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PSA Mulhouse dans la lutte
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Lors de la dernière grosse grève, contre le NCS 1 (Nouveau Contrat Social), on avait été 900 grévistes à l’appel de trois syndicats. Cette fois-ci, on a été plus de mille sur la journée, à l’appel, uniquement, de la CGT PSA Mulhouse. Ce qui a mis le feu aux poudres, c’est aussi le nouvel accord de compétitivité.
Vincent Duse, CGT PSA Mulhouse
Le nouvel accord de compétitivité, NEC, Nouvel Elan pour la Croissance, a été présenté fin avril. Il frappe très durement tous les 55 000 travailleurs du groupe PSA dans l’Hexagone. Il prévoit, notamment, de porter à 15 samedis les journées de travail obligatoires le week-end, sans paye. C’est l’instauration du travail gratuit et obligatoire.
Avec le travail du samedi après-midi en modulation, donc obligatoire en réalité, dans les périodes dites de haute d’activité, on serait au boulot tous les samedis. Avec la modulation à l’heure, en cas de panne ou de manque de pièces, il serait possible pour la direction de nous mettre en H- à l’heure et nous serions dans l’obligation de récupérer ces heures. Dans le cas des nuits variables, sur une base de 28h30, ce serait du travail de nuit payé avec un salaire de doublage.
Tout cela devrait permettre des « économies » sur le dos des salariés. Ce nouvel accord de flexibilité aggraverait l’ancien accord qui avait déjà bloqué les salaires sur 3 ans, avec une modulation de plus de 5 jours avant d’être payé, le samedi et le dimanche pour l’équipe de nuit, ou encore l’over-time, c’est-à-dire la possibilité pour la direction de nous faire travailler 10 minutes supplémentaires et 20 minutes pour la nuit .
Une provocation intolérable pour les ouvriers de PSA Mulhouse
Cette provocation intervient juste après l’annonce des très bons chiffres du groupe, avec 1,2 milliard de bénéfice et 4 milliards de liquidité et surtout le doublement du salaire du PDG Carlos Tavares, qui passe de 7500 euros par jour, dimanche et jours fériés compris, à 14 350 euros. Et c’est lui qui nous dit qu’il faut encore se serrer la ceinture et qui continue d’affirmer que« le problème des ouvrier, c’est qu’ils regardent trop leur fiche de paie ». Il y a des chemises qui mériteraient d’être mises en lambeaux.
La colère monte de plus en plus dans les ateliers
Depuis le début des discussions, et non pas des négociations (il n’y pas de négociation quand l’on se trouve sur le terrain du patron), comme disait un ouvrier de logistique,« il n’y rien à discuter. Ce que nous voulons c’est le retrait total de tous les accords patronaux, le nouveau comme l’ancien accord. A la poubelle ! »La volonté de ne pas se faire plumer et un sentiment d’en découdre régnait dans tous les ateliers du site de Mulhouse depuis quelque temps. Pesait également le ras-le-bol des suppressions de poste, des cadences infernales et des baisses d’effectif de plus de 500 postes pour une année chez les ouvrier qui, eux, paient le plus lourd tribut de ce massacre à Mulhouse. Sur l’ensemble du groupe, ce sont 17.000 emplois qui ont été supprimés. Ceux qui ont accepté de signer un accord, il y trois ans, pour « préserver les emplois sur le groupe PSA » n’ont, en réalité, fait qu’aider le patron dans sa course à la suppression de masse.
Aujourd’hui, l’entrée de la classe ouvrière sur le devant de la scène contre la Loi Travail a été un élément qui a donné confiance aux salariés de PSA Mulhouse pour franchir le pas de la lutte.
La préparation de la journée de grève contre la Loi Travail et l’appel sur l’ensemble du groupe PSA à faire de cette journée également une journée de lutte contre l’accord scélérat a fait que la réaction a été massive et déterminée comme la classe ouvrière sait le faire quand ses intérêt sont attaqués.
Les ouvriers militant de leur grève
Dans tous les secteurs, les salariés ont œuvré, en faisant des équipes pour partir ensemble en grève. C’est ce qui constitue un passage important dans l’organisation de la lutte pour faire en sorte qu’un maximum d’ouvriers cesse le travail ensemble. C’est toujours plus facile que d’agir chacun seul à son poste.
Trois débrayages importants sur les trois équipes
Le matin à 9h10, c’étaient 300 ouvriers qui sont partis en débrayage, avec un rendez-vous donné à l’ensemble des usines devant le montage pour manifester le long des chaînes. La direction a baissé la vitesse de la ligne de montage pour que l’on ne puisse pas dire que la chaîne était à l’arrêt. Elle était, par ailleurs, pleine de chef sur les postes, ce qui a donné lieu à de très sympathiques conseils prodigués par les grévistes à ceux qui passent la plupart de leur temps à nous surveiller et à sanctionner chaque défaut de montage. Le slogan c’était « les chefs au boulot ! », une vraie vengeance envers ceux qui participent à l’exploitation du patron.
L’après-midi débrayage, à 15h40, il y avait le même rendez-vous au montage. Et là, c’était 400 grévistes qui se sont retrouvés. On a organisé également un défilé énorme dans les ateliers.
La nuit, même configuration, avec 320 grévistes et un défilé au montage ce qui constitue un événement important dans la joie et la bonne humeur. Les slogans, encore, étaient déterminés : « NCS 1, NC2, à la poubelle ! », « la force des travailleurs, c’est la grève ! » ou encore « postes supprimés, samedis gratuits, ça va péter ! ».
Des AG pour construire la suite du mouvement
Comme le but était de partir sur deux heures de débrayage par tournée, à chaque fin de défilé, une AG de grévistes était organisée pour poser la question des revendications et du retrait des deux accords mais aussi libérer la parole des ouvriers et décider ensemble de l’avenir que nous voulons construire. Nous avons donc voté un autre rendez-vous de lutte, le mardi 31 mai, pour donner la parole à ceux qui font tourner la société.