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Pas de coup de pouce du SMIC, mais des cadeaux pour les patrons
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
(Les Echos) Le gouvernement a décidé de ne pas donner de coup de pouce au Smic. Il préfère renforcer la compétitivité par des baisses de charges sociales.
Au lendemain des élections régionales, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a demandé de faire de la lutte contre la précarité une nouvelle priorité du gouvernement. Mais ce n’est pas manifestement pas par la hausse du smic que cela passera. La ministre du Travail, Myriam El Khomri, a annoncé ce lundi que le smic augmenterait au 1erjanvier de 0,6 %, passant de 9,61 à 9,67 euros brut de l’heure. Il n’y aura pas donc pas de coup de pouce cette année encore pour le salaire minimum, comme nous l’écrivions dernier. Un salarié à temps plein rémunéré au salaire minimum touchera 1.466,62 euros le mois prochain. Le dernier coup de pouce significatif date du 1er juillet 2012 (+2 % au lieu de 1,4 %), dans la foulée de l’élection de François Hollande.
« Dans le contexte actuel, nous considérons qu’un coup de pouce n’est pas la meilleure solution pour augmenter le pouvoir d’achat compte tenu de ses effets sur le coût du travail et donc l’emploi », a expliqué Myriam El Khomri devant la commission nationale de la négociation collective (CNCC) sur le smic. Cette hausse, même minime, reste toutefois supérieure à ce qu’elle aurait dû être si le gouvernement avait appliqué à la lettre le calcul de la hausse automatique, puisqu’elle aurait alors atteint 0,5 %.
Le gouvernement privilégie d’autres outils
Pour justifier cette modération, la ministre du Travail a expliqué que le gouvernement privilégiait d’autres outils pour « favoriser le pouvoir d’achat ». Comme par exemple la baisse de 2 milliards d’impôts supplémentaires pour les ménages modestes inscrite dans le budget 2016, ainsi que la mise en place de la prime d’activité à partir du 1erjanvier 2016 versée aux travailleurs modestes.
L’exécutif compte aussi sur le prolongement des baisses de charges prévues par le pacte de responsabilité. Depuis le début de l’année 2015, l’employeur d’un salarié au smic ne paie plus aucune cotisation de Sécurité sociale. Les allégements de charge sont ensuite progressifs jusqu’à 1,6 smic. A partir du 1er avril 2016, les cotisations familiales seront aussi abaissées (passant de 5,25 à 3,45 %) pour tous les salaires allant jusqu’à 3,5 smic, soit près de 4.000 euros nets par mois. L’ensemble de ces baisses de charges représente 8 milliards d’euros de manque à gagner pour l’Etat, auxquels s’ajoutent les 30 milliards du Crédit d'impôt pour la compétitivité et l’emploi qui touchent tous les salaires compris entre 1 et 2,5 smic. En réalité, ces mesures sont bien davantage destinées à accroître la compétitivité des entreprises françaises qu'à relancer le pouvoir d’achat, car elles ne sont pas censées se traduire par des augmentations de salaires.