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"Comment lutter ?" Un livre de Lilian Mathieu
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
http://www.contretemps.eu/lectures/comment-lutter-livre-lilian-mathieu
Avec l'aimable autorisation des éditions Textuel, nous mettons ici à disposition le livre de Lilian Mathieu Comment lutter ? Sociologie et mouvements sociaux, initialement paru en 2004 dans la collection "La Discorde", alors dirigée par Daniel Bensaïd. Cette publication s'accompagne d'une présentation inédite de l'ouvrage par l'auteur.
Pour télécharger le livre, cliquez ici.
Il n’était pas anodin que Comment lutter ? paraisse en 2004 dans la collection La Discorde des éditions Textuel. Le mouvement altermondialiste, né à la fin de la décennie précédente, était encore particulièrement dynamique. Il s’inscrivait en France dans la continuité d’une série de mobilisations apparues au fil des années 1990 (celles des sans-papiers, des malades du sida, des mal logés, des chômeurs, des féministes, etc.) et dont le point d’orgue fut l’ample mouvement contre le « plan Juppé » de novembre et décembre 1995. Tranchant avec la relative atonie des années 1980, cette reprise de la conflictualité sociale avait, sur le plan scientifique, impulsé de nouvelles enquêtes, souvent menées par de jeunes chercheurs, mais aussi démontré les limites — quand ce n’était pas les impasses ou les biais normatifs — des cadres d’analyse alors dominants en sciences sociales et impulsé un renouvellement général des perspectives.
Ce renouvellement de la réflexion sur les mouvements sociaux restait cependant confiné aux revues et collections universitaires, et difficilement accessible à ceux qui pouvaient y trouver des ressources pour leur pratique, à savoir les militants eux-mêmes. Certes, la reprise de la conflictualité sociale s’était accompagnée d’un renouveau de la pensée critique, inauguré par la pétition en soutien aux grévistes de 1995 soutenue par Pierre Bourdieu. La multiplication des sites de réflexion (Club Merleau-Ponty, Fondation Copernic, Attac…) comme des revues et des collections à vocation critique — dont, bien évidemment, La Discorde, animée depuis 1999 par Daniel Bensaïd — participait de ce travail décisif de défatalisation des politiques néolibérales. Mais, pour essentielle qu’elle pouvait être, cette réflexion critique était souvent de portée très générale ou tendait à dévoiler les impasses ou impostures néolibérales sans aborder les modalités concrètes des résistances à y opposer.
Comment lutter ? ambitionnait donc de rendre accessibles aux militants les acquis des travaux de sciences sociales afin qu’ils puissent en nourrir leur action et entretenir avec la contestation collective un rapport plus informé. Ni donneur de leçon, ni complaisant, le propos du livre était de rendre compte des processus et des mécanismes qui travaillent les mouvements sociaux et façonnent leur dynamique, tels qu’ils sont repérés et conceptualisés par les sciences sociales, dans un langage le plus accessible possible. L’enjeu n’était ni de proposer un guide pratique pour les néo-militants, ni de fournir aux étudiants un manuel de sociologie des mobilisations — même s’il a pu éventuellement jouer ce rôle — mais plutôt d’assurer une forme de restitution auprès de ceux qui fournissent des données aux sociologues sans, le plus souvent, pouvoir s’approprier leurs résultats. L’écho du livre lors de sa sortie et son épuisement relativement rapide semblent indiquer qu’il a globalement atteint son objectif.
Douze ans après sa sortie, Comment lutter ? accuse indéniablement le poids des ans. Des cadres d’analyse innovants ont émergé depuis sa sortie, qui éclairent des dimensions encore négligées au début des années 2000. De nouveaux enjeux de mobilisation sont apparus et, notamment, la réflexion sur la contestation s’est dotée d’une dimension plus directement politique avec l’émergence de mouvements révolutionnaires dans l’aire arabo-musulmane ainsi que dans le sillage des mouvements d’occupation de places. Comment lutter ? prenait explicitement le contrepied des interprétations — souvent naïves et à courte vue — des mouvements sociaux sous l’angle du surgissement de l’inédit, pour plutôt privilégier l’identification de continuités et de tendances lourdes. De ce point de vue, sa lecture reste sans doute susceptible d’apporter quelque éclairage.
Illustration: How Soviet Artists Imagined Communist Life in Space (cliquez ici).





