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Revue de Presse Sociale

Lien publiée le 29 janvier 2017

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.gsi-uitqi.org/?p=1556

L’année 2016 toute entière a été placée sous le signe d’importantes mobilisations des masses indiquant ainsi la détermination des travailleurs et des jeunes à résister aux politiques anti-ouvrières et anti-démocratiques capitalistes.

Sans être exhaustifs, on peut citer : la mobilisation de la classe ouvrière en France contre la loi travail, les mobilisations en Belgique contre la loi Peeters, les mobilisations en Angleterre contre les politiques d’austérité, les grèves aux Etats-Unis pour la hausse du salaire minimum, les manifestations au Chili pour un retour à l’éducation publique et au système de retraites par répartition, les nombreuses grèves en Allemagne pour la hausse des salaires.

Prétendre que la situation actuelle est marquée par la passivité des travailleurs ou par un supposé virage à droite de la population est donc une funeste erreur. La gauche dite radicale, tout comme les bureaucraties syndicales, ne cessent de dire que les « gens votent mal », « qu’ils s’en foutent », « qu’ils ne veulent pas se mobiliser ».

Avoir une telle analyse de la situation c’est précisément contribuer à empêcher qu’une alternative politique d’indépendance de classe ne puisse émerger. Ce que nous retenons pour notre part, c’est que l’élément déterminant de la situation actuelle est la vitalité de la lutte des classes, même si les médias dominants n’en parlent pas.

Les très nombreuses grèves et mobilisations à travers le monde montrent que les travailleurs cherchent plus que jamais les voies de l’offensive. Le mois de décembre qui vient de s’écouler n’a pas échappé à la tendance de l’année 2016.

Aux États-Unis, la mobilisation pour la mise en place d’un salaire fédéral minimum à 15 dollars de l’heure (contre 7,25 actuellement) continue de gagner de l’ampleur. Le 29 novembre, une nouvelle journée nationale d’action a eu lieu, donnant lieu à des grèves et des rassemblements dans plus de 340 villes dans le pays, notamment dans les secteurs du commerce, de la restauration rapide, de la santé ou encore de la sous-traitance aéroportuaire.

Dans ce secteur, quelques 8000 travailleurs des aéroports de New York et New Jersey ont d’ailleurs remporté une victoire très significative dans leur combat contre la précarité et les bas salaires. Il s’agit de près de la moitié des nettoyeurs des terminaux aéroportuaires et des cabines des avions, des bagagistes, des aides aux personnes handicapées et des agents de sécurité des aéroports concernés, qui, au bout d’un combat de plus de 4 ans, ont obtenu la mise en place d’un contrat collectif, le droit de se syndiquer et l’augmentation de leur salaire.

Pour le syndicat SEIU (Service Employees International Union) qui a soutenu les travailleurs dans leur combat, il s’agit d’un exemple à suivre pour la création d’un syndicat national de la sous-traitance aéroportuaire. Ce syndicat rappelle que grâce à l’action collective et coordonnée des travailleurs, et surtout grâce à la grève, quelques 85000 travailleurs des aéroports américains ont déjà obtenu des augmentations de salaire.

En Angleterre, le pays a été touché par d’importants mouvements de grèves dans le secteur ferroviaire, dans les postes, dans les aéroports et dans l’industrie. Après avoir rejeté dans les urnes l’UE et sa politique anti-ouvrière lors du vote pour le Brexit, les travailleurs continuent leur mobilisation sur le terrain de la lutte des classes contre l’austérité et la détérioration des conditions de travail.

Pendant plus de 10 jours, pas un train n’a circulé sur le réseau sud de la banlieue londonienne. Quotidiennement, près de 2500 trains ont été annulés et 300 000 passagers concernés. Cette grève a été organisée par le syndicat RMT qui s’était également prononcé pour le Brexit. Si cette grève est en lien avec des suppressions de postes, les appels pour la renationalisation des chemins de fer britanniques se multiplient également.

3500 employés des bureaux de poste britanniques se sont mis en grève au moment de Noël pour dénoncer le changement de leur régime de retraite, les réductions de postes, la fermeture de certains bureaux de poste et la sous-traitance d’autres. 1000 employés de la Royal Mail se sont solidarisés avec eux. 1800 bagagistes de Swissport se sont aussi mis en grève pour réclamer des augmentations de salaire. Les ouvriers de deux usines de céréales (Weetabix) se sont mis en grève pour dénoncer l’augmentation de leur temps de travail.

En Belgique, d’après l’ONSS (Office Nationale de Sécurité Sociale), l’année 2016 devrait être une des années où les grèves ont été les plus nombreuses depuis 25 ans. Le niveau de 2014 – 760 300 jours de grève – pourrait être dépassé. Rien qu’entre avril et juin de cette année il y a eu près de 250 000 jours de grève.

Au premier semestre il y a eu de nombreux de arrêts de travail, qui ont culminé le 24 mai avec une manifestation nationale, pour s’opposer au projet de loi Peeters, équivalent belge de la loi El Khomri. Au deuxième semestre, les arrêts de travail se sont poursuivis avec notamment les grèves dans les prisons et dans le secteur ferroviaire.

En France, il n’y pas eu de trêve des confiseurs en cette fin d’année 2016. Dans la continuité de ce que l’on observe depuis de longs mois déjà, avant, pendant et après la mobilisation contre la loi travail, le nombre de grèves continue à être très important sur tout le territoire. S’il y a une volonté de ne pas coordonner et unifier ces mouvements sociaux de la part des directions bureaucratiques syndicales, la base, elle, continue de pousser et cherche les voies de l’offensive.

Pendant les fêtes de fin d’année, les transports ont été particulièrement touchés par les appels à la grève et les débrayages. Ainsi à la SNCF il y a eu des appels à la grève sur les réseaux TER de Languedoc-Roussillon les 24 et 25 décembre, en Franche-Comté, du 24 au 26 décembre, dans les Pays-de-la-Loire, du 23 au 27 décembre, dans le Centre du 23 au 27 aussi, en Rhône-Alpes les 24 et 25 décembre, en Bourgogne les 25 et 26 décembre, en Aquitaine les 26 et 27 décembre. Dans certains cas, les grèves ont été suivies. Ces cheminots sont tous exposés au processus de privatisation du rail et de remise en question de leur statut. Pourquoi donc ne pas lancer un appel à une grève nationale sur des mots d’ordre clairs ?

Dans les transports urbains, les syndicats des travailleurs des transports collectifs de Lorient, Brest, Lyon, Bordeaux etc. ont lancé des préavis de grève pour la période de la fin-décembre. Là encore, pourquoi pas un appel national, étant donné que ces agents sont exposés aux mêmes politiques anti-sociales et que leurs revendications sont sensiblement les mêmes ?

Dans le secteur de la santé, les mobilisations se poursuivent, là aussi de manière isolée le plus souvent en raison du manque de coordination de la part des syndicats, aussi bien dans les hôpitaux publics que dans les cliniques privées. À Tarbes, par exemple, les personnels de la clinique de l’Ormeau sont en grève depuis plus de 50 jours.

Les revendications des grévistes sont claires : revalorisations salariales de 3%, versement d’une prime annuelle de 1600 euros. Ils dénoncent aussi le manque de moyens, d’effectifs et les affectations forcées. À la fin du mois de décembre, plus de 700 personnes ont participé à un repas de soutien. Les infirmières sont appelées à cesser le travail en janvier.

Autre grève importante d’un point de vue symbolique : entre le 13 et le 18 décembre, la Tour Eiffel est restée portes closes en raison d’un conflit social. Les syndicats réclamaient un meilleur « dialogue social ».