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    Forte mobilisation des opposants à Notre-Dame-des-Landes

    écologie NDDL

    Lien publiée le 9 janvier 2016

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    (Figaro) Au terme de l'action qui a rassemblé de 20.000 personnes selon les organisateurs à 7200 selon la police, les agriculteurs hostiles au projet d'aéroport ont refusé de dégager le périphérique de Nantes.

    De notre envoyée spéciale

    Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), la mobilisation des opposants au projet d'aéroport reprend un coup de fouet avec une échéance judiciaire. Samedi, à l'appel de plusieurs collectifs d'agriculteurs, d'écologistes, d'élus ainsi que des habitants de la ZAD (Zone à défendre, où sera aménagé l'aéroport), des milliers de personnes ont convergé en convois de tracteurs, vélos ou à pied vers le périphérique nantais. A midi, ils étaient entre 2000 et 3000 personnes à gagner à pied l'axe routier. Sous une grande banderole «Ni expulsions no procès», les piétons sont partis de Bouguenais, au sud de la Loire, avant de converger vers le périphérique puis le grand pont de Cheviré, qui traverse le fleuve. Peu après 13h30, le pont était noir de monde.

    20.000 personnes avaient fait le déplacement selon les organisateurs, 7200 selon la police. La préfecture a aussi répertorié plus de 350 tracteurs et de plus de 500 vélos rassemblés. Ainsi, la mobilisation s'avérait forte et réussie, venue principalement de Bretagne mais aussi de Vendée ou de la Sarthe. L'ambiance était bon enfant, au son des cornes de brume et des percussions rurales. Sur les pancartes, on pouvait lire, entre autres slogans, que chacun était «assignés à résistance».

    Le trafic était de fait fortement perturbé sur le périphérique de Nantes mais aussi les accès à l'aéroport de Nantes-Atlantique. Un important dispositif policier a été déployé par les autorités locales mais aucun débordement n'a été signalé en début d'après-midi. Les organisateurs avaient prévu d'appeler à la dispersion à partir de 15h30. Sauf que plusieurs organisations paysannes ont annoncé qu'elles ne bougeraient pas tant que François Hollande ne renoncerait pas à l'expulsion des habitants du site prévu pour le futur aéroport nantais. Elles prévoient l'occupation illimitée du grand pont de Cheviré qui traverse la Loire. Pour l'heure, entre 80 et 100 tracteurs entendent bloquer toute la nuit les accès au pont, a expliqué à l'AFP Vincent Delabouglise, de l'organisation paysanne COPAIN44, alors que les manifestants venus à pied ou à vélo commençaient à quitter les lieux.

    Samedi sur le périphérique nantais. DELPHINE DE MALLEVOÜE / LE FIGARO

    «Un grand banquet festif et revendicatif», long de 300 mètres s'était tenu en tout début d'après-midi a expliqué Vincent Delabouglise, un des organisateurs, pour dire «non aux expulsions à Notre-Dame-des-Landes». Alors que les expropriations sont juridiquement actées depuis longtemps, il reste encore l'expulsion de quatre fermes «historiques» sur la ZAD, soit onze familles. Des exploitants, propriétaires ou locataires installés avant la déclaration d'utilité publique (DUP) en 2008, qui ont refusé les indemnisations du groupe AGO-Vinci, l'opérateur du projet aéroportuaire, et qui continuent à produire viande, lait et produits maraîchers sur la zone. Le 13 janvier, une audience au tribunal administratif doit juger ces dossiers. «Ce procès est une attaque sans précédent contre les habitants et paysans résistants de la ZAD», s'emportent les occupants de ce «maquis nantais».

    Ces familles avaient été assignées en référé expulsion le 10 décembre - AGO-Vinci demandant une astreinte financière de 200 à 1000 euros par jour et la mise sous séquestre des biens et des cheptels - mais la procédure avait été suspendue. «Sans doute au bénéfice d'une mauvaise coïncidence avec le temps politique, ironise un agriculteur, la COP 21 et les élections régionales». En se profilant de nouveau, réactivée par AGO-Vinci le 30 décembre, la procédure judiciaire galvanise la mobilisation des opposants qui estiment que le gouvernement, qui s'est engagé voilà des mois à ne pas débuter les travaux de l'aéroport ni les expulsions avant «l'épuisement des recours juridiques», «trahit les accords obtenus par la lutte», ragent-ils.

    Faire du rassemblement une «démonstration de force»

    «La colère monte encore», préviennent-ils en visant toujours l'abandon «total» du projet. «Nous ne pouvons tolérer que, pour des intérêts personnels économiques, politiques ou électoraux, bien loin de l'utilité publique, on joue avec l'avenir de milliers d'hectares de terres nourricières et de dizaines de familles qui la font vivre», disent les paysans du collectif Copain 44.

    Les collectifs d'opposants prévoient «néanmoins d'en faire» (de ce rassemblement, NDLR) «une démonstration de force» et prophétisent un avenir menaçant s'ils ne sont pas entendus. «Le 9 janvier est un jour décisif. Nous ne l'envisageons pas comme un coup d'éclat sans lendemain mais plutôt comme le début d'une montée en puissance afin d'arracher l'abandon du projet», promettent les zadistes.

    «Monsieur Hollande, stopper cette procédure c'est éviter le pire que pourrait provoquer l'éclatement de la colère», préviennent quant à eux les agriculteurs dans une «interpellation de la dernière chance». «L'action conjointe», réalisée samedi avec différents convois, préfigurera le blocage décentralisé de la région en cas d'expulsion de la ZAD ou de démarrage des travaux», surenchérissent les zadistes. «Nous voulons reprendre l'offensive face aux attaques répétées de ces derniers mois», assurent-ils encore, en faisant notamment référence à la détermination réitérée du premier ministre, Manuel Valls, de lancer la réalisation de l'aéroport.

    Un appel lancé partout dans l'Hexagone

    Un appel a aussi été lancé partout dans l'Hexagone, en invitant les citoyens à des actions de proximité «en soutien», soit par des «blocages», des «manifestations» ou encore des «occupations». En début d'après-midi, on dénombrait une trentaine de mobilisations partout en France.