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Estrosi veut forcer l’Algérie à importer des pommes françaises
Les brèves publiées dans cette rubrique « Informations et analyses » le sont à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Christian Estrosi, le président de la région française de Provence-Alpes-Côte-d’Azur (PACA), également maire-adjoint de la ville de Nice, a publié ce samedi un communiqué dans lequel il interpelle le Premier ministre français Bernard Cazeneuve afin que ce dernier intervienne auprès des autorités algériennes pour sauver la filière de la pomme des Alpes de la faillite.
« Il est absolument indispensable qu’un quota de 20.000 tonnes de pommes des Alpes au minimum, soit 15 millions de chiffre d’affaires, soit instauré dès dimanche par les autorités algériennes pour permettre la survie des exploitations alpines qui connaissent des problèmes de trésorerie très importants », écrit le président de la région PACA.
« Plus aucun producteur de pommes des Alpes n’exporte sa production. C’est pourtant un marché stratégique qui représente plus de 40% des ventes de pommes des Alpes », écrit Estrosi, pressant le Premier ministre français d’intervenir auprès de son homologue algérien en « urgence ». « Sinon nos producteurs mettront tous la clé sous la porte », prévient-il.
L’ironie de la situation est aussi succulente qu’une pomme des Alpes. Christian Estrosi est en effet notoirement connu pour ses positions extrêmement controversées au sujet de l’islam et de l’immigration. L’ancien maire de Nice s’est également distingué plus d’une fois par une hostilité affichée avec fierté vis-à-vis de l’Algérie.
En 2012, à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, Christian Estrosi avait terminé un discours prononcé devant les anciens combattants et harkis en clamant haut et fort « vive l’Algérie française ». Loin de s’en excuser, Estrosi avait affiné par la suite ses propos en affirmant qu’il n’avait pas « à faire de devoir de repentance à l’égard de l’œuvre civilisatrice de la France avant 1962 ». Rien que ça.
Durant l’été 2014, Christian Estrosi, à l’époque maire de Nice, avait introduit un arrêté municipal interdisant « l’utilisation ostentatoire » de drapeaux étrangers. La cible d’Estrosi était alors à peine voilée. L’arrêté a été pris le 30 juin, juste avant le match Algérie-Allemagne durant la Coupe du Monde de Football durant la campagne épique de l’équipe algérienne. La justice administrative française a eu beau suspendre l’arrêté pour son « caractère non proportionné », Estrosi avait dans un premier temps refusé de le retirer.
Malgré ses positions anti-algériennes fermement ancrées, voilà qu’aujourd’hui Christian Estrosi vient attendre de l’Algérie qu’elle importe les pommes des Alpes afin de sauver les producteurs de sa région de la faillite. Le ton du communiqué du président de la région PACA n’est pas celui d’une partie en position de faiblesse. Christian Estrosi ne semble pas demander l’aide de l’Algérie, il l’exige. Avec un compte à rebours.
« Il est absolument indispensable qu’un quota de 20.000 tonnes de pommes des Alpes au minimum, soit 15 millions de chiffre d’affaires, soit instauré dès dimanche par les autorités algériennes pour permettre la survie des exploitations alpines », écrit Estrosi. L’Algérie n’a apparemment qu’à s’exécuter, au plus vite. Le président de la région PACA ne dit pas sur quelle base l’Algérie doit assurer un chiffre d’affaires aux producteurs de la pomme des Alpes.
Le communiqué de Christian Estrosi intervient la veille de la réunion du gouvernement, prévue ce dimanche 19 février, pour fixer les quotas d’importation, ce qui peut être considéré comme une pression politique sur les autorités algériennes.
Il intervient aussi dans un contexte particulièrement inflammable dans les relations franco-algériennes. Les réactions aux propos d’Emmanuel Macron au sujet de la colonisation, qu’il a qualifiée de « crime contre l’humanité », ont permis aux Algériens de se rafraîchir la mémoire sur l’absence de remords de certaines franges de la classe politique et de la population française au sujet de la colonisation, et de leur hostilité affichée vis-à-vis de l’Algérie. Christian Estrosi fait partie de cette frange, et la région PACA constitue depuis des décennies un terreau fertile à la prospérité de cette frange.
C’est ainsi que la pomme doit prendre bien malgré elle une dimension politique qui montre, encore une fois, le vrai visage de Christian Estrosi. Pour lui, les Algériens sont juste bons pour consommer de la pomme des Alpes afin que cette filière ne disparaisse pas. C’est en fait tout le problème d’une partie de la droite et toute l’extrême droite française qui considèrent l’Algérie uniquement comme un débouché pour les produits français.
L’Algérie, qui est confrontée comme les producteurs de la pomme des Alpes, à des problèmes de trésorerie, n’a pas à renflouer les caisses de la région PACA, à fortiori si la région compte Christian Estrosi comme champion. Que les producteurs PACA aient à mettre la clé sous la porte n’est absolument pas de la responsabilité de la partie algérienne, mais plutôt celle de leur président de région qui a été incapable de leur permettre de s’adapter et de sortir de leur dépendance envers l’Algérie. Cette affaire illustre les pressions subies par le gouvernement algérien de la part des puissances étrangères pour déterminer les quotas d’importation.