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Pour les condamnés de Manufrance, la solidarité a payé
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
http://www.humanite.fr/pour-les-condamnes-de-manufrance-la-solidarite-paye-595931
Jacky Teillol, ancien responsable CGT de la Loire, avait obtenu la relaxe en appel après avoir été condamné, en 1992, à 30 mois de prison, dont 15 mois ferme, dans l’affaire Manufrance.
La condamnation des huit anciens salariés de Goodyear à neuf mois de prison ferme a fait l’effet d’un séisme dans le paysage social, nombre de leurs soutiens soulignant le caractère inédit de ces peines. Mais, en juillet 1992, dix-sept anciens syndicalistes CGT et salariés de Manufrance, célèbre manufacture d’armes et de cycles de Saint-Étienne, avaient déjà récolté de lourdes peines de prison ferme pour avoir défendu leur emploi. « En première instance, nous avons écopé de trente-sept années de prison et de plus de trente-six millions de francs d’amende, en cumulé », se souvient Jacky Teillol, à l’époque secrétaire général de l’union départementale CGT de la Loire, condamné à 30 mois de prison dont 15 mois ferme.
Mais cette fois-ci, l’affaire n’avait pas éclaté en plein conflit social. C’est parce que la CGT avait impulsé la reprise de l’usine sous forme de coopérative ouvrière, baptisée SCOPD, en 1982, à la suite du dépôt de bilan du propriétaire de l’époque, que le syndicat et ses militants avaient été poursuivis. « Vols », « recels », « abus de biens sociaux » étaient alors les chefs d’inculpation retenus à l’égard des militants pour avoir réquisitionné des stocks de fusils et pour n’avoir pas réussi à sauver l’entreprise. « C’est le principe même de la défense de leur emploi par les salariés, leurs syndicats et les dirigeants de la SCOPD qui est jugé répréhensible dès lors qu’elle s’oppose à la logique de rentabilité financière », avait interpellé à l’époque Louis Viannet, secrétaire général de la CGT, dans un courrier au président de la République, François Mitterrand. « Notre fil conducteur a toujours été la mise à l’abri de l’outil de production », rappelle Jacky Teillol, qui dénonce un quasi-sabotage de la part des pouvoirs publics de l’époque… déjà sous un gouvernement de gauche. « Non seulement les représentants de l’État ne nous ont pas soutenus une fois poursuivis, mais c’était déjà à cause des pouvoirs publics que notre Scop (société coopérative ouvrière de production – NDLR) s’était retrouvée en difficulté », affirme l’ancien syndicaliste, qui explique que les retards systématiques des aides publiques versées à la coopérative avaient plongé l’entreprise dans le rouge. « Ce qu’on avait construit tenait la route, mais le patronat et le gouvernement n’en voulaient pas : ils voulaient montrer qu’il n’y a que les patrons qui peuvent faire tourner une entreprise », assène-t-il.
Face à cette répression musclée, la CGT avait mis toutes ses forces dans la bataille pour construire une riposte à la hauteur de l’attaque. « Plus de 60 000 personnes étaient venues manifester à Lyon, le jour de l’audience en appel », se souvient Jacky Teillol. En multipliant les actions sur tout le territoire et en inscrivant ce combat dans la durée, la CGT était parvenue à mobiliser largement… jusqu’à obtenir gain de cause. En 1993, la cour d’appel de Lyon avait prononcé la relaxe des militants incriminés. « Si nous n’avions pas eu le rapport de forces nécessaire, nous n’en serions pas là aujourd’hui », insiste l’ancien responsable syndical, qui estime qu’il faut créer un « pôle de résistance » similaire pour défendre les Goodyear aujourd’hui. « La minute d’après l’annonce de notre relaxe, je savais que tout allait recommencer. L’histoire se répète : après nous, il y a eu les cinq de Roanne et aujourd’hui Goodyear. il ne faut pas oublier qu’on est dans une lutte permanente entre les exploiteurs et les exploités, et cela appelle à la mise en place d’une réponse permanente », martèle Jacky Teillol.




