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Combien un éleveur dépense-t-il pour produire du lait ?
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
- Par Marie Théobald
- Publié le 25/08/2016 à 06:00

LE SCAN ÉCO - Ce jeudi, les représentants des éleveurs et Lactalis se réunissent à Paris pour débattre d'un niveau de prix satisfaisant alors que les prix actuels ne couvrent pas le coût de production.
Depuis lundi 22 août, les agriculteurs bloquent les abords de l'usine Lactalis, à Changé, près de Laval, en Mayenne. Le numéro un mondial des produits laitiers est accusé d'être le plus mauvais payeur, avec un prix de 257 euros les 1000 litres de lait payés aux producteurs en juillet 2016 contre 363 euros en juillet 2014. Le prix de production moyen est estimé autour de 350 euros pour 1000 litres. Les éleveurs réclament donc une revalorisation.
«On nous promettait plus de 300 euros les 1000 litres de lait, on est loin du compte!», explique Pierre, 20 ans, qui a récemment ouvert son exploitation. Acculé par 200.000 euros de dettes, il dit ne vivre que de 400 euros mensuels, et ne voit «aucune embellie».
Ce jeudi, les représentants des éleveurs et Lactalis se réuniront à la Maison du lait à Paris. «Nous nous sommes engagés conjointement à ce que les présidents d'organisations de producteurs puissent rencontrer très vite, jeudi matin, les représentants de Lactalis pour débattre du niveau de prix acceptable pour le producteur», a déclaré à la presse Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA.
La situation risque d'empirer
Une estimation approximative (page 164 du dernier rapport de l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires) du coût moyen de production du lait a été réalisée à partir des comptabilités de l'échantillon du Rica qui englobe l'ensemble des exploitations laitières et qui sert de référence aux analystes. D'après cette simulation, le prix de vente du lait ne permet pas de couvrir l'ensemble du coût de production. Pour le permettre, il faut ajouter les subventions et des produits joints comme les recettes de la vente de veaux par exemple. Ces chiffres représentent une moyenne, mais, pour une grande partie d'éleveurs, l'ensemble des recettes ne permet même pas une rémunération. Enfin, la «rémunération permise» concerne les membres de la famille quelque soit le nombre d'éleveurs.
Marie-Thérèse Bonneau et son mari sont éleveurs en Vendée. Leur exploitation est caractéristique de celles que l'on rencontre le plus souvent en France: 55 vaches laitières, 50 hectares consacrés à l'alimentation des animaux et un système de plaine (système de production laitière). «Ce sont les aliments du bétail achetés et la culture pour l'alimentation des animaux ainsi que les emprunts à rembourser qui nous coûtent le plus cher», assure Marie-Thérèse Bonneau. Elle consacre 140 euros pour tout ce qui est aliment des animaux, 110 euros pour le remboursement des emprunts qui ont permis d'acheter le bâtiment, le matériel, le système de traite, le cheptel mais aussi de stocker les foins par exemple ou d'assurer la mise aux normes, 12 euros à l'Etat sous forme de taxes, 30 euros pour l'électricité et le fioul pour les tracteurs et enfin, le reste pour le vétérinaire, le système de contrôle de performance, etc.
«En tout, pour 1000 litres de lait, le coût est de 320 euros. On s'en sort ‘bien' parce qu'on a déjà amorti l'achat de notre cheptel et une grosse partie des bâtiments. Un jeune qui s'installe dans notre situation aura forcément 50 euros de plus de coût de production (cheptel et bâtiment en sus). Et puis... Je ne vous ai pas parlé de mon salaire. En ce moment si on veut faire vivre la famille et payer nos factures on est contraints de s'endetter. Ce qui augmente l'emprunt et, donc, le coût de production de l'année prochaine. C'est une spirale infernale».
D'après l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, la situation ne cesse de s'empirer avec un montant de rémunération possible divisé par deux entre 2014 et 2015. «On est passés d'un système de quotas à un système libéral sans préparation. Ce sont donc les producteurs qui trinquent. On ne peut pas résoudre la crise par la disparition des éleveurs. Il y a une réforme de fond à entamer», conseille Marie Thérèse Bonneau.