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    En Espagne, l’insoluble question des coalitions post-électorales

    Espagne international

    Lien publiée le 18 décembre 2015

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/en-espagne-l-insoluble-question-des-coalitions-post-electorales-537409.html

    Les élections du 20 décembre s'annoncent très indécises. Et former une coalition sera une tâche remarquablement difficile. L'Espagne s'avance vers l'inconnu.

    Les leaders des quatre grands partis politiques espagnols pensent déjà à l'après-élection. Une fois les résultats du scrutin du 20 décembre connus, les discussions pour la formation d'une coalition seront immédiatement lancés. Car, dans cette élection, un seul résultat est certain : aucun parti ne pourra compter obtenir la majorité absolue. Et construire une majorité dans le nouveau Congrès des députés ne sera pas chose aisée.

    L'état des sondages

    Les sondages sont officiellement interdits depuis mardi en Espagne, mais cette interdiction ne résiste guère aux réseaux sociaux. Sous la couverture du « marché aux légumes d'Andorre », les sondages ont continué à fuiter pendant toute la semaine en se cachant derrière les couleurs bien identifiées des partis. Les dernières enquêtes, publiées sous ce biais jeudi 17 décembre confirment une tendance amorcée depuis deux semaines : la remontée de Podemos, le parti de la gauche radicale qui avait connu, depuis quelques mois, une forte chute. Or, cette remontée hypothèque l'option souvent émise jusqu'ici d'une alliance entre le Parti Populaire (PP) de Mariano Rajoy et le parti libéral-centriste Ciudadanos d'Albert Rivera, qui pourrait finalement être la déception su scrutin.

    Les partis traditionnels en échec

    Selon ce dernier sondage, le PP serait en tête avec 26,2 % des intentions de vote et entre 108 et 112 sièges au Congrès. Certes, les Conservateurs demeurent en tête, mais avant de parler de « victoire » de Mariano Rajoy, il faudra rappeler que ce sera le parti qui aura le plus perdu par rapport à 2011. Voici quatre ans, le PP avait obtenu 44,8 % des voix et 186 députés. Il serait suivi par les Socialistes du PSOE, donné à 21 % et entre 83 et 87 sièges. Le PSOE perdrait sept points et au moins 23 sièges par rapport à 2011. Les Socialistes sont clairement en difficulté pour mobiliser leur électorat. Les deux partis traditionnels n'auraient pas ensemble la majorité des suffrages, ce qui est une première depuis 1979.

    La remontée de Podemos

    En troisième position, Podemos talonnerait le PSOE avec 20,4% et 71 à 75 sièges. C'est le fruit de la « remontada », la remontée de cette formation dans la foulée d'une campagne assez réussie de Pablo Iglesias, son leader, qui a brillé durant les débats télévisés. Autre élément clé : Podemos a réussi à construire dans trois régions importantes (Catalogne, Valence et Galice) une alliance avec la gauche ex-communiste et les partis régionalistes de gauche, ce qui lui a donné une poussée importante. Enfin, l'effet Syriza, issu de la défaite d'Alexis Tsipras face aux créanciers de la Grèce, semble s'atténuer progressivement. Cette progression s'est, apparemment, effectuée au détriment de Ciudadanos qui, voici encore deux semaines, était donné deuxième dans les sondages. Cette formation a souffert d'un manque de clarté dans ses propositions et d'une image progressive « d'allié naturel » de Mariano Rajoy. Ciudadanos est donné dans ce sondage à 15,9 % des intentions de vote et à 50-54 sièges.

    Pas de majorité

    Dans cette configuration, la situation est fort floue. La majorité absolue au Congrès se situe à 176 sièges. L'alliance PP-Ciudadanos manquerait ce niveau d'une dizaine de sièges dans le meilleur des cas pour ces partis. Mais l'alliance entre le PSOE et Podemos ne pourrait pas davantage espérer l'atteindre puisque le nombre députés de cette alliance sera au maximum de 162 sièges, 166 avec les listes de la gauche unie. On pourrait donc être face à un "match nul".

    Le refus de Ciudadanos

    Enfin, la situation a été rendue encore plus floue par la position de Ciudadanos. Pour stopper la chute dans les sondages, le président de ce parti, Albert Rivera, a repoussé toute idée de participation à un gouvernement avec « le PP de Mariano Rajoy. » Autrement dit, l'alliance Ciudadanos-PP est loin d'être une donnée sûre, alors que ce parti exclut aussi pour le moment une alliance avec le PSOE.

    Les autres solutions

    Dans cette situation, il ne resterait que trois solutions. La moins crédible serait l'acceptation par le PSOE et Podemos d'un référendum sur l'indépendance en Catalogne et, peut-être, au Pays Basque, afin de compter sur l'appui au Congrès des députés indépendantistes catalans qui devraient être une quinzaine au moins. C'est une hypothèse soulevée par Pablo Iglesias, mais qui est peu probable compte tenu de l'opposition du PSOE à tout référendum en Catalogne. La seconde option serait un gouvernement PP minoritaire. Ciudadanos n'a pas exclu la possibilité de s'abstenir dans ce cas. Mais cela risque de ne pas suffire si la gauche fait bloc contre le PP.  En revanche, un gouvernement minoritaire dans une configuration d'alliance à deux n'est pas à exclure, même si elle semble difficile dans le cas de Ciudadanos-PP, compte tenu du peu de réserve de voix.

    Une « grande coalition » ?

    Reste enfin la seule combinaison qui serait encore possible: une « grande coalition » entre le PP et le PSOE. Le PP avait ouvert la voie à une telle possibilité en excluant cependant toute alliance avec le leader socialiste actuel, Pedro Sanchez. Certains à droite ont ainsi proposé de s'allier avec le PSOE dirigé par la présidente de la région andalouse, Suzanna Diaz.Une option rejetée ce vendredi par Mariano Rajoy à la radio RNE. Autrement dit, le 20 décembre risque d'ouvrir une ère d'incertitude pour l'Espagne.