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Les banques italiennes dans la tourmente après la démission de Renzi
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Le départ du Premier ministre plonge les banques italiennes dans l'incertitude après des mois chaotiques. La Bourse de Milan a connu une journée difficile.
Le non au référendum, qui a entraîné la démission du chef du gouvernement Matteo Renzi, plonge de nouveau les banques italiennes dans l'incertitude après des mois chaotiques, surtout celles devant procéder à une augmentation de capital comme la Monte dei Paschi di Siena (BMPS). À la Bourse de Milan, les valeurs bancaires ont connu une séance difficile. Banco popolare di Milano (BPM) a dévissé de 7,91 %, Banco popolare de 7,44, Mediobanca de 4,24 %, BMPS de 4,21 % et UniCredit de 3,36 %. Le taux d'emprunt de l'Italie à 10 ans a de son côté progressé, sans néanmoins s'envoler.
L'économiste Lorenzo Codogno avait indiqué ne pas s'attendre à « une énorme réaction négative des marchés financiers, le non ayant déjà été en grande partie pris en compte ». « Ces dernières semaines, le spread (soit l'écart) entre les bons du Trésor italiens et le Bund (le taux d'emprunt à 10 ans de l'Allemagne) a augmenté et le secteur bancaire italien a nettement sous-performé depuis le début de l'année, en partie en raison de l'incertitude liée au référendum », a-t-il expliqué. Depuis janvier, l'indice des banques italiennes, le FTSE All-Share banks, a ainsi perdu 47 % de sa valeur, témoignant d'un manque de confiance des investisseurs.
Outre le référendum ont joué également le manque de consolidation du secteur, qui compte quelque 700 établissements différents, de même que les problèmes de capitalisation des banques et leurs créances douteuses, qui atteignent 360 milliards d'euros, soit un tiers du total de la zone euro. Mais si le marché ne réagit pas à court terme, le non pourrait avoir un effet rebond en raison de l'instabilité politique générée par la démission de Matteo Renzi. « S'il n'y a pas de solution à la crise gouvernementale d'ici deux ou trois semaines, les marchés financiers recommenceront à être nerveux », pronostique Lorenzo Codogno en estimant que l'augmentation de capital de la BMPS « sera probablement retardée, voire carrément annulée, et toutes les autres opérations seront bloquées ».
»Réponse nette »
Troisième établissement financier italien et plus ancienne banque de la planète, la Monte est considérée comme l'un des maillons faibles du système bancaire italien. Elle a affiché les pires résultats aux tests de résistance publiés fin juillet par l'Autorité bancaire européenne. Pour redresser la situation, la BMPS, dont le titre a chuté de plus de 80 % depuis le début de l'année, a lancé un vaste plan de sauvetage prévoyant la cession de 27,6 milliards de créances douteuses et une augmentation de capital pouvant aller jusqu'à 5 milliards d'euros. Le premier acte de ce plan, une opération de conversion volontaire d'obligations en actions, a déjà permis de récolter 1 milliard d'euros. Mais il reste 4 milliards d'euros à trouver.
Selon des sources proches du dossier citées par les agences de presse italiennes, la BMPS a décidé de reculer de 3-4 jours sa décision concernant l'augmentation de capital, que la banque espérait lancer mercredi ou jeudi. « Le vrai risque est la Monte. Il est facile d'imaginer que les investisseurs étrangers qui pensaient participer à l'augmentation de capital fassent un pas en arrière. Il faudra donc une réponse nette, qu'il s'agisse d'une intervention publique, le recours au bail-in (mise à contribution des détenteurs de titres) ou autre », note Umberto Borghesi, gestionnaire du fonds Atlante Target Italy de Albemarle Am. Mais, « même s'il y avait un gouvernement de transition, aucune force politique ne peut assumer la responsabilité d'une faillite de la Monte », ajoute-t-il. Autre banque qui pourrait tanguer : UniCredit, engagée dans une vaste révision stratégique et qui devrait elle aussi avoir recours au marché début 2017, pour un montant pouvant aller jusqu'à 13 milliards d'euros.
Son risque de ne pas trouver d'investisseurs est nettement moindre que pour d'autres petits établissements comme Carige ou Veneta Banca, à la situation bien plus périlleuse. « Il faut un plan de restructuration radical pour des banques mal en point, ce qui pourrait vouloir dire pour certaines un sauvetage partiel ou une liquidation, potentiellement accompagnés par une recapitalisation préventive par l'État, estimée aux alentours de 10-20 milliards d'euros », note Claudio Scardovi, d'AlixPartners, en plaidant parallèlement pour « une consolidation (...) au travers de fusions et d'acquisitions ».