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Présidentielle en Equateur: léger avantage au socialiste Moreno

Equateur

Lien publiée le 3 avril 2017

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

(afp) Lenin Moreno, candidat du parti au pouvoir en Equateur, était légèrement en tête de l’élection présidentielle pour désigner le successeur de Rafael Correa et choisir entre socialisme et virage à droite, scrutin crucial pour une gauche latino-américaine affaiblie.

L’ancien vice-président Moreno était crédité de 51,07% des voix à l’issue de ce second tour, selon un résultat partiel diffusé par le Conseil national électoral (CNE) et portant sur 94,20% des bulletins dépouillés.

Mais son adversaire, l’ex-banquier Guillermo Lasso, crédité de 48,93% des suffrages d’après le CNE, a dénoncé une «fraude» présumée et s’est dit prêt à contester le résultat.

«Nous allons défendre la volonté du peuple équatorien face à des présomptions d’une fraude qui a pour objectif d’installer un gouvernement qui serait, dès à présent, illégitime», a-t-il dit à Guayaquil, sa ville natale et capitale économique du pays (ouest).

Des centaines de partisans des deux bords se sont rassemblés devant le CNE, dont les accès ont été barrés pour prévenir d’éventuels incidents, suite aux protestations de l’opposition après le premier tour, le 19 février.

- Election 'cruciale' -

Auparavant, M. Moreno et M. Lasso avaient chacun revendiqué la victoire à partir de sondages de sortie des urnes différents.

Le candidat socialiste, paraplégique depuis une agression à main armée en 1998, appelait à «voter pour continuer un processus qui marque le chemin vers l’avenir».

Son adversaire jugeait cette élection «cruciale» pour choisir entre la «voie du Venezuela et celle de la démocratie et de la liberté».

«C’est un moment décisif car nous avons eu une réaction conservatrice ces dernières années» dans la région, a estimé M. Correa, en allusion aux virages à droite de l’Argentine, du Pérou et du Brésil.

Le sort de Julian Assange, réfugié à l’ambassade d’Equateur à Londres depuis juin 2012, est aussi en jeu.

Si élu, M. Lasso entendait «réviser l’asile» dans les 30 jours après sa prise de fonction et expulser le fondateur de WikiLeaks, réclamé en Suède pour un viol qu’il nie et qui craint une extradition aux Etats-Unis pour la publication de documents confidentiels, notamment sur les guerres en Irak et en Afghanistan.

- Assange félicite Moreno -

Dimanche soir, l’Australien a félicité M. Moreno sur Twitter. «J’invite cordialement M. Lasso à se retirer de l’Equateur dans les 30 prochains jours (avec ou sans ses millions offshore) », a-t-il écrit en espagnol.

Plus de 12,8 millions d’électeurs devaient voter, sous peine d’amende. Au premier tour, M. Moreno avait obtenu 39,36% des voix et M. Lasso 28,09%. Le prochain président prendra ses fonctions le 24 mai.

Ce scrutin est inédit depuis la première élection de M. Correa en 2006, réélu ensuite deux fois dès le premier tour.

Dénonçant «la dictature» du parti corréiste, M. Lasso, 61 ans, a appelé au «changement», promettant de créer un million d’emplois et supprimer des impôts.

Apôtre d’une politique sociale, mais moins polémique que son charismatique mentor, M. Moreno, 64 ans, a promis «une chirurgie radicale (...) aux corrompus de ce gouvernement», «aux corrompus d’hier et de maintenant».

Favori des sondages, interdits de diffusion depuis le 22 mars, le candidat du parti au pouvoir Alliance Pais (AP, Patria Altiva i Soberana: Patrie altière et souveraine - l’acronyme jouant sur le mot pays en espagnol), affichait de quatre à 14 points d’avance sur son adversaire du mouvement Créant des opportunités (Creo, «Je crée/Je crois»).

Toutefois, des enquêtes non publiées faisaient état en fin de semaine «d’un nul technique à quasiment 50/50, mais avec une légère tendance en faveur de Lasso», selon le politologue Santiago Basabe.

«Le pays a besoin d’un changement (...) une nouvelle façon de gouverner», a déclaré à l’AFP une électrice, Lourdes Gonzales, 49 ans, femme au foyer.

Aux législatives du 19 février, AP a perdu sa majorité des deux-tiers, conservant néanmoins la majorité absolue à l’Assemblée. Elle a le soutien des classes populaires, bénéficiaires des programmes de la «Révolution citoyenne» corréiste.

«J’ai voté pour Lenin (...) parce que Correa a été un bon président et il faut continuer», a estimé Maria Pillajo, 29 ans, ouvrière en mécanique de précision.

Le président sortant - qui prévoit d’enseigner l’économie en Belgique, pays de son épouse - a mis à profit la manne pétrolière pour moderniser l’Equateur. Mais son gouvernement a été éclaboussé par des accusations de corruption.

M. Lasso séduit des classes moyennes affectées par la crise due à la chute des cours du brut. Il a été accusé par M. Moreno de s’être enrichi pendant la grave crise financière de 1999 alors qu’il était ministre de l’Economie.

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http://geopolis.francetvinfo.fr/equateur-une-presidentielle-decisive-pour-la-gauche-latino-americaine-139237

Equateur: une présidentielle décisive pour la gauche latino-américaine

Le 2 avril 2017, 12,8 millions d'électeurs sont appelés à départager les deux finalistes de l'élection présidentielle en Equateur: d'un côté, Lenin Moreno, 64 ans, candidat de la continuité socialiste du président sortant Rafael Correa, de l'autre, Guillermo Lasso, 61 ans, ex-banquier et chantre d'un virage à droite. Selon les derniers sondages, non publiés en raison de la loi, le duel sera serré.


Le choix du petit pays andin pour l'un ou l'autre des prétendants donnera une idée de l'intensité de la vague droitière qui a commencé à s'emparer du continent sud-américain, après des décennies de gestion post-révolutionnaire. Ainsi, depuis plusieurs mois, les conservateurs sont au pouvoir en Argentine, au Pérou et au Brésil, après la destitution de la présidente Dilma Rousseff (Parti des Travailleurs).

Aujourd'hui, c'est au tour de l'Equateur d'être examiné à la loupe. 

A gauche, sous les couleurs du parti au pouvoir «Alliance Pais» (en espagnol, «pais» signifie «pays»), Lenin Moreno, ancien vice-président socialiste de 2007 à 2013, veut prolonger le «Socialisme du XXIe siècle» de Rafael Correa, qui se retire après dix ans au pouvoir et trois mandats consécutifs. M.Moreno défend l'héritage corréiste globalement marqué par une amélioration du niveau de vie des Equatoriens et une modernisation des services publics.

La «révolution citoyenne» a du plomb dans l'aile
Cependant, même si le favori des sondages au premier tour annonce une augmentation des dépenses sociales, il prend soin de modérer la «révolution citoyenne» promise aux classes populaires par Rafael Correa, lors de sa première élection en 2006.

Une intitiative ternie ensuite par des scandales de corruption et mise en difficulté par la chute des prix du baril de pétrole. L'Equateur est le plus petit membre de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep).

Paraplégique après une blessure par balle lors d'une agression en 1998, Lenin Moreno plaide aussi pour un meilleur accès à l'emploi et des avantages sociaux pour les Equatoriens frappés de handicap.

A droite, Guillermo Lasso, du mouvement Creo («je crois, je crée» en espagnol), séduit, lui, les classes moyennes affectées justement par la crise due à la chute des cours du brut. Des catégories d'électeurs lasses aussi des confrontations entre le président sortant, Rafael Correa, et les milieux d'affaires, les médias ou bien encore les Etats-Unis.

Lasso, membre de l'Opus Dei
Pour M.Lasso, c'est simple, il faut mettre fin à la «dictature» corréiste. En appui de ses arguments, la situation au Venezuela, où la décision de la Cour suprême, annulée depuis, de s'octroyer les pouvoirs du Parlement dont la majorité est hostile au président Maduro lui permet d'agiter l'épouvantail des méfaits de la gauche.

Présenté comme un «self-made man», Guillermo Lasso, membre de l'Opus Dei, promet la création d'un million d'emplois en quatre ans et la suppression de 14 taxes fiscales au nom de son slogan «En avant pour le changement!».

«Nous sommes face à deux miroirs qui demandent: Voulez-vous être comme Macri d'Argentine ou comme Maduro du Venezuela? Deux craintes, finalement», résume à sa manière Napoleon Saltos, professeur de l'Université centrale de Quito, la capitale, en évoquant le choix qui s'offre aux électeurs.

Le cas Julian Assange s'invite dans la campagne
Le sort du lanceur d'alerte australien, fondateur de WikiLeaks et réfugié à l'ambassade d'Equateur à Londres depuis 2012, dépend aussi du second tour de l'élection présidentielle.

Tandis que Lenin Moreno a réaffirmé qu'il maintiendrait l'asile accordé au cybermilitant au nom du respect des droits de l'Homme, le candidat de l'opposition Guillermo Lasso s'est, lui, engagé à réviser ce droit, considérant que l'ambassade équatorienne à Londres «n'est pas un hôtel».

Julian Assange sera fixé dès la prise de fonction du nouveau président qui aura lieu le 24 mai 2017.