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Polémique autour de la campagne de recrutement du CNRS
Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.
Suppressions et déclassements lors de la campagne de recrutement au CNRS de 2017 - un texte du collectif des travailleurs précaires de l'enseignement supérieur et de la recherche :
Motion du Conseil scientifique de l’institut des sciences humaines et sociales du CNRS :
Lettre adressée aux membres du jury d’admission CR 2017 de l’InSHS qui sont par ailleurs membres d’une section du Comité national de la recherche scientifique
http://tendanceclaire.org/contenu/autre/LETTRE%20JURY%20(1).pdf
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Polémique autour de la campagne de recrutement du CNRS
Une pétition a été ouverte pour dénoncer des déclassements lors du dernier concours en sciences humaines et sociales.
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 27.06.2017 à 12h27 | Par David Larousserie
Le CNRS et son Institut des sciences humaines et sociales (INSHS) se seraient bien passés de ces polémiques néfastes pour leur image. La campagne de recrutement 2017 de nouveaux chercheurs dans le célèbre organisme s’achève en effet sur des protestations et une pétition signée par plus de 2 600 spécialistes de ces disciplines. Le concours révèle en effet des anomalies pour le moins troublantes. Pas moins de cinq sous-commissions sur dix de l’INSHS sont concernées, ainsi qu’une autre, dite interdisciplinaire. Dans l’une, un concours a été annulé, puis relancé. Dans deux, un poste a été supprimé. Et dans toutes, l’ordre des admissibles a été bouleversé par la direction du CNRS au moment de prononcer les admissions définitives, éliminant parfois les premiers de la liste. Pour comprendre ce micmac, il faut savoir que la procédure de recrutement est complexe et que les postes sont rares. 297 emplois étaient proposés, dans un contexte de baisse régulière (330 en 2012 par exemple). « En sciences humaines et sociales, on peut avoir 30 à 40 candidats par poste. En moyenne, au CNRS, c’est environ 20 », estime Claire Lemercier, historienne au conseil scientifique du CNRS. Au printemps, une partie seulement des candidats est retenue pour des auditions devant des commissions de 18 membres, correspondant à des sous-disciplines. Ces scientifiques, nommés par le CNRS ou élus par leurs pairs, ne font pas forcément partie de l’organisme. Puis, nouvel écrémage. Ce jury sélectionne des candidats dits admissibles, dont le nombre dépend bien sûr du nombre de postes attribués à la section. En juin, un jury d’admission, représentant la direction de l’organisme, tranche définitivement pour décider des admis, pris sur les listes des commissions (il ne peut repêcher un non-retenu). C’est là que des déclassements peuvent intervenir, permutant deux candidats pour des motifs liés à la politique générale de l’organisme. « C’est légal, mais ces ajustements sont en général marginaux. Cette année, c’est un chamboulement du classement. Les jurys sont bafoués », décrit Josiane Tack, secrétaire général du syndicat SNTRS-CGT, signataire de la pétition. « On regrette de tels bouleversements et nous attendons une réaction forte du CNRS », ajoute Patrick Monfort, secrétaire général de l’autre syndicat important, le SNCS, également signataire. Refus de commenter La section 36 (sociologie et sciences du droit) cristallise les critiques. Un poste sur trois est annulé. Les deux premiers admissibles sont éliminés et le sixième, dernier de la liste, est repêché. Qui plus est, aucun sociologue n’est recruté et les deux admis sont juristes. En section 32 (mondes anciens et médiévaux), aucun candidat n’est pris par le CNRS alors que le jury en avait choisi un. En 35 (sciences philosophiques et philologiques, sciences de l’art) et 39 (espaces, territoires et sociétés), le deuxième passe devant le premier. Et dans la section 53 interdisciplinaire, le deuxième est éliminé au profit de la cinquième… Le CNRS refuse de commenter ces décisions, arguant que les concours ne sont pas terminés. Ce qui n’empêche pas les explications de circuler. En 32, le CNRS n’aurait pas aimé la non-sélection de « son » candidat. L’inversion en 39 viserait à récupérer un candidat qui avait obtenu l’une des bourses européennes les plus prestigieuses du Conseil européen de la recherche (ERC) dans son emploi précédent à l’étranger (ce qui permet à l’organisme, accessoirement, de profiter d’une partie de la bourse). Un e-mail, diffusé puis récusé par le président de l’INSHS, Patrice Bourdelais, note la faiblesse des dossiers retenus par le jury 36 et des profils peu internationaux. Tout cela sur fond de guerre de chapelles au sein de la sociologie. « Certes, la direction de l’INSHS avance une justification pour chaque cas, mais le tableau d’ensemble est désastreux. Et cela crée une situation de défiance délétère entre les sections et l’institut », regrette Olivier Coutard, président de la conférence des présidents de sections du CNRS. Les « explications » ne convainquent pas. Tantôt les femmes sont privilégiées, tantôt non. Un candidat pas assez « international » a fait sa thèse aux Etats-Unis. La pétition pointe « une atteinte grave et sans précédent (…) au principe fondamental de l’évaluation par les pairs ». C’est sur ce principe que reposent également l’évaluation et la publication des articles de recherche. Les chercheurs y tiennent et arguent de la rigueur mise dans l’évaluation des dossiers par les commissions pendant plusieurs semaines, alors que le jury d’admission juge plus vite et sur les avis rendus par les sections. Hypothèse moins glorieuse, Patrice Bourdelais, qui prend sa retraite dans une semaine, est soupçonné de régler des comptes avec certains courants de la sociologie. Et de ne jurer que par la bibliométrie, c’est-à-dire des évaluations quantitatives (nombre d’articles publiés, type de revue, nombre de citations…) ne tenant pas compte des spécificités des disciplines. M. Bourdelais n’a pas répondu à nos sollicitations. « Ce qui se passe est un pur scandale et, sous couvert d’un jury d’admission, un véritable “fait du prince”. Du jamais-vu dans les annales du CNRS », s’emporte Stéphane Beaud, sociologue membre du jury de la section 36. Au vu de l’investissement personnel qu’impliquent ces concours très exigeants, les conséquences sont dramatiques pour les « déclassés », qui ont souvent multiplié les contrats courts et précaires. Seul « réconfort », ces derniers savent que leur « succès » sera retenu pour les années suivantes et qu’il augmente a priori leur chance.




