 % des voix et 74 sièges. Si ce n'est pas suffisant pour dépasser PàF, c'est une nette progression. La gauche radicale progresse également en passant de 13,1 % à 18,5 % des voix, mais elle est divisée. Le Bloc des Gauches, gauche radicale non communiste, est le grand vainqueur de la soirée en passant de 5,2 % et 8 députés en 2011 à 10,2 % et 19 députés en 2015. Parallèlement la CDU, l'alliance menée par les verts et le parti communiste, progresse aussi de 7,9 % et 16 députés à 8,3 % et 17 sièges. S'il n'a aucune mesure avec la réaction de certains autres pays, le Portugal a connu une poussée anti-austérité non négligeable (+ 5 points), si l'on prend en compte le fait que la gauche radicale était déjà en 2011 une des plus fortes d'Europe. A noter qu'un autre parti de gauche, le parti animaliste (PAN) obtient un siège et 1,4 % des voix.

Une « victoire » très relative pour la droite

Il n'y a donc pas réellement de « victoire » de la droite ce dimanche, mais une division de la gauche. Cette « victoire » du premier ministre sortant doit d'autant plus être relativisée que les Portugais se sont montrés particulièrement déçus par l'action politique elle-même. Cette désillusion se constate dans la progression de l'abstention qui passe de 42 % à 44 %, un record historique, tandis que les blancs et nuls restent à un niveau très élevé (3,75 % contre 4 % en 2011). En tout, la coalition au pouvoir a perdu 650.000 voix en quatre ans (sur 99,23 % des bulletins décomptés). L'alliance PSD-CDS-PP ne parvient pas même à conserver les voix du seul PSD en 2011. Il ne peut donc être question de victoire. Du reste, la principale déception du premier ministre sortant sera de manquer la majorité absolue, malgré la constitution d'une coalition électorale bâtie pour cet objectif et un système électoral qui offre une nette prime au parti arrivé en tête. Là encore, ceci doit permettre de relativiser la victoire de la droite portugaise.

Quel gouvernement ?

La constitution du prochain gouvernement sera cependant une gageure. La gauche est majoritaire au parlement, mais sera-t-elle capable de constituer un gouvernement ? Sans doute pas. Le PS aura du mal à construire avec la gauche radicale une majorité alternative. Le BE et la CDU s'étaient dits ouverts à une telle alliance, mais avec des conditions qui risquent d'être difficiles à accepter pour le PS, notamment sur la dette et la trajectoire budgétaire. Ces deux thèmes risquent de heurter la sensibilité « européenne » du centre-gauche portugais. Et Pedro Passos Coelho sera appelé à tenter sa chance en premier. Faudra-t-il alors que le PS s'allie avec la droite pour « adoucir » la politique gouvernementale dans une « grande coalition » ? Mais comment s'allier avec un Pedro Passos Coelho qui s'est fait le champion de l'austérité ? Se contentera-t-il de « surveiller » un gouvernement de droite minoritaire et à sa merci ? C'est le pari du premier ministre sortant qui a déclaré que "plus de 70 % du parlement adhérent aux règles de base de l'Europe." Il va donc tenter de former un gouvernement minoritaire au nom de l'Europe. Mais sa position sera fragile et on ne peut pas exclure que les Portugais retournent aux urnes rapidement. Une chose est sûre : l'austérité a bien aussi déstabilisé politiquement le Portugal.

Les résultats officiels se trouvent ici.

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(Le Monde) La coalition de droite sortante a remporté les élections législatives portugaises dimanche 4 octobre, avec 38,6 % des voix contre 32,4 % pour l’opposition socialiste, mais elle échoue à conserver la majorité absolue dont elle jouissait depuis quatre ans au Parlement, selon des résultats officiels quasiment complets. Quatre sièges réservés aux députés de l’étranger seront attribués le 14 octobre, mais l’alliance gouvernementale a d’ores et déjà obtenu 104 sièges sur les 226 attribués jusqu’ici, contre 85 pour le Parti socialiste.

Le Bloc de gauche, formation apparentée au Syriza au pouvoir en Grèce, a réalisé le meilleur score de son histoire, obtenant 10,2 % des suffrages et 19 sièges, contre 8 précédemment. Il dépasse pour la première fois le Parti communiste, allié aux Verts, qui a recueilli 8,3 % des voix et 17 sièges, progressant lui aussi par rapport à ses 10 élus de 2011. L’ensemble de la gauche dispose donc de la majorité des sièges au Parlement et, si elle dépasse ses divergences, pourraitfaire obstacle à la formation d’un gouvernement stable dirigé par la droite. Le taux d’abstention atteint les 43,1 %, dépassant le record établi en 2011 (41,9 %).

Le premier ministre sortant, Pedro M. Passos Coelho, a reconnu la perte de sa majorité lors d’une allocution télévisée, tout en se disant prêt à former un nouveau gouvernement. « Nous allons maintenir notre engagement en faveur de la reprise (...) et notre ouverture au dialogue », a-t-il ajouté. Aucun gouvernement sans majorité parlementaire claire n’est allé au bout de son mandat depuis la restauration de la démocratie, en 1974.

Il s’agit du premier scrutin depuis que le Portugal est sorti l’an dernier du plan de renflouement de l’Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI). L’économie portugaise a renoué avec la croissance l’an dernier après trois années de récession.

Au quartier général de campagne du Parti social démocrate, le 4 octobre après l'annonce des résultats des premiers sondages de sortie des urnes.

« Satisfait du travail accompli »

Pedro Passos Coelho, dont le gouvernement a imposé des coupes budgétaires et des hausses d’impôts sans précédent, s’est dit « satisfait du travail accompli ». Une victoire de la coalition gouvernementale formée par le Parti social-démocrate (PSD), dont il est issu, et son allié minoritaire, le Parti populaire (CDS-PP, conservateur), était pourtant impensable il y a encore quelques mois.

Le Parti socialiste d’Antonio Costa, ancien maire de Lisbonne, promettait d’augmenter le pouvoir d’achat et d’alléger l’austérité. Mais il a peiné à sedémarquer des mesures que son parti avait acceptées en contrepartie du plan d’aide international sollicité en 2011 (78 milliards d’euros), alors que le pays était au bord du défaut de paiement. La coalition PSD-CDS avait obtenu 50,3 % des voix lors des législatives de juin 2011.

Les deux camps se sont efforcés dans les derniers jours de la campagne demobiliser les électeurs, qui étaient encore 20 à 30 % à se dire indécis à l’approche du scrutin. Mais, à en croire les sondages réalisés à la sortie des urnes, la promesse de « stabilité » martelée par Pedro Passos Coelho pendant la campagne, par opposition à l’« incertitude » que constituerait selon lui un retour des socialistes, a pris le dessus.