[RSS] Twitter Youtube Page Facebook de la TC Articles traduits en castillan Articles traduits en anglais Articles traduits en allemand Articles traduits en portugais

Newsletter

Ailleurs sur le Web [RSS]

Lire plus...

Twitter

Le Front de gauche pourrait perdre la moitié de ses députés

Lien publiée le 13 juin 2012

Tweeter Facebook

Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.europe-solidaire.org/spip.php?article25530

« La pillule va dure à avaler », soupire Ian Brossat, candidat malheureux du Front de gauche (PCF) aux législatives. Au lendemain du premier tour, dimanche 10 juin, le réveil a été douloureux pour le Parti communiste et le Parti de gauche. Fort de leurs 11,1% à la présidentielle, ils espéraient bien élargir leur assise à l’Assemblée nationale. Mais avec 6,9% des voix, ils ont dû sévèrement revoir leurs ambitions. De 19 députés (16 PCF et apparentés et 3 PG), ils pourraient n’en obtenir que dix : neuf communistes et un PG. « C’est très paradoxal : par rapport à 2007, on gagne des voix et malgré ça on perd des députés », déplore Lydie Benoist, chargée des élections au PCF.

Un chiffre qui ne leur permettrait pas d’atteindre les quinze députés nécessaires pour constituer un groupe à l’Assemblée nationale. Pierre Laurent, le secrétaire national du PCF, a demandé dès lundi un abaissement à 10 du nombre de députés.

Le PCF a été particulièrement malmené dans la « banlieue rouge ». En vertu d’une règle de désistement entre le PS et le PCF, les candidats arrivés en seconde position doivent se retirer. Cela devrait permettre à Marie-Georges Buffet et François Asensi de conserver leurs sièges en Seine-Seine-Denis, où cette règle a fait l’objet d’un accord local. « Il faut qu’on pense à l’avenir », argumente Pierre Laurent. Mais si Jean-Pierre Brard a choisi de se retirer en faveur du socialiste Razzy Hammadi, Patrick Braouezec semblait bien décidé, mardi 12 juin, à se maintenir. Ce qui pourrait remettre en cause la totalité de l’accord dans le département.

Ailleurs, la règle s’applique, malgré la déception des militants. Dans les Hauts-de-Seine, le président du groupe sortant Roland Muzeau termine derrière un socialiste, tout comme Marie-Hélène Amiable. Dans le Val-de-Marne, c’est aussi une surprise pour le maire d’Ivry-sur-Seine, Pierre Gosnat, qui se retrouve derrière le maire MRC du Kremlin-Bicêtre soutenu par le PS, Jean-Luc Laurent. Même situation en Seine-Maritime pour Jean-Paul Lecocq. Dans le Rhône, Michèle Picard n’a pas réussi à sauver le siège d’André Gerin et a été éliminée dès le premier tour.

« Le poing et la rose »

Seul le Nord semble avoir résisté. Trois députés devraient retrouver leur place : Alain Bocquet, Jean-Jacques Candelier et Marc Dolez. Ce dernier devrait être le seul élu PG, Jean-Luc Mélenchon et Martine Billard ayant été défaits dès le premier tour.

Au Front de gauche, c’est le vote utile qui est mis en avant pour expliquer ce score. « Il y a eu une très forte volonté de confirmer le vote de la présidentielle, souligne Ian Brossat. Des candidats qui ne sont pas connus et pas implantés sont arrivés en tête seulement parce qu’ils avaient le poing et la rose. » Autre argument avancé par le PG : le scrutin majoritaire. « S’il y avait la proportionnelle, on aurait 40 députés », assure Martine Billard, co-présidente du PG. Pour Vincent Tiberj, chercheur à Sciences Po, la contre-performance doit être relativisée car le nombre plus important de voix obtenues par les candidats Front de gauche « leur permet d’assurer leur longévité ». Le financement électoral est en effet lié au nombre de voix récoltées.

Reste à trancher la question d’une éventuelle participation gouvernementale. Le PCF réunit ses militants la semaine prochaine sur le sujet. Mais pour Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, « les conditions ne sont pas réunies », notamment avec « la camisole de force » budgétaire qu’imposera le traité européen. Pour Ian Brossat, la question fera même l’objet d’ un « vote clair » en faveur du non.

Pour Vincent Tiberj, les communistes ont « beaucoup à perdre et peu à gagner » à une éventuelle entrée au gouvernement. « En 1997, le PCF n’a pas vraiment profité de sa participation au gouvernement Jospin et a pâti du 21avril 2002 », explique-t-il. Selon lui, « le gouvernement va forcément mécontenter une partie de son électorat et le Front de gauche, comme les Verts, redeviendront une voie alternative ». D’où l’importance pour eux d’avoir un groupe à l’Assemblée nationale.