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Que se passe-t-il en Guyane ?
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
https://paris-luttes.info/que-se-passe-t-il-en-guyane-7863
Court entretien avec un libertaire de passage sur place qui, bien que totalement hors-sol dans ce mouvement, tente de nous éclairer sur la situation en Guyane.
Quelles sont les forces en présence et quelles sont les relations entre ces différentes forces ?
La population de manière générale, qu’elle soit syndiquée ou non. En Guyane la dimension communautaire est souvent plus importante que la dimension socio-professionnelle ou le rattachement à un syndicat (l’UTG étant de loin le syndicat principal). La communauté chinoise, qui tient tous les petits commerces est relativement absente et moyennement solidaire : beaucoup de magasins sont restés ouverts. Les petits patrons sont aussi en partie présents... sur le volet des revendications de développement économique !
Les médias métropolitains et une large part des milieux militants se focalisent sur le mouvement des "500 frères" qui porte des revendications, qui, vues d’ici, semblent assez réactionnaires. Qu’en est-il de ce collectif ? Quelle est sa base sociale ?
La base sociale est compliquée à définir. On dit qu’il y aurait pas mal d’anciens flics dans leurs rangs. Ils sont très soutenus par la population voire même par des élus nationaux guyanais. Je vois également ça comme un truc réac. Je le compare aux mecs qui vident les bidonvilles à Mayotte pour dénoncer l’inaction de l’Etat en terme d’immigration, ou même aux groupes d’extrême-droite Calaisiens en colère. Mais je dois préciser que je suis pas vraiment intégré dans ce mouvement social et le fait que la population les soutienne massivement me pose pas mal de questions... Peut-être n’ai-je pas toutes les ficelles pour comprendre. J’ai beau poser des questions et parler avec la population, je ne comprend pas bien le pourquoi de ce soutien massif aux 500 frères. Ce groupe hyper paternaliste n’acceptant pas la critique me fait plus peur qu’autre chose.
Lundi 27 Mars, à la chapelle de Soula, une messe a été organisée en leur honneur... Ils n’ont pas pu rentrer dans l’église car ils ne voulaient pas se démasquer, mais l’initiative du prêtre (ou je ne sais pas quel ministre du culte) a été unanimement saluée par la population. Ce collectif s’est créé à la suite de plusieurs assassinats commis ces derniers mois et se revendique comme un mouvement non-violent qui "lutte contre la violence" à la place de l’État. Pour toutes ces raisons il est compliqué de résumer ce groupe en 4 lignes...
Un camion syndical un peu particulier sur les barrages...
Quelle est la part syndicale du mouvement ? Que portent les syndicats ? Sur quelle base idéologique sont-ils réunis ?
Pareil, très difficile à dire pour la part des syndicats ! Au départ ça part de mouvements de grève corporatistes des syndicats du transport, de la santé et liés à l’aérospatiale (base de Kourou, Ariane). La population a repris l’initiative, avec l’aide des 500 frères, pour passer sur des revendications plus générales (sécurité, soins, développement, éducation), qui sont elles-mêmes, dans une certaine mesure, reprises aujourd’hui par l’UTG ! À noter aussi qu’au sein du collectif "Pou lagwiyann dekolé" (Pour que la Guyane décolle) on trouve des syndicats de travailleurs comme des syndicats de patrons, type le Medef Guyane ! C’est aujourd’hui ce collectif qui négocie avec l’état pour toucher une enveloppe de 2,5 milliards afin officiellement de rattraper le retard du territoire par rapport à la métropole.
La question de la sécurité semble cristalliser une partie des revendications. Vu de France, ces revendications semblent intrinsèquement réactionnaires, mais la sécurité est-elle un réel souci ? Pèse-t-elle sur les populations ?
En effet la sécurité est un gros problème, qui pose en plus des questions idéologiques de fond pour un militant politique comme moi. Chacun s’est déjà fait agresser dans la rue pour se faire voler son scooter, son sac, son téléphone, sa bagnole ou son vélo. On ne se promène pas en ville à Cayenne, Kourou et St Laurent, de nuit tard comme dans la majorité des villes de métropole. La violence est très présente dans le quotidien, violence physique mais aussi, et c’est évidemment lié, la violence sociale ! Le collectif demande entre autre un commissariat a Kourou, un escadron de GM et un centre pénitentiaire à St-Laurent du Maroni ! C’est à mes yeux les revendications qui posent le plus de problème, mais il ne semblerait pas que ce soit la vision collective, car c’est sur ces points là, que les ministres venus négocier ont répondu favorablement en premier.
Les flics chantant en coeur avec les manifestants
Comment réagit la bourgeoisie coloniale guyanaise à ce mouvement ?
Il semblerait qu’elle y adhère. De toute façon ce mouvement, certes ultra populaire, n’est pas révolutionnaire pour un sou. Comme je le disais juste avant, même le MEDEF soutient le mouvement, ce qui ne veut pas dire pour autant qu’il n’y a pas de revendications populaires et légitimes à ce mouvement. Mais c’est un concentré de revendications fourre-tout et il est un peu difficile de s’y retrouver ! Personnellement, sur l’éducation et la santé, je pense que les revendications du collectif sont légitimes, voire nécessaires pour le bien-être du territoire et de la populations guyanaise ! Sur le foncier, je suis beaucoup plus sceptique ! Les plus lésés dans cette affaires sont les peuples autochtones de Guyane, dont les revendications ont été, au moins au début, a peine reprises par le collectif. Toutes les revendications sont exposés sur ce site internet :http://nougonkesa.fr/
Les blocages ont l’air de bien fonctionner. Cette pratique est-elle entièrement partagée ou est-elle le fruit d’un courant politique spécifique ? Quelle est la force de cette pratique ?
Tu as très peu d’axes routiers en Guyane, tu bloques l’axe Cayenne-Kourou, plus certains rond-points et tout est paralysé ! Tous les mouvements sociaux, mêmes minoritaires et corporatistes ont, dans le passé, utilisé cette technique. C’est la seule qui marche ! Ajoute à ça le blocage du CSG-CNES et tu cloues la fusée au sol. La fusée étant le point le plus important pour l’état et l’Europe en Guyane, la bloquer oblige l’état a réagir rapidement ! Les blocages routiers ne bloquent que les voitures et camions, laissant les piétons et cyclistes circuler, donc une petite minorité de gens continuent à aller bosser !
Depuis le début du mouvement, les barrages sont ouverts aux voitures le Dimanche (pour la messe ?) et entre 22h et 4h du matin, ainsi que pour les secours, le personnel hospitalier et les keufs...Petite anecdote, un barrage fluvial a aussi été fait sur l’Oyapock par les habitants du petit village reculé de Camopi ! On commence a ressentir un peu la lourdeur de ces barrages au quotidien, avec une pénurie de produits frais !