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Les "Insoumis" se prononcent très majoritairement contre le vote Macron
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Les partisans de Mélenchon se sont donc très majoritairement prononcés contre le vote Macron : les deux tiers des "Insoumis" se prononcent pour l'abstention ou le vote blanc et seulement un tiers se prononce pour le vote Macron.
Close depuis ce mardi 2 mai à 12H00, cette consultation a permis l’expression de 243128 insoumis.es et donne à voir des avis partagés :
– 87818 insoumis.es, soit 36,12%, pour un vote blanc ou nul;
– 84682 insoumis.es, soit 34,83%, pour un vote Emmanuel Macron;
– 70628 insoumis.es, soit 29,05%, en faveur d’une abstention.
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(Mediapart) 240 000 militants, sur environ 450 000, se sont prononcés lors de la consultation organisée par La France insoumise sur le second tour de l’élection. 36,12 % souhaitent voter blanc ou nul, 34,83 % voter pour Emmanuel Macron et 29,05 % comptent s’abstenir. Un statu quo assez fidèle au refus de se prononcer clairement de Jean-Luc Mélenchon.
La division étalée au grand jour, pour mieux « rester groupés », selon les mots de Jean-Luc Mélenchon. La France insoumise a donné mardi le résultat de la consultation de ses soutiens organisée ces dernier jours, sur ce qu’il s’agirait de faire pour le second tour. En fait de consultation, comme nous l’avions expliqué, il s’agit plutôt d’un sondage – dès lors que la direction de La France insoumise ne compte pas en tirer le moindre enseignement en termes de consigne de vote. 243 128 Insoumis, sur les 450 000 environ qui auraient pu y participer, ont « dit leur choix ». 36,12 % d’entre eux ont annoncé leur intention de voter blanc ou nul le 7 mai, 34,83 % de voter pour Emmanuel Macron, et 29,05 % veulent s’abstenir. Cela porte à deux tiers le nombre de personnes qui ne comptent pas participer au vote « barrage » contre la candidate du Front national, Marine Le Pen. Avec le slogan « pas une voix pour le FN », La France insoumise avait par ailleurs décidé de ne pas laisser un choix « je vote Marine Le Pen » lors de cette consultation. À noter : l’abstention réalise lors de ce sondage un bon score, dans un parti qui avait mis le vote obligatoire dans son programme.
Le mouvement est en tout cas profondément divisé sur la question du second tour, du moins pour ceux qui ont participé. Cela semble valider la stratégie de Jean-Luc Mélenchon. Ni au soir du second tour, ni vendredi lors de sa prise de parole par l’intermédiaire d’une vidéo postée sur YouTube, le candidat défait au soir du premier tour n’avait souhaité donner de consigne de vote. Il n’avait pas plus donné son propre choix, tout en indiquant ce qu’il ne ferait pas : s’abstenir ou voter Marine le Pen.
Dans cette vidéo, Jean-Luc Mélenchon reprochait tout d’abord au candidat d’En Marche! de demander aux Insoumis non pas « un vote antifasciste, un vote anti-extrême droite » mais « un vote d’adhésion ». « Non, nous n’adhérons pas à ce projet. Ça ne va pas m’empêcher, moi en tant que personne, de faire ce que j’ai à faire. J’irai voter, d’abord parce que dans mon programme le vote est obligatoire. Quant à savoir ce que je vais faire, il n’y a pas besoin d’être grand clerc, mais pourquoi je ne le dis pas ? Pour que vous puissiez rester regroupés », poursuivait Jean-Luc Mélenchon en s'adressant à ses troupes. « Si je dis ce que je fais, je vous divise », insistait-il.
Un cadre de la campagne nous expliquait récemment cette absence de consigne par la « peur de perdre les électeurs arrachés au FN et à l’abstention, ou à l’inverse les politisés de gauche traditionnelle ». « Il n’y aura aucune indulgence de notre part à l’égard de l’extrême droite », précisait-il. Mais il veut croire que cette stratégie ne nuit pas pour l’instant au mouvement. À l’appui de ses dires : le fait que plus de 60 000 personnes se sont inscrites pour soutenir le mouvement depuis le 23 avril au soir. En outre, explique-t-il, depuis huit jours, « des gens qui ne s’étaient pas manifestés pendant la campagne rejoignent maintenant les groupes d’appui ».
Surtout, La France insoumise estime que ces polémiques de l’entre-deux-tours seront bien vite oubliées, si tant est, bien entendu, qu’Emmanuel Macron soit bien élu dimanche prochain. L’hypothèse inverse n’est de fait jamais envisagée chez les cadres du mouvement. Le troisième tour, celui des législatives, est en ligne de mire. « Le second tour de la présidentielle ne va régler aucune des questions. Le vrai choix va se faire aux législatives », explique Manuel Bompard, directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle, et lui-même candidat dans une circonscription à Toulouse.
Coordinateur du Parti de gauche, Éric Coquerel juge qu’il y a « trois issues possibles aux législatives : l’issue “on continue comme avant” avec Macron majoritaire, l’issue identitaire, raciste et xénophobe avec Le Pen, et l’issue qu’on représente ». Mais pour lui, « les gens vont avoir un réflexe national à voter pour La France insoumise ». C’est cette volonté de « nationaliser » les législatives qui pourrait donner des arguments à une candidature de Jean-Luc Mélenchon dans une circonscription. Les villes de Lille, Marseille ou Toulouse, dans lesquelles La France insoumise a fait de gros scores au premier tour de la présidentielle, sont évoquées.
Reste à fixer une autre pierre d’achoppement : le lien entre La France insoumise et ses alliés potentiels, à savoir Ensemble et le PCF. À cette heure, aucun accord n’a encore été trouvé nationalement avec les communistes. Une nouvelle réunion devait avoir lieu mardi soir. Quelques heures auparavant, dans une tribune publiée sur Mediapart, Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, proposait de créer une « bannière commune », « la force du peuple à l'Assemblée nationale », qui pourrait « rassembler toutes les forces dont nous avons besoin pour gagner, qu'elles soient ou non dans La France insoumise ».
Il n’est pas sûr du tout qu’il soit entendu. D’abord parce que La France insoumise a été pensée justement comme un mouvement qui puisse faire bannière – d’ailleurs les candidats estampillés La France insoumise pour les législatives s’engagent à signer une charte, mais peuvent rester dans leur propre parti. Ensuite, et surtout, car le PCF n’est pas précisément en position de force. « La logique voudrait que tout le monde se range sur le programme qui a fait 7 millions de voix », renvoie sèchement un cadre de La France insoumise.