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    Réflexions sur le secteur jeunes du NPA

    NPA

    Lien publiée le 26 décembre 2016

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    Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

    Un texte de camarades jeunes de la plateforme A du NPA, daté du 13 décembre, qu'ils ont publié sur leur site internet : https://laportioncongrue.wordpress.com/2016/12/13/orientations-et-fonctionnement-du-npa-jeune/

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    Bilan du SNJ et réflexions sur le Secteur Jeune et son fonctionnement

    A (Paris 1), L (ENS), S (Jussieu)

    Ce texte se veut un premier bilan du SNJ du 26 et 27 novembre. Il est bien sûr loin d’être exhaustif, et demande d’être complété par les autres camarades. Il nous semble important de revenir collectivement sur nos rencontres et nos décisions, notamment pour réfléchir sur comment améliorer notre fonctionnement, qui est une question majeure dans une situation comme celle des élections présidentielles, où le Secteur Jeune est en retard sur la campagne Poutou. Cela permet aussi de donner des compte-rendus aux camarades qui pour diverses raisons ne pouvaient pas être là.  

    Mauvaise préparation du SNJ en amont

    Cette mauvaise préparation est due notamment à un envoi des textes trop tardif. Nous-mêmes n’avons envoyé le nôtreque 2 jours avant le SNJ.

    Le seul texte global d’orientation n’a circulé que la veille ou le jour même, et les textes complémentaires ou ajouts au texte principal que le dimanche matin à 10h30… Des conditions qui rendent évidemment le débat et la recherche d’un texte commun difficile. Lors des prochains SNJ il faudrait qu’il y ait un texte d’orientation proposé au moins une semaine à l’avance, privilégier les amendements et organiser une commission d’écriture des textes dans les jours précédents le SNJ.

    Orientations lors du  SNJ

    Quels étaient les désaccords tels que nous les avons compris?

    D’un côté, A&R veut donner à la campagne un « profil » politique principalement axé sur les luttes, accompagné d’un travail de propagande autour de la nécessité d’une révolution. Pour défendre cette politique, les camarades d’A&R proposent la mise en avant de revendications à porter dans ces luttes qui auraient un caractère transitoire, ayant pour objectif explicite d’en finir avec le capitalisme.

    De l’autre côté, le CCR leur reproche un côté propagandiste, para-syndicaliste et économiciste. Le CCR dit chercher à construire une campagne articulée quant à elle sur des thèmes plus transversaux, et non amarrés à des luttes précises, dans l’objectif de construire un programme de transition. Ces thèmes proposés pour la jeunesse étaient : l’internationalisme, les droits démocratiques, les questions d’enseignement, les questions féministes/LGBTI et les question stratégiques.

    En fait, le CCR tout comme A&R proposent une mise en avant de revendications qui ont en ligne de mire la fin du capitalisme, en ayant tout deux en tête le programme de transition comme outil essentiel dans la période.

    Leurs désaccords sont aussi le fruit d’une analyse différente de la situation. A&R, plus optimiste que le CCR sur la période, défend qu’on est en présence de nombreuses petites luttes locales et sectorielles dans lesquelles il faut absolument ancrer notre activité; le CCR pense la situation comme « polarisée », analyse un certain reflux des luttes depuis la fin du mouvement contre la loi travail, même si la mobilisation contre la loi travail a ouvert une nouvelle séquence combative, et propose plutôt de populariser le programme de transition à partir de thèmes qui font écho à des luttes récentes de la période et, apte à convaincre efficacement dans la jeunesse.

    Les désaccords reposent donc en partie sur la priorité donnée à l’investissement dans tel ou tel secteur, qui elle-même résulte de l’histoire de chacune de ces tendances. Nos idées politiques sont en grande partie produites à partir d’expériences vécues (même si pas uniquement, évidemment) ; A&R a un fort ancrage dans les luttes au travail, et en même temps que cet ancrage devient un de leurs outils d’analyse de la période, A&R développe une politique qui leur permet de se renforcer dans ce secteur. Le CCR est quant à lui est essentiellement présent dans la jeunesse, et intervient actuellement sur des luttes à rythmes plus lents telles que les luttes antiracistes et les questions féministes, ce qui fait sens, dans l’après-loi travail et le contexte politique actuel. Pour nous, ce genre de désaccords sont typiquement de ceux qui pourraient fortement s’atténuer si A&R et le CCR se donnaient comme objectif de travailler ensemble.

    Cela ne veut pas dire que nous sommes contre l’expression de ces désaccords, ou qu’ils ne sont pas réels. Ces désaccords ne sont pas nouveaux et caractérisent en partie les différentes tendances. Une fois qu’on convainc tout le monde qu’ils sont centraux, ils le deviennent bel et bien. Pourtant, il existe un accord autrement plus profond sur la mise en avant du programme de transition, des mesures révolutionnaires et de la défense sans honte ni pincettes de notre profil marxiste révolutionnaire. Et en tout cas, ils ne justifient pas, en cette période où la réussite de la campagne Poutou est critique pour la survie de notre organisation, de ne pas arriver à s’entendre sur une feuille de route commune pour mener cette campagne. Oui aux désaccords, non pour les grossir à outrance. Faire un geste en direction de l’unité au SNJ serait de plus un pas fait pour apaiser les relations au sein des comités, qui parfois sont tellement dégradées qu’elles empêchent même la tenue des comités locaux là où pourtant ils sont centraux pour nous (à P1 par exemple, même si l’on peut constater une amélioration avec la tenue d’un comité par mois depuis le début de l’année).

    Sur le déroulé des votes

    Nous avons déjà dans notre contribution au débat écrit dans les grandes lignes notre analyse de la situation et l’orientation que nous défendons pour le secteur Jeunes. De fait, cette orientation se rapproche fortement de l’orientation défendue dans le texte proposé par les camarades du CCR ainsi que dans la contribution des camarades de la TC. Le texte du CCR nous semblait une bonne base de résolution pour ce SNJ malgré l’absence très regrettable des questions écologiques.

    Les camarades d’A&R ont quant à eux proposé de rajouter un « chapeau » au texte pour influencer un peu la résolution dans le sens de leur orientation et du « profil » qu’ils veulent pour la campagne Poutou.

    Nous ne sommes pas entièrement d’accord avec l’orientation proposée par les camarades d’A&R et leur « chapeau » semblait un peu déconnecté dans sa forme par rapport à la structure du texte initial. Mais pour autant nous ne pensons pas qu’il dénaturait le texte initial, et si l’esprit général reflétait vaguement l’orientation des camarades d’A&R, il était difficile de trouver une phrase précise avec laquelle être en désaccord. Il aurait éventuellement pu être remanié en commission d’écriture des textes et cela aurait permis d’obtenir un texte voté de manière quasi unanime.

    Les camarades du CCR ayant malheureusement voté contre le chapeau d’A&R, ces derniers se sont abstenus sur le texte final. Alors que des efforts sont pourtant fait pour essayer de dynamiser le Secteur Jeune, cette situation a empêché de sortir du SNJ avec un texte commun voté à la grande majorité.

    Les camarades de Contre-Courant dénonçaient parfois justement les problèmes de fonctionnement collectif au sein du SNJ, mais semblaient se satisfaire de voir les difficultés auxquelles étaient confronté.e.s les camarades du CCR et d’A&R pour gérer le Secteur Jeune. Ils n’ont malheureusement pas voté la résolution finale alors même que les camarades du CCR avaient intégré le paragraphe de Contre-Courant sur les comités Poutou.

    Les camarades de la Fraction se sont abstenu.e.s ou ont fait NPPV sur la plupart des votes. Ce manque de volonté de s’investir et de trancher pour arriver à établir une politique commune est regrettable.

    De notre côté nous pensons qu’il aurait été possible d’obtenir un texte voté à la quasi-unanimité. En ce sens, si nous avions été élu.e.s, nous aurions voté aussi bien pour le « chapeau » d’A&R que pour le texte de résolution finale. Il ne s’agit pas ici de distribuer les bons et les mauvais points, mais véritablement de trouver un moyen d’avancer ensemble dans le Secteur Jeune.

    Soyons capable de débattre collectivement sans nier nos désaccords

    Les désaccords politiques qui existent servent trop souvent de prétexte pour ne pas travailler ensemble et ne pas arriver à sortir de feuille de route commune et de textes communs. Les désaccords sont en partie cultivés et grossis  pour servir des « logiques de chapelle ». Et cela ne rend même pas service au débat de fond et ne permet pas de trancher une orientation dans la mesure où aucune tendance n’est majoritaire.

    Il faut au contraire rendre plus accessible les débats en favorisant davantage les amendements et en évitant les logiques de bloc, ce qui permettrait à tou.te.s les militant.e.s de véritablement s’en saisir et de se former.

    Un texte commun à l’issu du SNJ devrait la plupart du temps être possible et symboliserait notre volonté d’agir ensemble et de mener une campagne commune. Un tel texte ne signifierait en aucun cas la mise sous le tapis des désaccords. Des textes complémentaires et des explications de vote de chaque tendance doivent venir compléter ce texte pour expliquer les forces et les limites du texte collectivement voté selon chaque tendance.

    On peut reprocher à notre position d’être en dehors de la réalité du Secteur Jeunes du NPA ou de vouloir nier ou atténuer les désaccords existants qui doivent s’exprimer. Au contraire nous pensons que pour réellement exprimer les désaccords et avoir un vrai débat politique sur les questions d’analyse de la situation, d’orientation, de stratégie et de tactiques, il faut avoir des cadres et des structures communes pour mener ces débats. Le fait de tenir des AG parisiennes régulières semble être une solution qui va dans la bonne voie. Nous pensons que la communication par mail devrait aussi être améliorée en créant par exemple des listes de discussion thématiques et en supprimant la modération des listes. Le plus gros travail doit lui être fait dans chaque comité pour que les relations s’apaisent entre les camarades des diverses tendances. Avec l’expérience du comité ENS nous savons que si cela peut parfois demander des efforts c’est largement réalisable. C’est la seule solution pour confronter avec camaraderie nos désaccords dans l’idée de s’homogénéiser petit à petit sur le long terme.

    Un repli sectaire sur chacune des « chapelles » sans débats ni contacts entre elles au motif qu’il y a trop de différences entre nous ne permet aucunement de mener ces débats ni de former les militant.e.s et abouti à une confrontation stérile de blocs pré-établis d’avance avec des débats menés souvent exclusivement par les dirigeant.e.s et inaccessibles voire incompréhensibles à la plupart des camarades.

    La question des tendances et du (des) parti(s)

    Du projet d’un parti large à celui d’un parti large stratégiquement

    La direction du parti (la P1) a eu pour projet de construire un parti large. Si l’initiative de construire un parti plus grand numériquement en profitant du succès médiatique d’Olivier Besancenot et du déclin historique du PCF dû à la nouvelle période historique qui s’est ouverte à la suite de la chute de l’URSS nous semblait bonne, elle s’est malheureusement faite au détriment d’une orientation politique claire. Au final le projet de parti large ne s’est pas traduit par un parti large numériquement mais large stratégiquement en rassemblant dans le même parti des positions politiques très diverses, et suite aux diverses scissions le parti n’a pas gagné en surface et a perdu en substance.

    Un double paradoxe au NPA

    D’un autre coté tout un tas de petits groupes d’extrême gauche ont profité à juste titre de cet appel pour venir se structurer au sein du NPA. Le NPA étant un parti qui reconnaît le droit de tendance (ce qui constitue un acquis démocratique) et qui se pense comme un parti large (au sens d’une orientation non délimitée clairement), ces groupes se sont structurés. Ils ont petit à petit constitué des petits partis dans le parti. La direction du NPA, étant de fait elle même une tendance, a fait un chantage à l’unité pour mieux dénigrer les désaccords politiques que soulevaient les tendances oppositionnelles et pour éviter le débat. Elle a qualifié cette aile oppositionnelle de sectaire et a même pu nier la légitimité de la présence de certains de ces groupes au sein du NPA en reniant paradoxalement par là sa volonté de faire un parti « large ».

    Ces petites tendances oppositionnelles structurées sous la forme de micro-partis défendent toute la création d’un vrai parti délimité stratégiquement (léniniste pour la plupart). Elles devraient donc en toute logique défendre la transformation du NPA en vrai parti, large numériquement mais délimité stratégiquement en opérant un certain nombre de clarifications. Malheureusement le paradoxe est que ces tendances, n’échappant pas à certaines logiques d’appareil, notamment car elles ont du lutter contre une direction antidémocratique pour survivre, ne cherchent pas toujours à mener jusqu’au bout la bataille pour transformer le NPA en parti, pour en prendre sa direction et opérer les clarifications nécessaires. C’est la conclusion que nous tirons de l’échec actuel de la PfA. Cela est d’autant plus regrettable au NPA Jeune où ce travail commun de construction d’un parti et de clarification  aurait pu être entrepris dès maintenant si les camarades de La PfA réussissaient à s’entendre.

    Contre le centralisme démocratique des tendances dans les instances de directions du NPA 

    Le centralisme démocratique systématique interne à chaque tendance au sein du SNJ tue la fonction même de cette instance. En effet, un organe de direction comme le SNJ ne devrait pas être dans une logique d’affrontement de blocs toujours homogènes. Si on part du principe que de toute façon les débats sont déjà faits avant même de les avoir, que les camarades d’une tendance auront tou.te.s le même avis et que la discussion collective ne changera rien…quel intérêt de se réunir au SNJ? Chaque camarade élu.e au SNJ est a priori assez formé.e pour se faire sa propre opinion. Il est évidemment normal que les camarades des différents courants votent la plupart du temps la même chose. En revanche il n’est pas normal que ces camarades se disciplinent systématiquement à leur tendance sur la moindre question, même d’ordre tactique. Il n’est pas crédible que les camarades élu.e.s d’une même tendance n’aient jamais de désaccords entre elleux au SNJ, même sur des questions annexes qui ne font pas le cœur de leur engagement dans une tendance. Si défendre les idées de sa tendance au SNJ est une bonne formation politique, être capable de réviser son orientation sur la base d’idées justes que d’autres développent l’est sans doute encore plus. Si nous voulons construire un véritable parti ensemble (et non une inter-orga de micro-partis), nous devons faire confiance aux camarades et les désaccords internes aux différentes tendances doivent pouvoir s’exprimer dans le cadre du SNJ. Cela serait bénéfique aussi bien aux débats de fond qu’aux débats tactiques. Les débats entre nous sont essentiels, et pas que pour la forme, ils sont une des principales sources des idées qu’on développe et de la politique qu’on mène.

    Cela rendrait cet organe de direction vivant et permettrait surtout une meilleure formation de tou.te.s les camarades. Actuellement le débat semble trop souvent se résumer à un enregistrement des décisions des camarades dirigeant.e.s du BSJ sans que les autres camarades du SNJ (qui est pourtant le véritable organe de direction, le BSJ n’étant sensé être qu’exécutif) ne puissent réellement intervenir ou influer sur les décisions. Former des camarades à une instance dirigeante ce n’est pas uniquement faire bloc lors des votes mais surtout leur permettre de prendre véritablement part aux débats. Cela passe par l’expression des positions personnelles au SNJ et la fin des votes en blocs systématiques quitte à ce que des erreurs soient commises et que les bilans soient tirés plus tard.

    Où en est la PfA ?

    La réponse est malheureusement : nulle part. Elle n’existe plus dans les faits. Les camarades ne fonctionnent pas collectivement ensemble ni sur le terrain, ni dans la plupart des comités, ni dans les instances de direction. Si nous sommes pessimistes sur son avenir, la solution d’unrapprochement des tendances de la PfA menant à uneréorientation du parti et une nouvelle majorité au prochain congrès reste pourtant pour nous la seule sortie par le haut possible de la crise que traverse le NPA. Pour diverses raisons ce n’est pas pour l’instant le chemin que semblent vouloir prendre la plupart des composantes de la PfA. Nous continuerons de mener quant à nous notre politique de terrain local dans chaque comité où nous sommes présent.e.s pour tenter de montrer qu’il est possible de travailler ensemble au-delà de nos divergences et que cela peut même être bénéfique aux débats qui nous traversent.  Nous continuerons aussi de tenter un rapprochement des différentes tendances en nous adressant à leurs directions mais en misant en premier lieu sur des discussions avec chaque militant.e.s.