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Madagascar 1947 : la poudrière coloniale
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
http://libeafrica4.blogs.liberation.fr/2017/03/22/madagascar-1947-la-poudriere-coloniale/
Questions à... Jeannot Rasoloarison, historien de l'Université d’Antananarivo. Il est l'auteur de "Madagascar sous la colonisation française de 1896 à 1960" (Editions Jeunes malgaches, 2013).
Quelle est la situation de la Grande Île au sortir de la Seconde guerre mondiale ?
Durant la Seconde Guerre mondiale, la situation économique de Madagascar a été caractérisée par l’effort de guerre en faveur de la métropole et la détérioration des relations commerciales avec l’extérieur. Pour l’effort de guerre, la colonie doit fournir à la métropole des produits nécessaires à l’industrie de la guerre comme le caoutchouc et le graphite et des produits alimentaires pour ravitailler les soldats sur le front. Cet effort incombe particulièrement aux paysans malgaches, qui vont garder un mauvais souvenir de cette politique. Pour les travailleurs salariés, ils sont astreints au régime de la réquisition afin d’alimenter en main-d’œuvre nombreuse les chantiers publics et les entreprises privées qui produisent pour les besoins de la métropole. Concernant les relations commerciales, on assiste à une diminution remarquable des échanges entre la colonie et la métropole. Cette situation provoque à Madagascar une économie de crise et de pénurie, qui prive les Malgaches de l’essentiel des produits de première nécessité importés comme le tissu, l’essence et les produits alimentaires comme le sucre et la farine.
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, la situation économique de Madagascar est donc mauvaise et fait souffrir la population dans son quotidien avec le manque ou l’insuffisance des produits de première nécessité. Elle fait développer, en conséquence, une frustration chez une bonne partie des Malgaches. En outre, sur le plan social et politique, suite à la Conférence de Brazzaville de janvier-février 1944, l’abolition du régime de l’indigénat et du travail forcé en avril 1946 favorise chez les Malgaches un esprit de contestation à l’ordre colonial. Ainsi, aux mois de juin et juillet 1946, les concessions agricoles ou minières, les entreprises industrielles et commerciales ainsi que les chantiers publics se trouvent en proie à des mouvements de grèves qui ont pour objet de revendiquer une amélioration des conditions de vie et de travail des Malgaches.
C’est ce genre de mécontentement que les organisations nationalistes vont exploiter pour avoir l’adhésion des Malgaches. Sur un autre plan, l’octroi des libertés démocratiques aux colonies constitue une occasion pour les Malgaches d’exprimer leur choix politique, notamment pendant les élections législatives organisées en 1945 et 1946.
Quelles sont les revendications des mouvements politiques malgaches qui émergent à partir de 1946 ?
Durant la période de l’après-guerre (1945-1947), les mouvements politiques à Madagascar relèvent de deux catégories : les mouvements organisés en sociétés secrètes et ceux se présentant en partis politiques officiels. Pour les premiers, ils sont composés de deux groupes : le Parti Nationaliste Malgache (PANAMA), créé en 1941 par Lucien Andriamiseza, un fonctionnaire malgache de l’administration coloniale ; et le JINY ou JINA (Jeunesse Nationaliste), créé en 1943 par Monja Jaona, un militant pour la cause des paysans malgaches. Ces deux organisations préconisent la lutte armée pour l’obtention de l’indépendance de Madagascar. Pour les seconds, ils sont composés des partis politiques constitués en 1946. Parmi ceux-ci, les plus nombreux revendiquent l’autonomie ou l’indépendance de l’île.
Le Parti Démocratique Malgache (PDM), créé en janvier 1946 par des personnalités de religion chrétienne protestante, et le Mouvement Social Malgache (MSM), créé en novembre 1946 par des personnalités proches du milieu catholique, réclament une autonomie au sein de l’Union française et une indépendance progressive pour Madagascar. Le Mouvement Démocratique de la Rénovation Malgache, créé en février 1946 à Paris par les deux députés malgaches de l’Assemblée Constituante, Joseph Ravoahangy et Joseph Raseta, et quelques intellectuels malgaches travaillant en France, réclame l’indépendance de Madagascar dans le cadre de l’Union française.
Le seul parti qui ne revendique pas l’autonomie ou l’indépendance est le Parti des Déshérités de Madagascar (PADESM), créé en juin 1946 par des personnalités originaires des régions côtières, comme Philibert Tsiranana, Pascal Velonjara et Félix Totolehibe. C’est un parti qui réclame le maintien de Madagascar comme colonie française, car pour ses dirigeants, les Malgaches, surtout les habitants des régions côtières, ne sont pas encore prêts pour l’indépendance.
Quelle est la place occupée par ces mouvements politiques dans les événements de 1947 ?
Ce sont les deux organisations secrètes qui vont être à l’origine du déclenchement d’une insurrection armée contre la colonisation française le 29 mars 1947. Dans leurs actions, leurs militants encadrent les paysans qui continuent de souffrir des pratiques abusives coloniales, comme la réquisition et le travail gratuit et obligatoire. Ce sont les paysans de la Côte Est de Madagascar, victimes des abus de l’administration et des petits colons français ou réunionnais, qui rallient les sociétés secrètes car ils veulent se libérer de l’oppression coloniale et du régime de la colonisation.
Le parti MDRM, même s’il réclame l’indépendance, n’a pas participé directement à l’organisation du soulèvement nationaliste. Seuls des militants qui ne croient pas à l’obtention de l’indépendance par une voie pacifique participent à titre individuel dans l’organisation et l’animation de la lutte armée pour l’indépendance. Les deux partis autonomistes, le PDM et le MSM, ne se sont pas aussi impliqués dans l’organisation du soulèvement. Pour le PADESM, une partie de ses militants s’est engagée au côté des forces armées coloniales, en intégrant les rangs des milices de partisans, dans le mouvement de répression de l’insurrection.