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    JLM2017: sauver la planète sans la soustraire au capital ?

    Mélenchon

    Lien publiée le 14 décembre 2016

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    http://www.anti-k.org/2016/12/13/lavenir-en-commun-ou-dans-la-main-dun-soumis-au-capital-n-3/

    Sujet N° 3 du dossier L’Avenir « en commun » ou « dans la main » d’un soumis au capital 

    N° 1 Salaire très minimum

    N° 2 Le socialisme à la poubelle ?

    Le programme de JLM comporte un chapitre 3 avec le titre : « Face à la crise climatique, la planification écologique »

    Après le titre, comme pour chaque tête de chapitre du programme, on trouve un paragraphe rédigé par le candidat en personne. Pas la moindre référence à l’écosocialisme, ni même au socialisme, comme dans tout le programme. La France dite insoumise avait pourtant élaboré un document intitulé « 18 thèses pour l’écosocialisme » , mais cette notion d’écosocialisme ne figure pas au programme. On peut légitimement s’interroger sur la disparition de cette notion. N’aurait-t-on gardé le mot « écologique » que pour être dans le vent et capter l’électorat d’un parti en perdition (EELV) tout en évitant le vocable « socialiste », peu séduisant pour les électeurs du centre et de droite et complètement dévalorisé par le stalinisme du PCF puis par le PS dans les milieux populaires ?

    Par contre, JLM titre « planification » écologique. Un terme qui évoque un pouvoir centralisé et bien peu la prise en charge des questions écologiques par la population à tous les niveaux.

    Dans le chapitre 3, on trouve un grand nombre de mesures, certes timorées, mais qui vont dans le bon sens et sont un net progrès par rapport à la situation actuelle. Ces mesures sont-elles des mesures de rupture avec le système capitaliste ou plus simplement des mesures visant à supprimer les pustules les plus disgracieuses du système de l’économie de marché ?

    JLM se démarque du capitalisme vert dont l’objectif est de se servir de l’aspiration des populations à sauver l’humanité et la vie sur terre pour se saisir de nouveaux créneaux permettant de juteux profits. Mais ce programme, dans son ensemble, ne rompt pas avec la loi du marché, loi qui nous conduit maintenant au bord du gouffre.

    La première critique qu’on peut faire de ce programme « écologique » , comme pour tout le programme d’ailleurs, est qu’il ne se propose d’agir que sur le plan national en profitant des potentialités de la « nation ». Si toute avancée dans un pays est bonne à prendre, toute personne soucieuse de l’avenir de l’humanité, et en particulier dans le domaine de l’écologie, a conscience que c’est aux niveaux internationaux qu’on peut être pleinement efficace. Chacun sait que pour lutter contre tous les fléaux qui nous assaillent ( perte de biodiversité, pollutions des villes, des mers et des terres cultivables, pollutions par la chimie fine, énergie carbonée, épuisement des ressources, réchauffement climatique et toutes ses conséquences, etc…) , il faut sortir du cadre strictement national, ce qui n’intéresse pas un programme national-républicain qui voit avant tout des concurrents autour de lui.

    « 100% d’énergies renouvelables en 2050 », tel est l’objectif revendiqué. Comme il est lointain, ça n’engage pas vraiment pour les 5 années à venir. D’autant que le succès du pari technologique à long terme est incertain et que la France Insoumise n’existera probablement plus dans 33 ans.

    Pas d’objectif chiffré ou daté par contre pour la sortie de l’énergie nucléaire. La commission écologie du NPA avait pourtant montré qu’on pourrait en sortir en 10 ans. L’arrêt du nucléaire proposé, même sans échéance, c’est néanmoins une avancée par rapport  à « L’humain d’abord » qui ne proposait qu’un référendum. Une avancée tout à fait isolée puisque JLM2017, sur pratiquement tous les sujets, est moins ambitieux que le programme de JLM pour 2012, lui même moins ambitieux que le Programme Commun négocié avec le PS.

    Signe de manque d’ambition de ce programme, pour sortir des énergies carbonées, il propose uniquement de commencer  par « l’arrêt des subventions aux énergies fossiles et de toute exploration de gaz et pétrole de schiste et de houille ». A ce train là, si le monde suit JLM2017, nous allons, rapidement et irrémédiablement, dépasser plusieurs degrés Celsius de réchauffement de la terre. En absence de données fiables et vérifiables sur le montant que la France verse actuellement comme subvention aux entreprises d’énergie carbonée, on peut simplement douter de l’efficacité de la mesure en termes de diminution des profits, donc d’abandon des filières par les industriels.

    Ingénuité ou signe d’une absence de volonté de rompre avec le capitalisme, le programme JLM2017 propose un pôle public de l’énergie : « Créer un pôle public de l’énergie pour mener une politique cohérente en renationalisant EDF et Engie (ex-GDF) en lien avec des coopératives locales de production et consommation d’énergies renouvelables et favorisant l’autoproduction et le partage des excédents »

    Créer un pôle public dans un secteur économique, c’est à coup sûr exposer ce pôle à la concurrence des autres entreprises (françaises ou étrangères) du secteur. Dans ce cas, irrémédiablement, pour survivre, le pôle public aligne ses méthodes et ses projets sur ses concurrents privés. On en a vu des exemples dans les secteurs de la téléphonie et de l’audiovisuel et cette dynamique se généralise dans les services publics.

    Pour créer ce pôle public, JLM2017 n’exproprie pas , mais indemnise les actionnaires en nationalisant deux entreprises du secteur énergétique. Les français paieront donc une deuxième fois des entreprises publiques à l’origine.

    Enfin, le programme parle de « nationalisation » , terme qui jusqu’à présent a été utilisé pour exprimer une direction autoritaire par l’exécutif national, centralisée, sans que les usagers et les salariés du secteur puissent être partie prenante de l’entreprise.

    Bref, le programme de le « France Insoumise » et notamment son chapitre 3 est en cohérence avec ce que déclarait JLM pour sa campagne de 2012, comme quoi les investisseurs ne devaient pas avoir peur de son programme.