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L’invention des gaz lacrymo
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
http://www.secoursrouge.org/L-invention-des-gaz-lacrymogenes
Début 1912, la police enregistre ses premiers succès contre la bande à Bonnot. Le 30 mars 1912, Soudy est arrêté, le 4 avril, Carouy, le 7 avril Callemin, et le 24 avril Monier. Ce même 24 avril, Louis Jouin, sous-chef de la Sûreté qui est chargé de l’affaire, perquisitionne au domicile d’un anarchiste. Il tombe sur Bonnot qui le tue à coup de revolver puis parvient à s’enfuir. Mais le 27 avril, Bonnot est repéré et encerclé dans un pavillon de Choisy-le-Roi. Bonnot se barricade et fait le coup de feu, un long siège commence, mené en personne par le préfet de police, Louis Lépine. De plus en plus de troupes diverses arrivent, jusqu’à un régiment de Zouaves avec sa mitrailleuse Hotchkiss dernier cri. Finalement, la police décide de faire sauter la maison : progressant à l’abri d’un charrette de paille, un militaire dépose et fait exploser une charge de dynamite. L’assaut est donné. Bonnot, blessé dans l’explosion, parvient encore à les accueillir à coup de revolver avant d’être mortellement blessé.
Le siège de Choisy-le-Roi
Explosion de dynamite contre le refuge de Bonnot, retranché au premier étage
Les deux derniers membres du groupe, Valet et Garnier, sont localisé le 14 mai 1912 dans un pavillon de Nogent-sur-Marne. Un nouveau siège commence, pratiquement identique à celui de Choisy. Pendant plus de 9 heures, Valet et Garnier tiennent en respect une petite armée. Du haut du viaduc, André Kling, le directeur du Laboratoire municipal de chimie, jette des paquets explosifs de mélinite, en vain. Finalement, un régiment de dragons parvient à faire sauter la villa. La police, ayant donné l’assaut, achève les deux anarchistes.
À la suite de ces sièges, le préfet Lépine institue le 26 mai 1912 une Commission Spéciale, qu’il préside, chargée de « proposer tout moyen propre à réduire les bandits ou les fous dangereux ». Lépine était du genre innovateur (il a fondé le concours Lépine primant les inventions) : il avait mis en place la permanence dans les commissariats, crée la brigade fluviale ainsi que les brigades cyclistes, fait installer 500 avertisseurs téléphoniques, instauré les passages piétons, les sens uniques et les sens giratoires, encouragé les premiers développements de la police scientifique.
Louis Lépine
La commission fut composée d’un membre de l’Institut Pasteur, d’un membre de l’Académie de médecine, du fameux André Kling, directeur du laboratoire municipal de la ville de Paris, d’un officier de la section technique du génie, et du chef du laboratoire municipal. La Commission propose de doter les forces d’une brigade spéciale de la Police Judiciaire d’une arme chimique contenant un gaz lacrymogène dénué de propriétés "asphyxiantes ou délétères" ce sera l’origine de la la "Brigade des gaz".
La commission bénéficia des recherches militaires. Le Comité et de la Direction de l’artillerie avait créé en novembre 1905 une commission secrète pour l’étude de « gaz ne tombant pas sous le coup de la convention de La Haye, c’est à dire ni asphyxiants, ni délétères, de gaz simplement puants mais qui devaient sentir tellement mauvais que toute position devrait devenir intenable ». Parmi toutes les substances sélectionnées, une trentaine furent essayées, et parmi celles recommandée, l’éther bromacétique connu depuis 1850 pour ses propriétés irritantes. Une Commission d’étude du Génie expérimenta à partir de 1909 des dispositifs de diffusion de gaz susceptibles de rendre intenable une position fortifiée et d’en chasser ses occupants. Deux types de grenades et un pistolet lance-grenades furent étudiés.
La commission instaurée par Lépine adopta l’éther bromacétique. La préfecture de police organisa à partir de septembre 1913 des tests et des exercices, puis sa Brigade des gaz (qui exista jusqu’en 1939) l’utilisa avec succès pour neutraliser les individus barricadés. Devant le succès de cet équipement, l’Établissement central du matériel du Génie décida le 8 juillet 1913 que l’armée française adopterait des grenades suffocantes (le terme lacrymogène n’apparait qu’en 1915) sur le modèle en usage à la police. Le corps était toujours en laiton étamé intérieurement et la projection de l’éther bromacétique était assuré soit par une légère charge de poudre soit par un détonateur. Elle utilisa ces gaz en août 14 en Alsace contre l’armée allemande, sans grand succès, faute d’atteindre des concentrations efficaces.
Grenade suffocante française, adoptée par l’établissement central du matériel du génie, le 8 juillet 1913
Si l’usage militaire des gaz lacrymogènes fut réduit (à la différence des gaz asphyxiants), leur usage policier se généralisa à travers le monde à partir des années 1920. Ce n’est cependant qu’à partir des années 1930 que les gaz lacrymogènes commenceront à être utilisés pour disperser les manifestations.
1934 : La police de Minneapolis use de gaz lacrymogène contre les grévistes des transports