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Espagne : le leader socialiste appelé à former un gouvernement
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Le Roi a chargé mardi soir Pedro Sánchez, le secrétaire général du parti socialiste espagnol de former un gouvernement. Mais construire une majorité s'annonce une tâche plus que difficile.
Après six semaines de valses hésitations et de retraites tactiques, Pedro Sánchez, le secrétaire général du Parti socialiste espagnol (PSOE) a été officiellement chargé par le Roi Philippe VI de former un gouvernement. Cette décision a été prise mardi 2 février au soir après que Mariano Rajoy, le président du gouvernement sortant, eut décidé de refuser de se lancer dans l'aventure. Le monarque a pris en compte l'annonce de Pedro Sánchez, à l'issue de sa deuxième consultation avec lui. Il s'était alors dit prêt à tenter de former un gouvernement si le président du gouvernement sortant, le conservateur Mariano Rajoy « renonce à ses obligations ».
Le 22 janvier, Mariano Rajoy avait déjà annoncé qu'il n'était pas en mesure de construire une majorité et qu'il renonçait donc, pour le moment, à former un gouvernement, mais qu'il était toujours candidat à sa propre succession dans le cadre d'une majorité regroupant son parti, le Parti Populaire (PP), le PSOE et les centristes de Ciudadanos. Mais Pedro Sánchez avait alors refusé de prendre le tour du premier ministre sortant et il avait demandé à Mariano Rajoy de se présenter devant la chambre basse du parlement, le Congrès des députés. L'objectif du secrétaire général du PSOE était de forcer ce dernier a subir une défaite afin de le disqualifier politiquement, car, pour l'instant, nul ne veut gouverner avec Mariano Rajoy.
Pedro Sánchez en « sauveur » ?
Cette manœuvre a cependant échoué, Mariano Rajoy a ainsi encore refusé la proposition de Philippe VI de le confirmer à la Moncloa, le Matignon espagnol. Mais, pour Pedro Sánchez, cette attente n'aura pas été inutile : plus le blocage politique dure, plus la nécessité d'une sortie de crise s'impose. Celui qui, alors, aura en charge la formation du gouvernement sera donc en position de force pour s'imposer aux partis et à son parti. Le Roi a, d'ailleurs, choisi de tenter cette solution pour débloquer la situation. D'où la sortie de Pedro Sánchez ce mardi avec, en passant, une attaque contre un Mariano Rajoy jugé responsable du blocage. Ce dernier a « renoncé à négocier et à présenter un projet politique », a expliqué le leader socialiste qui a ajouté que ceci a « conduit à une situation de blocage. » Du coup, conclut-il « je tenterai de former un gouverner pour sortir les institutions du blocage. »
Jeu complexe à cinq
Cette image de « sauveur » sera bien utile à Pedro Sánchez, car le chemin jusqu'à la Moncloa est encore long. Il va devoir construire une majorité et rien ne sera moins simple. Le jeu politique espagnol issu des élections du 20 décembre est en effet une équation à cinq inconnues : outre le PSOE et le PP, on y trouve les deux nouveaux venus, Podemos à gauche et Ciudadanos au centre, ainsi que les partis régionalistes et indépendantistes. Dans ce jeu complexe, Pedro Sánchez va devoir construire au moins une majorité relative : selon la constitution, le président du gouvernement nommé par le Roi doit obtenir la majorité absolue au premier tour et la majorité relative au second pour être désigné par le Congrès.
Trouver des partenaires de coalition
La première tâche de Pedro Sánchez sera donc de trouver des partenaires. Le PSOE ne compte que 90 députés. A l'exception du PP (123 élus), aucun des autres partis ne possède assez d'élus pour former avec lui une majorité absolue. Or, même si le secrétaire général du PSOE a affirmé vouloir négocier avec le PP, on voit mal ce dernier, parti le plus représenté au Congrès, accepter d'introniser un chef du gouvernement socialiste... Il faudra donc constituer une alliance à trois ou à plus, soit via des accords directs, soit via des abstentions.
Une alliance avec Podemos ?
A priori, le partenaire « naturel » du PSOE est Podemos qui dispose de 69 élus. Le 22 janvier, Pablo Iglesias, avait affirmé être prêt à former un gouvernement avec Pedro Sánchez, réclamant pour lui le poste de vice-président du gouvernement et plusieurs « postes clés » gouvernementaux. A cette époque, la direction socialiste avait jugé « inopportune » cette proposition et n'y avait pas donné suite. La nomination par le Roi de Pedro Sánchez changerait la donne. Mais les négociations avec Podemos posent plus d'un problème.
D'abord sur le plan arithmétique, les 159 sièges d'une coalition Podemos-PSOE, même en ajoutant les deux sièges de la Gauche Unie, ne forment pas une majorité contre une opposition PP-Ciudadanos (163 sièges). Il faudra donc trouver un partenaire dans les partis régionalistes. Or, aucun de ces partis n'est prêt à soutenir un gouvernement de gauche qui ne reconnaîtrait pas le droit à un référendum d'autodétermination des peuples d'Espagne, en particulier des Catalans et des Basques. C'est un point que défend aussi Podemos, mais que refuse catégoriquement le PSOE.
Une alliance avec Ciudadanos ?
Un élargissement de la coalition PSOE-Podemos à Ciudadanos (40 sièges) permettrait de disposer de la majorité absolue. Le PSOE et Ciudadanos s'entendent assez bien. Ils se sont alliés dans quelques régions comme l'Andalousie et leurs voix ont permis d'élire le socialiste Patxi López à la présidence du Congrès (avec l'abstention du PP). Mais cette alliance à trois semble, à ce stade, impossible. Le président de Ciudadanos, qui est un parti plutôt de centre-droit, Albert Rivera, a rejeté une alliance avec Podemos, les deux programmes étant jugés trop éloignés. Ce lundi 1er février, Podemos a, à son tour, rejeté toute alliance avec Ciudadanos. Là aussi, les positions des deux partis sur la pluralité nationale de l'Espagne, défendue par Podemos, et son unité, incarnée par Ciudadanos, semblent indépassables à ce stade. Pedro Sánchez ne pouvant guère espérer compter sur une abstention du PP, qui n'attend que son échec pour replacer Mariano Rajoy en avant, l'option d'une majorité « à la Patxi López » est écartée. Bref, la tâche du leader socialiste semble délicate.
Lutte interne au PSOE
Elle l'est d'autant plus qu'il est attendu au tournant par ses propres « amis » du PSOE. Les Socialistes espagnols sont très divisés sur la marche à suivre. Beaucoup de « barons » du parti - comme on les appelle en Espagne - rejettent toute alliance avec Podemos au nom de la ligne traditionnellement très réformiste du parti et de son attachement à l'unité nationale. La présidente andalouse, Susana Díaz, mène cette fronde, mais elle doit laisser Pedro Sánchez, élu par les militants, aller jusqu'au bout de sa démarche. Ce dernier a indiqué qu'il soumettrait tout accord de gouvernement à la base du PSOE. C'est ici que l'opposition interne jouera son rôle pour rejeter tout accord à gauche. Très attachée au système actuel de répartition fiscale, Susana Díaz préfère un accord avec le PP et Ciudadanos, même sous direction « populaire ». Mais Pedro Sánchez aura un atout : en cas d'échec, il y aura soit un nouveau gouvernement Rajoy, soit de nouvelles élections où, selon les sondages, le PSOE pourrait passer derrière Podemos. Les militants auront donc le choix entre la direction du gouvernement pour leur parti ou un rôle de second rang à l'avenir.
Après 45 jours de transition, Pedro Sánchez va donc engager une partie délicate qui sera compliquée par le temps. Si, dans deux mois, aucun candidat n'a réussi à former une majorité, l'Espagne n'échappera pas à de nouvelles élections.