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Le Brésil indigné après la révélation d’une conversation entre Lula et Rousseff
Les brèves publiées dans cette rubrique « Informations et analyses » le sont à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
(Le Monde) Des manifestations d’indignation ont éclaté mercredi 17 mars soir au Brésil après la diffusion d’une écoute judiciaire embarrassante pour Dilma Rousseff et son mentor politique, Lula. Le juge fédéral Sergio Moro, chargé de l’enquête sur le scandale de corruption Petrobras, a rendu public l’enregistrement d’une conversation téléphonique entre la présidente brésilienne et l’ex-chef de l’Etat, intervenue peu après l’entrée de ce dernier au gouvernement à la mi-journée. Mme Rousseff y informe son prédécesseur qu’elle va lui faire parvenir rapidement son décret de nomination. « Ne t’en sers qu’en cas de nécessité », lui glisse-t-elle alors.
Cette recommandation a été largement interprétée comme la confirmation que l’un des objectifs de l’arrivée de Lula au sein de l’exécutif était de le protéger contre un éventuel placement en détention imminent dans le cadre de l’affaire Petrobras. Le juge Moro l’avait fait interpeller brièvement le 4 mars à son domicile pour un interrogatoire sur des soupçons de « corruption » et de « blanchiment d’argent ». Dans d’autres écoutes téléphoniques, Lula dit s’attendre à une opération de la police lundi prochain à son domicile de Sao Paulo. Or, une fois ministre, ce dernier bénéficie d’un statut privilégié et ne peut plus pénalement répondre de ses actes que devant le Tribunal supérieur fédéral.
« Démission ! Démission ! »
La publication de ces écoutes a provoqué une bronca au Congrès des députés et au Sénat où les parlementaires de l’opposition, furieux, ont scandé le poing levé « Démission ! Démission ! ». Des milliers de Brésiliens indignés ont également afflué dans la soirée devant la présidence de la République à Brasilia et à Sao Paulo. Dans la capitale économique du pays, la foule s’est massée sur la grande avenue Paulista au pied du gratte-ciel abritant la puissante Fédération des industries, illuminé aux couleurs nationales vert et jaune et barré d’une énorme inscription : « Impeachment maintenant » (référence à la procédure de destitution engagée contre la présidente Rousseff par l’opposition). Des concerts de casseroles ont aussi retenti dans les quartiers aisés de Rio de Janeiro.
La présidence a immédiatement riposté à ces révélations en annonçant que des « mesures judiciaires et administratives » seraient prises pour « réparer la flagrante violation de la loi et de la Constitution commise par le juge » Moro. Elle a soutenu que Mme Rousseff avait fait parvenir à Lula son décret de nomination uniquement pour qu’il le signe et qu’il devienne officiel. Et d’ajouter que celui-ci ayant fait savoir qu’il ne serait sûrement pas présent à Brasilia pour son investiture prévue ce « jeudi ». De quoi rendorcer les soupçons des contestataires : le ministre de la casa civil Jaques Wagner, qui a cédé son poste à l’ex-chef de l’Etat, avait précisé dans la matinée que son successeur serait investi le mardi suivant.
« Quand un riche vole, il devient ministre ! »
Empêtrée dans une crise politique majeure et visée par une procédure parlementaire de destitution chaque jour plus menaçante, Mme Rousseff avait publiquement appelé son mentor à la rescousse la semaine dernière. Lula, qui a présidé au miracle socio-économique des années 2000, a une stature politique et une capacité de négociation qui lui fait cruellement défaut au moment où sa coalition parlementaire menace d’imploser. Samedi, le parti centriste PMDB, pilier de la majorité au pouvoir, s’est ainsi donné 30 jours pour décider ou non de claquer la porte du gouvernement.
« L’arrivée de Lula va renforcer mon gouvernement », avait cru pouvoir se féliciter la cheffe de l’Etat dans la soirée, avant que n’éclate la bombe de l’écoute téléphonique. De nombreux internautes avaient alors ironiquement repris en boucle sur les réseaux sociaux une célèbre phrase prononcée par l’ancien président, en 1988 quand il était syndicaliste :
« Au Brésil, quand un pauvre vole, il va en prison. Quand un riche vole, il devient ministre ! »
« C’est un aveu de culpabilité et une gifle à la société. La présidente, en l’invitant, se fait son complice. Le chapitre final de cette histoire sera la destitution » de Mme Rousseff, avait de son côté lancé le député Antonio Imbassahy, chef du groupe parlementaire du Parti social-démocrate brésilien (centre-droit).
En marge du tumulte, le Tribunal suprême a fixé mercredi les règles du cheminement de la procédure de destitution lancée en décembre à l’initiative de l’opposition de droite. La haute juridiction a ainsi donné le coup d’envoi de la reprise des hostilités au parlement dans un climat explosif.