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Dans la jeunesse, la Fage au secours du gouvernement

Khomri

Lien publiée le 16 mars 2016

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.revolutionpermanente.fr/Dans-la-jeunesse-la-Fage-au-secours-du-gouvernement

Ce lundi 14 mars, Valls annonçait les modifications apportées au projet de loi « Travail ». Entre le feu du patronat français résolu à nous exploiter plus, et celui des jeunes et des travailleurs déterminés à dire stop, le gouvernement cherche une issue à une situation bien délicate. Heureusement, certains savent reconnaître un appel au secours qui leur est adressé : chez les jeunes, ils s’appellent la Fage.

Mar Martin

« Ce nouveau texte est une base qui prend en compte les intérêts de la jeunesse »

Si l’adresse à la CFDT prenait la forme d’une modification en faveur d’un barème d’indemnisations indicatif et non plus obligatoire, l’appel à l’aide du gouvernement à la Fage s’incarne dans une « Garantie Jeunes » universelle. « Accompagnement collectif pour préparer le jeune à l’univers de l’entreprise » ; « immersions régulières en entreprise (stages, apprentissage…) » ; « aide financière mensuelle de 461,26€ ». C’est ça, « prendre en compte les intérêts de la jeunesse » selon Alexandre Leroy, président de la Fage, lui qui dénonce le chômage élevé des jeunes et l’inaccessibilité aux études pour une partie importante d’entre nous. La solution ? Non pas rendre accessible les universités à tous et à toutes, y compris aux jeunes de classes populaires, mais former directement les jeunes à être de bons travailleurs, dociles, sur-exploités et sous-payés parce que jeunes.

La Fage, deuxième syndicat étudiant en France, n’avait déjà pas appelé à la mobilisation du 9 mars dernier qui avait réuni près de 500 000 personnes dans les rues de tout le pays, sous prétexte de ne pas vouloir le retrait total du projet. Aujourd’hui, on comprend bien pourquoi : derrière les discours ô désespérés sur les « 130 000 jeunes qui restent chaque année sur le carreau, sans qualification », se cache surtout un organe d’accompagnement des politiques gouvernementales.

Dans sa tribune « Loi Travail : sortir de l’impasse nécessite d’adresser des garanties fortes à la jeunesse ! » datée du 10 mars, Alexandre Leroy écrit ceci : « A ce propos, on ne peut que regretter l’écart terrible entre la genèse du projet de loi travail et la version publiée dans son avant-projet, fin février. Ce projet de loi, qui devait reposer sur les deux piliers que sont le dialogue social pour la souplesse et les droits nouveaux pour la sécurité s’est vu abondé, in extremis, d’un bouquet de mesures agressives et néfastes tendant notamment à faciliter le licenciement. […] Mais maintenant quoi, on jette le bébé avec l’eau du bain ? ». Ben oui, parce que pour la Fage, exactement comme pour le gouvernement, quelle que soit la couleur de l’eau « Travail », le bébé doit rester « flexisécurisé ».

Amendements, négociations : pas en nôtre nom !

Si l’Unef de son côté, a préféré maintenir son appel à se mobiliser lors de la deuxième journée nationale de mobilisation du 17 mars prochain, ce n’est pas sans avoir tout de même accepté les petits fours des Salons de Matignon jeudi dernier, tout en gardant une oreille attentive à la colère encore bien trop réelle à la base.

Nous n’attendrons en aucun cas de voir les directions syndicales accorder leurs violons pour partir à la rescousse d’un gouvernement en détresse, et tenter de nous faire avaler une victoire composée de miettes inconsistantes. La mobilisation ne peut rester dans leurs mains, et en ce sens les coordinations des universités en lutte, le 17 en région parisienne, puis le 19 à l’échelle nationale, est un outil puissant pour que le mouvement étudiant décide par lui-même des suites.

Le gouvernement et ses sauveteurs pourront changer l’eau du texte autant qu’ils veulent, c’est bel et bien sa nature même que nous refusons, travailleurs d’aujourd’hui comme de demain. Le 17, le rendez-vous est donné pour être encore plus nombreux dans les rues pour imposer le retrait total du projet. Et si les jeunes ont prouvé maintes fois leur spontanéité et leur capacité à se mettre en mouvement, c’est seulement avec les travailleurs que le rapport de force sera complet. Alors le 17 dépassons les 500 000 pour faire résonner ensemble : Hollande t’es foutu, les sans-dents sont dans la rue !