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ivg.gouv.fr : "Vous n’avez pas à culpabiliser, l’avortement est un droit"
Les brèves publiées dans cette rubrique « Informations et analyses » le sont à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Que répond le numéro vert mis en place par le gouvernement ? Compte rendu.
Alors que la proposition de loi sur la création d’un délit d’entrave numérique à l’IVG est débattue ce jeudi à l’Assemblée, les témoignages d’Aurore Bergé, élue Les Républicains, et d’une journaliste de l’Express dénoncent le discours des sites, qui sous couvert d’aider les femmes, les dissuadent en fait d’avoir recours à l’avortement, pour des raisons purement idéologiques. Les deux femmes ont pris contact avec le site IVG.net, le premier à apparaître quand on tape IVG sur Google.
Parmi les remarques de l’interlocutrice d’ivg.net relevées parL’Express.fr : «Si la femme veut éviter une grossesse, elle fait un petit peu attention à ses règles […] Vous aurez bien vu qu’un embryon avec un petit cœur qui bat, c’est pas comme une dent qu’on arrache.»
Nous avons pris le parti de composer le numéro vert mis en place par le gouvernement : ivg.gouv.fr, et de poser les mêmes questions que ces dernières. On l’a fait à deux reprises avec deux conseillères différentes, en prétendant être de Paris, la première fois, et de Grenoble, la seconde.
«Je veux avorter et souhaiterais avoir des informations», c’est ainsi qu’on entame la discussion. Au bout du fil, on nous demande où nous en sommes au niveau de notre démarche, si on s’est déjà renseigné avant de les contacter. Nous répondons qu’il s’agit de notre toute première approche. «D’accord. C’était suite à un rapport consenti ? (la réponse est oui). Quelle est la durée de votre grossesse, avez-vous calculé 6 semaines, à partir des dernières règles ou du dernier rapport sexuel»,demande-t-elle. On sent que notre interlocutrice pèse chacun de ses mots.
Elle poursuit en nous indiquant qu’il existe deux méthodes pour avorter : une par voie médicamenteuse que l’on peut utiliser jusqu’à 7 semaines de grossesse et une autre qui s’effectue par aspiration à l’hôpital. Elle semble s’inquiéter de notre silence et nous demande, avec bienveillance, si elle est assez claire.
«Est-ce que c’est douloureux?» demande-t-on. Réponse : «Cela dépend des femmes. Par voie médicamenteuse, ça peut l’être à certains moments du processus mais vous aurez des antidouleurs à votre disposition. Par aspiration, certaines femmes peuvent ressentir malgré l’anesthésie locale des douleurs. Et ce même si elles sont sous anesthésie générale. Comme l’utérus est vidé de son contenu, des douleurs peuvent surgir au réveil. Mais ça se calme avec du spasfon, du doliprane, par exemple». On note que le vocabulaire qu’elle prend soin d’utiliser est le plus technique possible. S’ensuit une série de questions d’ordre logistique : «Vous habitez où ? Votre sécurité sociale est-elle à jour ? Avez-vous déjà fait une échographie ? Souhaitez-vous que l’on vous oriente dans une structure en fonction de la méthode d’avortement qui vous convient le mieux ? Vers des médecins échographes ? Souhaitez-vous que ça aille vite ?». Tout en précisant qu’enclencher ces démarches ne nous oblige à rien, simplement à prendre nos dispositions à temps dans la limite légale des 14 semaines d’absence de règles et/ou avant la 12e semaine de grossesse.
A aucun moment on ne s’est senti agressée ou incitée à avorter ou non. Les réponses qu’on nous avance sont précises, aucune question n’est intrusive. Et quand on exprime le moindre doute, on nous renvoie systématiquement à ce que «nous, nous voulons».
On pousse un peu plus loin l’exercice en évoquant «des risques psychologiques». Notre interlocutrice cherche à savoir pourquoi on pose cette question avant de nous dire, d’une voix neutre, que tout dépend de notre état d’esprit. Et d’enchaîner, après un silence assez marqué : «dans quel état d’esprit êtes-vous ?» On ne sait pas trop. Elle nous conseille alors d’identifier cet état, nous demande si quelqu’un nous fait culpabiliser ou si c’est un simple ressenti… Auquel cas, «pourquoi ce sentiment ?».
«Il ne faut pas faire de projection sur ce qui n’existe pas encore»
On compose le même numéro, cette fois-ci en changeant d’indicatif de département. Ce sera l’Isère - Grenoble. On modifie un peu notre discours : «Je suis enceinte de 8 semaines, j’appelle pour me renseigner, je ne veux pas de cette grossesse mais je ne suis pas sûre de mon choix.»On nous oriente vers le planning familial. On repose les mêmes questions que précédemment, dans le même ordre. «Non il n’y a pas de risque en milieu hospitalier… Concernant les douleurs, c’est propre à chaque femme. C’est comme pour l’accouchement, certaines femmes peuvent perdre beaucoup de sang contrairement à d’autres. Il n’y a pas de règles».
On embraye sur l’aspect psychologique : y a-t-il des risques ? «Tout dépend de comment vous le vivez», nous répond notre interlocutrice d’une voix plus mûre que la première. On reste silencieuse. Elle nous relance : «Comment êtes-vous tombée enceinte ? Suite à un oubli de contraception ? - Oui c’est ça.» Et de poursuivre, sur un ton presque maternel : «Ça arrive à plein de femmes d’oublier de prendre la pilule. Vous n’êtes pas responsable. L’IVG est une loi, un droit pour mettre fin à une grossesse non désirée. Ne vous en tenez pas rigueur.» On acquiesce avant de préciser qu’on a peur de regretter. De la même façon que notre première interlocutrice, elle nous demande d’identifier cette peur et son origine. «Ce n’est pas le bon moment», dit-on.
Elle entend bien, elle comprend qu’on ne veut pas d’une grossesse«subie», avant d’ajouter que l’IVG ne rend pas stérile, si c’est ce qui nous inquiète. Sans réaction de notre part, elle continue en disant que «mon»choix, le choix de «mon» couple, est tout à fait légitime et respectable et d’insister sur le fait qu’il ne faut pas culpabiliser. Enfin, pour bien analyser la situation, elle nous conseille de prendre une feuille de papier et de noter le pour et le contre. Tout en nous mettant en garde par rapport au temps qu’il nous reste (le délai de 12 semaines approchant).
Elle revient ensuite à ce qu’elle pense être notre source d’inquiétude, avec un mélange de gêne et de délicatesse. «Il ne faut pas faire de projection sur ce qui n’existe pas encore. Ce n’est qu’un embryon, ne visionnez pas ce qui n’est pas. Ce n’est pas un bébé à l’heure où nous parlons mais un embryon. C’est très important que vous en ayez conscience.»