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Il faut payer pour voir la tombe de Karl Marx
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
FIGAROVOX/HUMEUR - Il faut payer quatre livres sterling, soit 5,50 euros pour se recueillir sur la tombe de l'auteur du «Capital». Pour Frédéric Saint Clair, quelque chose dérange dans cette affaire.
Karl Marx, pourfendeur de l'économie de marché de son vivant, a été marchandisé à son tour, une fois mort. Ironie du capitalisme? Il n'y avait que le pays qui a vu naître le libéralisme pour oser le faire. Il faut désormais débourser £4 (un peu plus de 5,50€) pour être autorisé à se rendre sur la tombe de l'auteur du Capital, au cimetière de Highgate à Londres, en dehors de la date du 15 mars - anniversaire de sa mort. Le fan club marxiste ne décolère pas, même si tout cela prête à rire, surtout lorsqu'on imagine, comble de l'ironie, que la visite de la tombe du penseur libéral Herbert Spencer, contemporain de Karl Marx et qui fait face à la sienne, pourrait être gratuite...
Aux accusations des admirateurs du penseur socialiste, l'association en charge de la gestion du cimetière rétorque que Marx avait lui-même choisi d'être enterré dans un cimetière privé (le coût de l'achat du caveau était à cette époque, semble-t-il, inférieur à celui d'une visite aujourd'hui) et qu'en agissant ainsi, il était conscient que l'entretien des lieux nécessiterait des fonds privés. A ceux qui y voient un dévoiement de son engagement socialiste, les représentants de l'association des «Friends of Highgate» répondent «qu'il s'agit de redistribution du capital, car tout l'argent généré est utilisé pour le cimetière.»
Peut-être la scientificité du marxisme s'arrête-t-elle aux portes de l'au-delà, pour ne pas dire du Royaume des cieux ?
Alors, récupération capitaliste ou pas? Catégoriser Marx est à peu près aussi facile que de peler une orange avec une paire de castagnettes. On trouve, chez cet auteur audacieux, tout ce qu'on y cherche, et même plus. Kostas Papaïoannou a consacré dans les années 60 un ouvrage, L'idéologie froide, à la démystification de la pensée marxiste, ses successeurs ayant plus souvent trahi la pensée du maître qu'émondée. Par ailleurs, la nature protéiforme des écrits de Marx a généré des questionnements infinis et des querelles interminables. Althusser a disjoint le jeune Marx de celui de la maturité par une coupure épistémologique débusquée, en 1845, au cœur de l'Idéologie Allemande. Sartre a nié l'influence philosophique matérialiste d'Engels sur Marx. Jean Hyppolite a considéré que le Capital était encore Hégélien. Quant à Joseph Schumpeter, il a fait de cet ouvrage un pur produit de la tradition classique, positionnant ainsi Marx en disciple de Ricardo. Pour être franc, face à ces débats érudits, la question de la visite payante de la tombe de Marx apparaît plutôt singulière, et symbolique. Mais les symboles ont leur importance...
Ouvrons alors Le Capital pour démêler la question. Le premier chapitre s'intitule: la marchandise. Cela tombe bien. Je le relis attentivement mais je ne trouve rien qui permette de conclure. Le questionnement démarre autour du rapport entre valeur d'usage et valeur d'échange. Force est de constater qu'en ce qui concerne la tombe du saint homme, la valeur d'usage fait défaut, surtout à des pèlerins qui ont fait profession d'athéisme matérialiste. Difficile également d'accuser les associatifs d'aliénation, d'exploitation bourgeoise via le surtravail puisque ce sont eux-mêmes qui travaillent pour entretenir l'édifice, et donc qui réclament (en rétribution de leur labeur) un certain montant à tous le prolétaires qui se sont suffisamment enrichis pour pouvoir consacrer une somme modique à des activités bourgeoises. Peut-être la scientificité du marxisme s'arrête-t-elle aux portes de l'au-delà, pour ne pas dire du Royaume des cieux?
Car il faut tout de même avouer que quelque chose dérange dans cette affaire. Marchander le recueillement sur une tombe a quelque chose d'indécent, même si l'objectif affiché est celui d'une redistribution et d'un entretien général du lieu. On aurait préféré un appel aux dons ou une forme de financement moins agressive. Il y a, dans cette histoire, comme un dévoiement des sentiments les plus nobles de l'homme. Et en la matière, assurément, le capitalisme sait comment s'y prendre. Mais les marxistes sont bien embêtés pour dénoncer cela, car c'est précisément sur un terrain religieux qu'ils devraient s'avancer avec de tels arguments. Alors quoi? Peut-on leur suggérer d'en appeler à la morale chrétienne? Et de rappeler à l'association son devoir de respect pour les choses de l'Esprit? Peut-être nous entendront-ils, qui sait? Les voies du Seigneur, dit-on, sont infinies...
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http://www.courrierinternational.com/article/royaume-uni-tombe-de-marx-le-ticket-de-la-discorde
Vue de la tombe de Karl Marx, au cimetière de Highgate, à Londres. PHOTO : FLICKR / ANN WUYTS
Il faut payer 4 livres [5,50 euros] pour accéder à la sépulture du penseur à Londres. Certains crient au scandale, d’autres le voient comme une collecte de fonds légitime.
Quatre livres, l’équivalent de 5,5 euros, c’est le prix à payer pour avoir accès à la tombe de Karl Marx, enterré au cimetière de Highgate, à Londres. Si ce tarif est pratiqué depuis les années 1990 afin de couvrir les frais d’entretien du cimetière, le ticket d’entrée suscite le débat outre-Manche à cause d’une “nouvelle génération de marxistes”, rapporte The Wall Street Journal.
Le quotidien fait observer que “l’héritage de Marx fait l’objet d’un regain d’intérêt depuis que Jeremy Corbyn, un admirateur autoproclamé de Marx, s’est fait élire en septembre dernier [à la tête du Parti travailliste du Royaume-Uni]”. Or, le ticket d’entrée “exaspère cette nouvelle génération de marxistes”, selon le titre américain. Marx n’aurait jamais été d’accord avec l’idée de faire payer les visiteurs et il se retournerait dans sa tombe, raisonnent-ils.
“Je trouve ça dégoûtant [que l’on fasse payer un ticket d’entrée]”, commente un jeune marxiste de 24 ans cité par le journal. “Le mauvais goût des capitalistes ne connaît pas de limites”, fustige-t-il.Pourtant, tous les marxistes ne partagent pas son point de vue. Alex Gordon, président d’une association qui contribue à l’entretien du cimetière, le Marx Memorial Library, fait remarquer que :
“Marx trouvait que le travail devait être rémunéré. Il ne croyait pas que l’on puisse réaliser une société sans classes tout simplement en refusant de payer pour certaines choses. Disons qu’il n’était pas un hippie.”
En effet, “l’ironie”, c’est que Marx avait lui-même décidé que ce cimetière privé serait sa dernière demeure, note le WSJ, “alors qu’’à l’époque il existait d’autres cimetières financés par l’Etat”.