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Même les poissons sont mal en point dans l’eau !

écologie

Lien publiée le 6 mai 2016

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http://www.humanite.fr/meme-les-poissons-sont-mal-en-point-dans-leau-606504#xtor=RSS-1

Mortalité des saumons et des sardines sur les côtes du Chili, plan d’éradication massive de la carpe dans les fleuves australiens ; la manière dont le capitalisme tente de réguler les excès du productivisme qu’il développe a de quoi nous inquiéter pour les prochaines années.

Depuis le début de cette année, une prolifération anormale de micro-algues dans la région de Lagos au sud du Chili a tué par asphyxie 40.000 tonnes de saumons d’élevage, soit 12% de la production annuelle du pays. Plus récemment, environ 8.000 tonnes de sardines n’ont pas résisté aux conséquences du réchauffement climatique dans la zone marine de l’embouchure du fleuve Queule, toujours au Chili. La semaine dernière des dizaines de milliers de machas, des petits coquillages chiliens sont également morts. Dans tous les cas, cette mortalité serait imputable à une « marée rouge » provoquée par la prolifération d’une algue toxique.

Pour de nombreux scientifique, le phénomène météorologique El Nino qui touche l’Amérique latine depuis un an serait le principal responsable de cette surmortalité de poissons et de coquillages. « Nous supposons que le facteur commun à tous ces cas de mortalité survenus tant chez les saumons d’élevage dans le sud du Chili que chez les poissons comme les sardines est l’actuel phénomène d’El Nino, l’un des plus intenses de ces 65 dernières années » affirme un panel d’experts de l’Institut de la pêche au Chili.

Mais Laura Farias, océanographe à l’université de Conception, doute qu’il puisse s’agir de la cause unique. « Il y a, dit-elle, des études qui indiquent qu’en Patagonie, la plus forte fréquence de prolifération d’algues toxiques pourrait être une conséquence de l’aquaculture ». Dit autrement, il n’est pas impossible que les fientes lâchées dans l’eau par les élevages intensifs de saumons soient à l’origine de la mort des saumons comme des sardines et des coquillages pour avoir servir de fertilisant à la prolifération des algues rouges.

Si les poissons sont victimes d’El Nino, ils ne sont les seuls . Au Zimbabwe, pays africain qui connait la pire sécheresse de son histoire, les parcs nationaux n’ont plus assez d’eau pour abreuver les animaux sauvage. Du coup, « les autorités vendent des animaux pour récolter des fonds afin d’approvisionner en eau ceux qui restent dans les parcs», selon Jerry Gotora , ancien directeur de ces parcs. Il ajoute que cette année « tous les parcs nationaux sont dans les régions les plus sèches et la grande question face à cette sécheresse est de savoir qui va nourrir et donner à boire à la faune».

Sans que l’on sache si El Nino y est pour quelque chose, en Australie, la carpe introduite dans les cours d’eau au milieu du XIXème siècle ne cesse de faire des petits. Selon les scientifiques australiens, sa capacité à survire dans les eaux chaudes et avec de faibles niveaux d’oxygène a permis à la carpe commune de proliférer, notamment dans l’Etat de Victoria, limitrophe de l’Australie-Méridionale. Dans certaines zones, des voies navigables sont devenues complètement boueuses à cause de la forte population de carpes qui déracinent les plantes aquatiques pour s’en nourrir alors que 90% des poissons endémiques ont déjà disparu depuis son arrivée.

On imagine aussi que ces carpes vivant en eau trouble ont un tel goût de vase qu’elles ne sont guère comestibles. Du coup, l’Australie va répandre dans ses cours d’eau une forme de virus de l’herpès qui s’attaque aux reins, aux branchies et au foie du poisson. Dans le bassin hydrographique Murray-Darling, où les carpes représentent 80 à 90% de la biomasse de poissons, le ministre australien des sciences Christopher Pyne espère une mortalité proche de 100% après 24 jours de traitement du poisson par le poison. Il prédit que son programme baptisé « Carpageddon « se traduira par « des centaines de milliers, si ce n’est des millions de tonnes de carpes mortes dans le fleuve Murray ».

Décidément, le réchauffement climatique conduit déjà les hommes à mettre en route des sociétés de barbarie.