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Ford Boyard, 26 ans de clichés sexistes ?
Les brèves publiées dans cette rubrique « Informations et analyses » le sont à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
(Arrêt sur images) Fort Boyard, c’est bien sûr vingt six ans d’une aventure estivale télévisée increvable. La clef du succès de l’émission de France 2 ? Les énigmes du père Fouras, des épreuves sportives sans cesse renouvelées, des figurants hyper kitsch, une flopée de people lancés à la quête de clefs dans un dédale de pierres et de carton-pâte, sur fond de causes caritatives. Mais pas seulement. Depuis sa création, le télécrochet familial mise sur un autre atout : figurantes sauvageonnes, lutteuses en minishort ultra-moulant, parodie de supplice SM et zooms appuyés sur les décolletés des participantes. Trois décennies bientôt que le rendez-vous estival du service public flatte les fantasmes entre clichés sexistes et grivoiserie franchouillarde…
Depuis samedi, un vent de panique agite les fans de Fort Boyard sur les réseaux sociaux. Mais où est donc passée la fameuse "épreuve des cylindres" à laquelle devait se prêter la participante Caroline Ithurbide, chroniqueuse de Touche pas à mon poste (D8)? "A-t-elle été coupée au montage?" s’interrogent certains twittos faisant remarquer que France 2 en avait dévoilé des images dans sa bande-annonce.
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De TéléStar à Closer, les médias people n’ont pas manqué de relayer la réponse de France 2, arguant d'un "problème technique avec la caméra lors du tournage". Mais au fait, pourquoi tant de battage autour de cette séquence ? Depuis son lancement en 1993, cette épreuve d’agilité a traversé le temps. Au fil des saisons le concept demeure inchangé : il s’agit de progresser allongé (e), sans tomber, le long de trois gros cylindres amovibles pour récupérer en bout de parcours une clef suspendue. Si lors de sa création l'épreuve était mixte (6 hommes y ont participé en tout et pour tout sur plus de 102 séquences selon le comptage du Figaro), depuis lors, seules les femmes s’y collent. Enfin pas toutes : avant tout, les plus "télégéniques" (mannequins, actrices et miss France notamment). L’occasion de filmer en vue plongeante les décolletés et reptations des participantes qui redoublent d’efforts sous les commentaires parfois sexistes de leur équipe et du présentateur. En voici un petit échantillon, au fil des ans.
"Elle a un très joli centre de gravité", "ce serait bien d'en avoir une qui aurait vraiment une jolie carrosserie", "frotte toi à la sucette" ou "on se serait plus régalés avec Lucienne"
France 2 ne s’y est pas trompée. L’épreuve des cylindres est devenue un véritable produit d’appel pour Fort Boyard. A chaque nouvelle émission, elle donne lieu à une innombrable flopée d’articles dans la presse en ligne et sur les sites people, avec des titres tel que "Un décolleté ultra sexy dans Fort Boyard" (Téléstar),"Les décolletés les plus sexy dans Fort Boyard [photos]" (Téléstar),"Fort Boyard : Camille Cerf, Joy Esther, Malika Ménard... sexy sur les cylindres [20 photos]" (Téléloisirs), "Les 15 plus beaux décolletés de l'épreuve des cylindres de Fort Boyard" (Gentside) ou encore "Flora Coquerel affole ses camarades dans l'épreuve des cylindres" (Linternaute)
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Dans une édition de Fort Boyard de 2014, le présentateur Olivier Minne ironisait: "Fort Boyard, c’est érotisme et culture". Culture ? On laisse juges les fidèles télespectateurs. Pour l’érotisme en tout cas l’émission produite par Adventure Lines Production (ALP) a toujours joué sur la corde du soft porn à l’heure du dîner familial. Et ce depuis ses débuts. C’est ainsi qu’en 1990, sur la chaîne publique - à l’époque Antenne 2 - les téléspectateurs ont pu découvrir l’épreuve du "Colin Maillard". Le principe ? Dans une cellule plongée dans l’obscurité, le candidat devait retrouver la fameuse clef en fouillant à tâtons dans le maillot de bain fluorescent de mannequins en plastique, parmi lesquels se trouvaient des figurantes, bien réelles.
De 1991 à 2000, la production pond le personnage d’Ariane, jeune fille nue (interprêtée par différentes figurantes) que les candidats, cette fois surtout des hommes, devaient retrouver en se faufilant dans un labyrinthe obscur. Le candidat devait ensuite chercher à découvrir des "indices" sur le corps tatoué d’Ariane.
De fait, Fort Boyard ne lésine pas sur les figurantes féminines, "sauvageonne", "naïade", "bohémienne", "fée" ou "luciole" nue et recouverte de peinture fluo. Sexiste, l'émission ? Jusqu'à présent, le CSA n'en a pas jugé ainsi. Depuis 2014, il est pourtant sommé d'être attentif à "l'image des femmes" véhiculée par la télévision (voir notre enquête). Voici un mois tout juste, le Conseil supérieur de l’audiovisuel épinglait le sexisme et la vulgarité de plusieurs émissions de téléréalité diffusées sur la TNT. Les Anges et Mad Mag (NRJ12) se voyaient ainsi "fermement mis en garde"avec la menace d’un macaron "déconseillé au moins de 12 ans" et un passage de fait dans la tranche de 22 heures. En cause : "la tonalité et les ressorts" qui conduisent "à donner une représentation des femmes marquée par des stéréotypes dévalorisants". Un exemple parmi d'autres épinglés dans l'émission Mad Mag : un épisode dans lequel les animateurs s’enflammaient sur le physique d’Aurélie, candidate des Anges, évoquant ses "lèvres pulpeuses", "son cul de rêve" ou sa bouche "à déboucher les chiottes". Autre exemple pris cette fois-ci dans l'émission Les Anges dans laquelle l'un des participants, Ricardo, rappelait le 29 février "le rôle de la femme dans la société" (à savoir, faire le ménage).
"JOUER SUR LES ARCHÉTYPES"
Quant à Fort Boyard, qu'en dit le CSA ? Pas grand chose a priori. "Elle a un très joli centre de gravité", "Ce serait bien d'en avoir une qui aurait une jolie carosserie", ou "on se se serait plus régalés avec Lucienne", seraient donc des propos acceptables ? Contactée par @si, Sylvie Pierre-Brossolette, membre du CSA chargée des questions du droit des femmes se garde pour l'instant de tout commentaire. "Pour l'instant, le Conseil supérieur de l'audiovisuel n'a pas été saisi sur le cas de Fort Boyard", explique-t-elle. En 2014, l'une des ex-membres du CSA avait fait un passage remarqué dans Fort Boyard : Françoise Laborde alors membre du conseil de l’audiovisuel s’était en effet prêtée au jeu à deux reprises (la première fois en 2006) au profit de l'association anti-homophobie "Le refuge". Une participation que le CSA avait qualifié d’"initiative personnelle, déconnectée de son mandat du CSA."
En 2014, Françoise Laborde, alors membre du CSA, dans Fort Boyard
Pour Laborde, contactée par @si, qui est par ailleurs présidente de l'association "Pour les femmes dans les médias" : "C'est le principe de Fort Boyard de jouer sur les archétypes : des filles au corps de rêve, des garçons grands et musclés, on est dans les codes de la caricature, de la bande dessinée. Et tous le monde en prend pour son grade. Le principe c'est de mettre des personnes plus ou moins célèbres dans des situations inattendues et parfois ridicules." Pour Laborde, rien de choquant, "c'est de la télévision, c'est tout." Elle a d'ailleurs remis le couvert il y a peu, en participant à l'émission pour la troisième fois, cette fois-ci au côté de Roselyne Bachelot. Un épisode diffusé prochainement sur France 2. "Autant vous dire qu'avec Roselyne, on n'a pas été retenues pour l'épreuve des cylindres."