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Hommage à Berta Caceres, militante écologiste assassinée au Honduras
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
(L'Express) La Esperanza (Honduras) - Des milliers de personnes ont assisté samedi, aux cris de "Justice! Justice!", à l'enterrement de la militante écologiste hondurienne Berta Caceres assassinée jeudi, un meurtre qui a suscité l'indignation de la communauté internationale.
"Berta est vivante, la lutte continue!", clamaient aussi les personnes présentes, originaires de différentes régions du Honduras, tandis que le cercueil était transporté, au cours d'une cérémonie religieuse, au cimetière de La Esperanza, ville natale de la militante indigène, à environ 200 km au nord-ouest de Tegucigalpa.
Dirigeante du Conseil civique des organisations populaires et indigènes du Honduras (COPINH), mère de quatre enfants, Berta Caceres a été assassinée jeudi par des inconnus qui ont ouvert le feu sur elle à La Esperanza.
Le président du Nicaragua Daniel Ortega, a exprimé samedi sa "consternation" face à ce qu'il a qualifié de "terrible crime".
Cet assassinat est non seulement "un crime contre le Honduras, contre le peuple hondurien", mais aussi "contre nos peuples mésoaméricains", a-t-il écrit dans une lettre envoyée à son homologue hondurien, Juan Orlando Hernandez.
Le frère de Berta, Gustavo Caceres, a raconté à l'AFP que jeudi à l'aube, deux hommes encagoulés étaient entrés par l'arrière de la maison où dormait sa soeur, qui s'était levée en entendant du bruit et avait tenté de résister aux deux hommes. Ces derniers lui avaient alors fracturé un bras et une jambe avant de tirer sur elle à huit reprises au moins.
Un Mexicain qui dormait dans la chambre à côté, Gustavo Castro Soto, membre de l'organisation Amis de la terre, a quant à lui été touché d'une balle quand il est sorti voir ce qui se passait, et a fait le mort pour éviter que les deux hommes ne continuent à le viser.
Berta, qui vivait auparavant dans la maison de sa mère, avait déménagé il y a deux mois. "Maintenant, nous comprenons que c'était une manière de protéger sa famille", a confié Gustavo Caceres.
Berta Caceres, lauréate 2015 du prix Goldman, l'un des prix américains reconnus récompensant les actions en faveur de la défense de l'environnement, avait été menacée par l'armée, la police et les paramilitaires quand elle avait pris la défense du Gualcarque, un fleuve du département de Santa Barbara (nord-ouest), où une entreprise chinoise voulait construire un barrage hydroélectrique menaçant de priver d'eau des centaines d'habitants.
Lors d'une conférence de presse samedi, ses enfants Olivia, Berta, Laura et Salvador ont réclamé la mise en place d'une commission "indépendante" pour mener l'enquête.
"Il s'agit d'un crime politique", a justifié l'aînée, Olivia, âgée de 26 ans.
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Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux EELV
Europe Écologie-Les Verts adresse ses condoléances au peuple hondurien, durement touché par l’assassinat jeudi 3 mars de Berta Caceres, la jeune dirigeante du Conseil citoyen des organisations des peuples amérindiens du Honduras (COPINH).
Récipiendaire l’année dernière du prix Goldman qui honore chaque année les plus fervents défenseurs de l’écologie dans le monde, Berta Caceres s’est rendue célèbre par sa lutte contre les méga-projets destructeurs de l’environnement qui se sont multipliés depuis 2009 au Honduras, et particulièrement pour sa lutte, à l’appel des Indiens Lenca dont elle-même était issue, contre le projet de barrage d’Agua Zarca, sur la rivière sacrée de Gaalcarque. Ce projet a été mené depuis 2006 en violation de la convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail qui stipule que les peuples autochtones doivent donner en priorité leur consentement libre et informé à des projets destructeurs pour leur environnement, leur culture, leurs territoires et leurs ressources. Cette consultation n’a pas eu lieu.
Berta Caceres recevait régulièrement des menaces de mort, elle a subi des poursuites arbitraires dans le cadre d’une politique de criminalisation des mouvements sociaux menée par le pouvoir conservateur hondurien. Sa vie ne tenait qu’à un fil face à des intérêts économiques gigantesques. Sa disparition tragique et précoce rappelle combien l’engagement écologiste nécessite de volonté et de courage dans trop de pays. Europe Écologie-Les Verts salue la mémoire de Berta Caceres, et se tiendra aux côtés du peuple hondurien pour que son combat aboutisse.