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Mobilisation populaire à la Réunion
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Le bilan de ces troubles établi samedi matin par la préfecture fait état d'une dizaine de commerces dégradés ou pillés, de 17 véhicules incendiés et de dix gendarmes et policiers blessés par des jets de pierres ou de cocktails Molotov. Les heurts ont baissé en intensité dans le quartier du Chaudron, à Saint-Denis, mais ils ont été plus nombreux et plus violents à Saint-Pierre, sous-préfecture du sud de l'île, jusqu'alors relativement épargnée.
Cinquante-six personnes ont été interpellées et 35 placées en garde à vue dans le courant de la nuit. Depuis le début des violences urbaines, mardi soir, les forces de l'ordre ont procédé à 197 interpellations et 13 personnes ont été incarcérées.
En début de soirée, vendredi, le préfet de la Réunion avait annoncé une baisse de 8 centimes sur le prix des carburants à compter du 1er mars, ainsi que la baisse ou le gel des prix de 40 produits de consommation usuels à la même date. Les violences sont le fait de groupes de jeunes, parfois mineurs, qui recherchent l'affrontement avec les forces de l'ordre et tentent de piller des commerces, des entreprises ou des bâtiments publics. Elles ont éclaté en début de semaine à la suite d'un mouvement des transporteurs routiers contre la hausse des prix des carburants, alors que des regroupements spontanés de protestation contre la cherté de la vie avaient été constatés les jours précédents dans plusieurs villes.
La Réunion souffre d'un taux de chômage record (29,5% fin 2011), qui atteint 60% chez les moins de 25 ans. Les prix des produits alimentaires y sont 36,6% plus élevés qu'en métropole, selon l'Insee.
Bernard Grollier, édité par Benjamin Massot
La Réunion : les violences, symptômes d’un désespoir social inquiétant LE PLUS. L'île de La Réunion est sous tension. Pour la troisième nuit consécutive, des échauffourées ont eu lieu jeudi soir entre forces de l'ordre et jeunes du quartier du Chaudron, à Saint-Denis. Des violences qui reflètent le malaise social qui règne dans l'île, selon le sociologue Laurent Medea.
Jets de cailloux, bombes assourdissantes, gaz lacrymogènes, les violences qui touchent le quartier du Chaudron et bien d’autres quartiers de l’île ont lieu pour l’heure essentiellement la nuit. En pleine journée, la ville est très calme, comme si de rien n’était.
A l’origine de ces révoltes, on retrouve les jeunes des quartiers délaissés. Regroupés spontanément, ils cherchent surtout à viser les enseignes de la grande distribution, symboles de la vie chère dans les départements d'outre-mer (DOM) et des déséquilibres économiques.
Ces violences ne sont pas surprenantes. Elles étaient même prévisibles tant il existe sur l’île et plus spécifiquement dans des quartiers comme le Chaudron un fort désespoir chez la population la plus jeune. Et cela, depuis des années. Situé en périphérie de Saint-Denis, le Chaudron concentre un grand nombre de difficultés sociales. On y trouve des logements sociaux construits il y a 50 ans, une population déshéritée, abandonnée, venue vivre ici pour quitter les campagnes ou les bidonvilles.
Un taux de chômage de 80% dans certains quartiers
Dans le cadre de mes études sur la délinquance juvénile, j’ai utilisé des outils statistiques de l’Insee permettant d’affiner les indicateurs par îlot d’habitation et j’ai découvert que le taux de chômage des jeunes de 15 à 25 ans pouvait y atteindre près de 80%, alors qu’il est de 60% en moyenne pour cette tranche d’âge dans l’île (record européen) et 70% de la population qui y vit se situe en dessous du seuil de pauvreté (52% en moyenne dans l’île). Ainsi c’est toute une génération qui se retrouve sans perspective d’emploi et donc sans aucune vision d’avenir.
Cette crise est d’une certaine manière un prolongement du mouvement contre la vie chère initié en 2009 aux Antilles avec le mouvement LKP. Il avait ensuite gagné la Réunion. De nombreux mouvements de protestation et une nuit de casse et de début pillage a eu lieu en 2009. Les solutions qui avaient été apportées à l’époque se sont révélées insuffisantes.
La crise économique actuelle est même venue accentuer ces difficultés. Il y a trois semaines, le syndicat des transporteurs routiers de l’île a entrepris une série d’actions (blocages routiers,…) afin de réclamer une baisse des prix du gazole pour les professionnels. Son leader a par la suite appelé le peuple de l’île à suivre le mouvement. Une réunion avec le préfet a eu lieu. Mais sans résultat.
La révolte de ces jeunes s’inscrit dans une certaine continuité avec ces évènements. Elle reflète une nouvelle fois le véritable malaise social qui règne ici. Symptôme d’une société aux structures économiques dépassées, lointain héritage de la période post-coloniale. Une société passée ces dernières décennies d’une économie rurale à une société de surconsommation, créant ainsi beaucoup de frustration, de désespoir.
Cette révolte des jeunes, une grande partie de la population la soutient. Et elle se propage déjà à d’autres villes de l’île pour ces mêmes raisons.