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NPA-France Insoumise. Un échange entre deux militants

France-Insoumise NPA

Lien publiée le 2 août 2017

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Ces articles de la rubrique « Ailleurs sur le web » sont publiés à titre d'information et n'engagent pas la Tendance CLAIRE.

http://www.anti-k.org/2017/08/02/npa-france-insoumise-un-echange-critique-et-fraternel-entre-deux-militants/

Médiapart – 01 août 2017 – Par Antoine (Montpellier) – Blog : Clarté à gauche pour (com)battre la droite et l’extrême droite

Cela s’est produit suite à la mise en ligne sur ce blog de mon billet Insoumis, vous nous gonflez… Dégonflez votre bulle et parlons unité politique. Comme on peut le constater, le titre de ce billet n’y allait pas avec le dos de la cuillère car il s’agissait pour moi de… provoquer enfin un débat sur le fond des divergences que l’on peut avoir avec le rassemblement mélenchonien. Débat rarement rendu possible sur Mediapart tellement les intervenants proFI pratiquent très majoritairement une stratégie commando de défense d’une citadelle supposément assiégée. Laquelle stratégie réactive les vieux fonds mortifères d’une gauche assimilant toute critique envers elle à l’usage d’une arme de destruction massive. Merci donc à Jacques Deparis de s’être prêté au jeu de l’échange constructif : si cet échange n’aboutit pas, autrement dit ne permet pas de rapprocher les points de vue en présence, il aura permis, je l’espère, de clarifier des divergences, et ce n’est pas rien par les temps qui courent. Il laisse aussi la porte ouverte pour qu’il soit clair que la mise en oeuvre des deux orientations en présence, en tout cas ce qu’en portent deux militants, n’est pas exclusive qu’elles vérifient  dans la pratique la possibilité d’opérer des convergences pour relancer le nécessaire, voire impératif, retour du mouvement social comme acteur majeur pour défaire la politique gouvernementale que la FI, le NPA et tant d’autres organisés ou inorganisés, appellent de leurs voeux. Le temps presse, comme cela est dit quelque part dans les lignes ci-dessous, car cela (re)commence le 12 septembre !

Précisions : le texte de cet échange entre bloguistes  est reproduit tel quel ci-dessous sans rien changer de ce qui porte, à certains endroits, la marque de rédactions parfois hâtives propres à cet exercice. Encore ceci : comme suggéré plus haut, ni moi, ni, je pense, Jaques Deparis, n’avons la prétention de penser que ce que nous écrivons soit représentatif, du moins au sens de les engager en tant que telles, de l’orientation de nos organisations respectives… Il s’agit de paroles de militants comme indiqué dans le titre de cette page. Pas plus et, comme on dit, pas moins ! Avertissement enfin aux lecteurs pressés : c’est assez long, à vos risques et périls mais il est facile d’en sortir à tout moment…

—————————————

Comme je le fais régulièrement, je tient à affirmer mon soutien et mon respect au NPA, certes de manière critique mais parfaitement sincère.

Ceci étant dit, il ne serait pas superflu, qu’une forme de réciprocité s’instaure, si l’on veut réellement que des échanges constructifs prennent place dans le débat entre les différentes formations de la gauche.

Je lis bien votre billet, comme celui d’Alexandre ou parfois ceux de Jean-Marc B et force est de constater, que fonds et formes de ces billets, sont loin d’appeler d’emblée à la franche camaraderie… Pour ce qui est de celui d’Alexandre, j’ai posté un commentaire, me semble-t-il respectueux, argumenté et sourcé, appelant des échanges mais auquel il n’a pas daigné répondre. Mépris, indifférence…?

Peu importe, c’est son droit mais il ne faut pas se plaindre ensuite que le dialogue soit difficile du seul fait des « insoumis ». Je rappelle à toutes fins utiles, que la FI a toute la gauche (et pas que) sur le dos. Nous sommes insulté-e-s, méprisé-e-s, diffamé-e-s en permanence depuis 18 mois. Cela créé un climat peu propice à la discussion constructive, voyez-vous…?

Parallèlement, dire qu’au sein des « insoumis » il n’y aurait que vertu, serait pour le moins ridicule, nous sommes proportionnellement tout aussi pénibles que les autres…

Mais pour en revenir aux arguments avancés dans votre billet si aimablement titré… Vous faites assurément la même erreur d’analyse que Alexandre ou d’autres, qui voudraient que la FI soit une formation finie, figée et en mesure de produire des résultats après seulement quelques mois d’existence.

Il y a eu les résultats électoraux, discutables certes mais pas négligeables en terme de reflet de ce qu’est la gauche « radicale » aujourd’hui. J’utilise « radicale » pour évacuer la gauche « en marche »…

Il n’y a pas, je crois, d’exemples depuis l’après guerre, d’une émergence à gauche, comparable à celle de la FI, sur l’échiquier politique. Il est donc, à mon sens normal, que cela soulève, au pire des rejets, au mieux des interrogations. 

Or, il y a bien peu d’interrogations dans les critiques formulées, le recours à l’invective et au constat sanctionnant l’immédiateté, prévalent avant tout. Peu de formulations critiques, prennent en compte la forme réelle de ce mouvement, sa prime jeunesse et ses aspirations à susciter l’implication populaire à la praxis politique.

Personne à gauche, ne juge négativement la forme d’action adoptée par le NPA, est-ce pour autant la seule possible ? La seule qui puisse contribuer à l’émancipation ? La seule qui vaille ? Bien présomptueux celui qui l’affirmerait.

Ce qui, de mon point de vue, nuance le NPA de la FI, c’est le choix de cette dernière d’opérer aussi sur le champ institutionnel. Et son pari de vouloir coordonner l’action parlementaire à celle sur le terrain n’est pas rejeter d’un revers de main.

Un peu moins de mépris pour l’exercice naissant et peu plus de patience avant de juger.

En attendant, que s’instaure le dialogue, partout où c’est possible !

Jacques Deparis, vous êtes l’un des rares insoumis intervenant dans ces échanges médiapartiens à le faire dans un esprit constructif qui, bien entendu, n’enlève rien à une approche critique de vos interlocuteurs. Seulement vous, vous ne confondez pas critique et attaque. C’est si rare parmi vous que cela mérite d’être souligné. Merci donc.

Sur nos divergences, je pointe ce que vous dites sur le caractère non figé de la FI et sur donc l’impossibilité de faire un premier bilan, en termes de résultats, de son action. Il y a là un problème de méthode. Je ne reproche pas à la FI de ne pas avoir produit de résultats mais l’entourloupe qu’il y a chez certains de vos camarades à nous refiler du pâté d’alouette : la presque victoire qu’aurait été, selon eux, le score de JLM à la présidentielle, puis l’élection de moins d’une vingtaine de députés, sont transformés en victoire tout court. Victoire par comparaison avec ce que le FdG  et toute autre force de la gauche « radicale » a pu jamais obtenir, pas de problème pour autant que l’on assume que sur la clé de tout, le combat, anticapitaliste pour moi, antilibéral pour vous, c’est un échec. La victoire, elle est du côté de Macron et du Medef. Que cela soit un victoire à la Pyrrhus, eh bien c’est ce qu’il nous reste à obtenir.

Et cela passe par autre chose que l’autoproclamation sectaire, deuxième volet de ma critique : la joie d’avoir « scoré » à la présidentielle et d’avoir des députés étant légitime, ce qui ne l’est pas, c’est sur cette base là, se poser en force unique de l’opposition à construire contre le gouvernement. Or, là-dessus nous touchons du doigt ce qui est à la base de l’échec qui gît dans votre victoire : le solo politique de la FI a démarré dans la campagne présidentielle car il n’a jamais été question pour elle de tisser des passerelles, des points d’accord avec d’autres forces. Une telle stratégie d’unité aurait pu déboucher sur un candidature unique, une campagne unique. mais cela était fort improbable au vu des divisions sur trop de sujets : migrants, patriotisme, rapport à l’Etat, avec le point particulier de la question de la police, les travailleurs détachés, la Syrie, Poutine, etc. sans parler de ce que nous considérons comme un programme sous-estimant gravement ce qu’il faudrait pour obtenir une rupture avec le système… Mais il y avait moyen de mettre en valeur que, de points de vue différents, nous avions la même cible, les partis du système (PS, LR, Modem, Macroniens..), le FN (un parti du système à sa façon) et surtout le Medef et derrière lui, le capital (au demeurant pas sûr que sur ce dernier terme, ça aurait pu suivre, mais il y avait moyen de s’en sortir !).

Nous pouvions construire ensemble un positionnement convergent de second tour (aux deux élections mais dès le premier tour à la législative, cela s’est fait comme dans l’Eure), en tout cas, montrer par des discussions fraternelles, que nous cherchions, sans obligation de résultats, à parvenir à faire une unité ponctuelle. En procédant ainsi la FI aurait fait tomber bien des préventions qu’elle a suscitées par son discours hautain : ralliez-vous à nous, hors nous, c’est zéro, etc. Mélenchon s’est ainsi coupé d’une frange radicalisée et abstentionniste, le plus souvent jeune, dont on ne saurait dire si, mobilisée électoralement, elle lui aurait permis de figurer au second tout mais il aurait valu la peine, y compris et peut-être surtout de votre point de vue électoraliste, de tenter le coup. Dit autrement, vous n’avez pas su être conséquents avec votre électoralisme, ce qui de mon point de vue est bien car ledit électoralisme est la plaie du combat politique à gauche !

Et ce sera mon dernier point : justement l’électoralisme. La FI n’est pas trop jeune pour que l’on s’abstienne de noter qu’elle trimballe du vieux, du très vieux qui la leste d’emblée…comme elle a lesté le FdG. JLM a eu beau se dégager du Fdg en rompant avec ce que celui-ci maintenait comme liens avec le PS, via le PCF, il a gardé le cap du « hors des élections point de salut », en faisant l’impasse sur la place qu’un parti ou un regroupement politique doit prendre dans ce qui est l’essentiel  du combat antisystème : la construction d’un mouvement social autonome décidé à aller jusqu’au bout, ce qui implique, contrairement à ce que défend JLM, de pousser les feux hors du cadre que les bureaucraties syndicales cherchent à imposer aux luttes. Il ne s’agit certes pas de se substituer aux syndicalistes mais d’opter pour que le mouvement social se dote de ses propres organes de mobilisation où les syndicalistes occupent leur place mais que leur place et où les partis et orgas politiques, font de même, sans tenter aucune main-mise sur lesdits organes d’animation des luttes. Et là nous butons sur le paradoxe d’une FI qui cherche à prendre la direction d’une mobilisation politique sur les questions sociales (cf le 23 septembre) mais sans envisager que son cadre d’intervention doive être essentiellement à l’intérieur du mouvement social lui-même aux côtés (pas au-dessus) des autres organisations politiques, dans le schéma d’autonomie de fonctionnement de ces luttes à faire converger (en somme pas de téléguidage politique des luttes). Et dans cet « intérieur » du mouvement social, favoriser avec l’ensemble des forces antisystème tout ce qui permet de faire justement convergence, unité sociale, élargissement jusqu’à la grève générale, s’il le faut, pour décrocher ce qui doit être posé comme l’objectif : le retrait des lois travail 1 et 2.

Alors disons-le, dans le bilan à faire de la FI, sans lui reprocher spécialement de ne pas avoir réussi son coup électoral, il y a ce passif qui consiste à ne rien envisager du scénario que je viens de décrire et qui fait pas mal consensus chez nombre d’acteurs sociaux non ou anti-électoralistes avec qui la FI pourrait pourtant faire l’unité. C’est ce que nous avons réussi à mettre en place à Montpellier (Mobilisation ! Réunion publique de Montpellier, une belle réussite…   et  Macron-ordonnances antiTravail. Appel à résistance 34… ). On verra bien le maçon montpelliérain au pied du mur le 12 septembre. Mais on aimerait en dire autant de la FI en tant que structure nationale.

Pardon pour avoir été long.

Merci de votre retour.

Si cela peut vous rassurer, je ne suis pas un ovni au sein de la FI. Beaucoup ne s’expriment pas publiquement et celles et ceux qui le font, ne sont pas forcément sur Mediapart, loin s’en faut…

Je comprends bien qu’il soit difficile, pour des formations qui occupent le terrain politique depuis des décennies, d’entendre de la part de la FI un certain triomphalisme à l’issue de ces élections. Mais gardez en tête que ce mouvement n’a que 18 mois d’existence.

Souvenons-nous qu’un score électoral à près de 5% avait fait grand bruit dans la sphère politique et médiatique. Olivier Besancenot n’avait pas manqué de souligner à l’époque et à juste titre, le fait que la parole qu’il portait avait un écho au sein de l’électorat et cela n’était évidemment pas pour lui déplaire.

Alors, que des camarades se réjouissent d’obtenir de tels résultats, en si peu de temps, pourquoi aller leur chercher des poux dans la tête ? Bien sûr que chacun-e d’entre nous souffrent qu’il n’en ait pas été autrement mais ne nous reprochez pas d’avoir malgré tout, obtenu 7 millions de voix et 17 député-e-s. Ce n’est pas victorieux, loin de là mais cela reste une victoire.

La voie électoraliste pose, comme vous soulignez, un fossé, à mon sens irréductible, entre le NPA et la FI. Car la FI a clairement fait le choix des urnes. Tant pour l’accession au pouvoir que pour la révolution citoyenne qu’elle vise. Et bien évidemment, tout s’articule autour de ce choix. Dès lors, les stratégies et les mots ne peuvent être les mêmes que les vôtres.

Il nous faudra encore longtemps souffrir de nos divergences, quant au choix des méthodes pour parvenir à renverser et remplacer le capitalisme. Nous saurons, je pense, nous rejoindre à des moments clés, dans la rue ou dans les urnes mais entre temps, respectons nos choix respectifs et acceptons qu’un but à atteindre puisse être abordé de différentes façons.

Une chose encore qu’il vous faut entendre et comprendre même si cela va vous écorcher les tympans et je compatis, mais la FI est encore en gestation et il lui est indispensable de conserver une certaine étanchéité. Oui, elle est à un stade où elle a besoin d’un entre-soi, non par rejet ou mépris de l’autre mais par nécessité de se composer sa propre identité politique. (Échec patent du FdG)

Cela ne l’empêche pas d’être en permanence dans la communication (sens premier du terme) avec son électorat et avec qui veut bien l’entendre.

Cette phase de fondation interne, interprétée par beaucoup comme du sectarisme, aucune formation ou parti n’y a échappé. Ce qui la rend plus palpable pour la FI, c’est sa présence « ostentatoire » sur l’échiquier politique. Nous aurions obtenu 6 ou 7% comme cela nous avait été promis, personne ne nous chercherait sur ce sujet.

Pour conclure, j’ai déjà été bien long, il y a un point qu’il ne faut pas feindre d’ignorer. Le NPA et la FI, sont sur la même voie sans pour autant être « concurrents », car nous ne nous adressons pas de la même façon à celles et ceux que nous cherchons à convaincre, du bien fondé de rompre avec le capitalisme. La population est diverse, les proportions de celles et ceux qui pensent que le vote ne sert à rien ou de celles et ceux qui ne voient pas d’issues à la lutte de terrain, sont des constantes plus ou moins accentuées selon les cas.

Il nous faut tenir compte de cette complémentarité de fait. La FI comme le NPA, n’ont à mon sens, rien à craindre l’un de l’autre. Trouvons de possibles convergences, il y en a, et restons concentré sur l’objectif. Nous ne serons jamais trop à proposer des alternatives au capitalisme.

Votre réponse est toujours constructive sauf qu’elle a tendance ponctuellement à déraper et, passons sur le ton polémique, à caricaturer la position discutée et à empêcher de clarifier les choses. Ainsi quand vous dites que je ou nous chercherions des poux à la FI sans tenir compte de sa jeunesse… Bigre chercher des poux, pour être gentil, je dirais que c’est plus compliqué et plus sérieux que cela. En effet, derrière l’idée convenue qu’il faut laisser à la jeunesse de quoi apprendre et faire ses expériences, il y a l’idée fausse pour moi, que la jeunesse d’une organisation obéirait aux rythmes psychosociaux de construction de la personnalité des enfants et des ados. Tout simplement parce que, la preuve par l’âge des Mélenchon mais aussi Corbière et d’autres, les dirigeants de la FI ne sont pas des enfants, encore moins des enfants de choeur. Pardonnez-moi cette saillie… Cette organisation naît du vieux : le réformisme républicaniste tamisé par des expériences pas spécialement « formatrices », je dirais même plutôt particulièrement « déformatrices », à l’OCI, au PS et j’ajouterais au PG où le moins que l’on puisse dire c’est que, en héritage des autres organisations, on y trouvait/on y trouve un fonctionnement interne verrouillé par une garde de fer autour du Chef. Toutes choses que l’on retrouve à la FI.

Et c’est là que je vous vois, pardon encore, assez ingénu, du moins j’espère qu’il s’agit bien de cela, quand vous vous efforcez finalement de justifier cette étanchéité de fonctionnement par la jeunesse de la FI alors que l’étanchéité lui préexistait, dans l’histoire de ses principaux dirigeants et qu’elle avait pour fonction de faire prévaloir les options d’une élite éclairée sur le menu peuple militant.. et que cela a échoué ! Et puis qu’est-ce que c’est qu’une organisation qui, pour exister pleinement, devrait se couper des débats politiques qui traversent le corps social, comme s’il s’agissait d’un laboratoire à la recherche de la formule chimiquement pure de la politique. Il y aurait du chimiquement pur en politique ? Cela n’est pas un peu effrayant qu’il faille construire une orientation démocratique en se coupant de ce qui dans le champ politique relève de la dialectique démocratique des débats ? En somme, ce que je veux vous dire très sincèrement c’est que cet argument ne tient pas sauf à reconduire une conception élitiste de la politique, ce qui d’une façon ou d’une autre reproduit le schéma du populisme de gauche, dont, avec certes d’autres paramètres, Podemos est un bon exemple. Cette volonté de s’isoler participe d’une stratégie de contrôle-verrouillage de ce que la FI a réussi à capter comme sympathie. C’est le paradoxe d’une organisation qui a réussi à percer mais se méfie de cette sympathie qui, trop hétérogène, altèrerait, si elle s’affirmait à travers un débat interne libre, ce que la direction voudrait avoir fixé comme seule orientation possible.

Pouvez-vous me dire où sont les textes montrant les orientations en discussion dans la fondation de la FI : est-ce qu’il a été possible de proposer des plateformes différentes à des congressistes ayant pu se constituer en affinités d’orientation pour ou contre, totalement, partiellement de l’orientation de la direction ? Quels scores ont été obtenus par les orientations en présence ? Quelle représentation proportionnelle est sortie de ces débats ? Comment fonctionne, sur quels mandats de congrès fonctionne la direction ? Quels sont les textes adoptés majoritairement ? Je sais que la direction de la FI prétend que l’originalité de ce regroupement c’est de ne pas fonctionner comme un parti et je crains que, par là, la réponse à mes questions soit qu’il n’y a rien de tout ce que je voudrais savoir. Mais voilà, cela reviendrait à dire que la démocratie que défend pour la société la FI, n’étant pas ce que l’on entend par démocratie dans la tradition de gauche alternative, eh bien serait une démocratie sans existence d’organes où s’exprimeraient les différences, voire les divergences, mais seulement des contributions adressées directement à un organe dirigeant qui ferait le tri sans que personne n’ait le moyen de peser sur ce choix, de le contrôler et de le contester le cas échéant. Voyez-vous, pour moi, et ce sera la conclusion de cet échange, ce qu’une organisation fait en termes de démocratie interne préfigure inévitablement la démocratie qu’elle serait appelée à mettre en place au pouvoir : une organisation qui donne la primauté à une direction éclairée ne permettant à la base que de lui faire des propositions qu’elle sélectionne ou pas, peut difficilement prétendre qu’il en irait différemment dans son exercice du pouvoir en société. Et, pour revenir à votre problématique de l’étanchéité que vous estimez nécessaire pour la FI dans un premier temps, elle est problématique parce que c’est là, dans l’instant, au présent immédiat, que vous sollicitez la confiance des gens, des électeurs mais au fond plus largement. Et je m’aventurerais à dire que, si vous avez perdu les élections, c’est, pour une bonne part, parce que, tout en ayant mobilisé, vous avez aussi démobilisé et découragé de vous soutenir, tous ceux, toutes celles qui se refusent à donner un appui à des gens qui fonctionnent en étanchéité vis-à-vis d’eux et aussi en étanchéité interne entre une direction et la masse militante et sympathisante; et qui veulent continuer encore après les élections et qui ne veulent pas s’ouvrir aux autres qui travaillent à changer la société. La FI tient là, me semble-t-il, une sérieuse contradiction, qu’il faut espérer qu’elle soit capable de lever. Et la lever c’est déjà travailler à tisser des ponts avec d’autres organisations pour battre la droite au sens large et le Medef et, à cette fin, pour élargir la base sociale permettant de faire bélier contre ces ennemis. Bien sûr, cela suppose d’abandonner toute volonté, à partir de l’étanchéité dont nous parlons, de prendre, au nom de quoi, la tête d’un mouvement social et politique. Ne pas procéder ainsi c’est assurément participer de l’échec à faire reculer Macron et sa bande. Lourde responsabilité, non ? Certains à la FI l’ont compris localement. Ce n’est pas le cas nationalement.

« Voyez-vous, pour moi, et ce sera la conclusion de cet échange…« 

Dont acte ?

Plus sérieusement, il me semble que vous m’avez mal lu, ou que je me sois mal exprimé.

Pour « les poux dans la tête« , je parlais des militants euphoriques… Pour la jeunesse, je faisais référence à l’âge du mouvement, pas à celui des initiateurs-trices…L’équipe d’animation ne manque pas de trentenaires pour le moins pertinent-e-s.

Et pour ce qui est de l’étanchéité, je me dois de rappeler que les portes de la FI, sont restées ouvertes à tous les courants de la gauche, de février à octobre 2016… Comme je l’ai précisé à A. Raguet, certaines rencontres programmatiques, ont été au combien fécondes en terme d’apports émancipateurs, très éloignés de la tendance Soc-dem que l’on prête volontiers à la FI.

Je conclurais à mon tour, non pas sur un jugement ou un constat mais par une hypothèse, à mon sens vraisemblable, selon laquelle, la politique de ce siècle qui commence, ne pourra plus se faire sans une implication massive des peuples. Que ce soit dans la praxis politique que dans la maitrise de valeur économique et de fait, des orientations écologiques.

Et qu’il y ait des éclaireurs dans cette voie exploratrice de communs universels, outrepassant nécessairement un certains nombres de dogmes, provoque de fait et pour quelques années encore, un phénomène de rejet, de la part de formations ultra politisées.

Comment peut-il en être autrement ?

Deux remarques. D’abord, que la FI accepte des apports programmatiques venus de l’extérieur, mieux peut-être, qu’elle laisse chacun s’exprimer sur tel ou tel site, cela n’a rien à voir avec un débat interne sur des textes de congrès, où des amendements sont possibles, qui sont portés au vote. L’inédit que vous voyez dans le refus de procéder ainsi à la FI, est vieux comme la mauvaise histoire du mouvement ouvrier : en effet, avec ce que permet l’existence des réseaux, on appelle certes les « gens » à discuter (le comité de base) et à porter ce qu’ils veulent sur un FB dédié ou sur une page de discussion sur tel ou tel site, mais on finit tout de même par retrouver cette mauvaise histoire de la confiscation du pouvoir de décision : qui décide de ce qu’il faut ou pas retenir des propositions? Où est-ce validé-contrôlé par confrontation loyale avec d’autres propositions et sur quelle représentation des sensibilités à la direction tout cela débouche-t-il ? Vous me direz « par vos questions, vous nous ressortez le vieux dont veut s’émanciper la FI ». Et ma réponse serait : si c’est pour retrouver le vieux de l’antidémocratie, je reste avec le vieux de la démocratie. Car il faut cesser de se leurrer; la démocratie ça ne s’invente pas en faisant table rase… du passé… A ce petit jeu, il y a un passé qui se faufile et, dans le non-dit, oeuvre comme d’hab : ce passé c’est celui où il y a une poignée de gens qui décident et à la FI ils ont nom Mélenchon, Corbière, Coquerel et quelques autres. Et cela induit ce verticalisme de fonctionnement et cette « passivisation » des militants et sympathisants que l’on prétend  amuser en leur disant « allez, exprimez-vous », alors que la démocratie ce serait de dire « allez, décidez et, pour cela, organisez-vous de bas en haut pour vous donner ce que vos débats à la base dégagent comme majorité (avec des minorités, mouvantes ou pas) le tout aisément repérable et… révocable par un prochain congrès (ordinaire ou extraordinaire).

Sachez qu’il y a plus de gens que vous ne l’imaginez qui sont sensibles à tout cela et qui, pour cette raison, ne rejoignent pas la FI et/ou lui font payer aussi, comme aux autres partis, vieux ou moins vieux, leur abstentionnisme !

Tout ce que je vous oppose, amicalement s’entend, ce ne sont certainement pas des dogmes, c’est la seule chose que l’on connaisse pour que, malgré des défauts certains sur lesquels il y aurait matière à innover mais pas comme fait la FI, on donne plus que la parole aux militants, le pouvoir ! On pourrait appliquer à ces questions de fonctionnement interne dont nous débattons, la célèbre phrase de Churchill : «La démocratie est le pire des systèmes, à l’exclusion de tous les autres.».

Deuxièmement, persister dans cette voie du défaut de démocratie interne (et ce qui, dans son programme se rattache au refus de l’exposer au débat : des positions étrangères à la dynamique émancipatrice comme le culte de la France, de la République, des bons patrons, comme si l’extraction de la plus-value était émancipatrice avec eux, etc.) n’annonce rien de bon pour la suite de la FI mais aussi pour le mouvement d’ensemble que nous devons construire dans l’unité la plus large pour battre Macron, sa clique et le pouvoir social qui écrase le peuple et qu’au NPA nous appelons le capitalisme ! La FI a réussi à fixer sur elle un grand nombre d’électeurs mais rappelez-vous le FdG, l’échec est au tournant si des mesures adéquates ne sont pas prises : hier, la rupture avec le PS, aujourd’hui, pour la FI, la rupture avec son egocentrisme organisationnel à double étage : celui de sa direction vis-à-vis de sa base et celui de son rapport, une fois fixé le monolithisme interne, aux autres acteurs politiques en cherchant à leur imposer son hégémonie et/ou en les ignorant s’ils ne se rallient pas à elle ! Très significatif à ce propos : la FI n’entreprend aucune démarche d’unité au niveau national pour préparer la rentrée sociale ce qui fait du solo du 23 septembre un signe négatif, sectaire. Un 23 septembre qui prendrait place à côté d’une démarche unitaire sur la participation commune au 12, cela serait très différent. La FI pourrait continuer à apparaître de façon autonome sur ce qu’elle veut mais pas en lieu et place des initiatives unitaires. Si je prends le cas de Montpellier, où d’ailleurs la démarche unitaire a été à l’initiative du NPA 34, la FI tient sa place aux côtés d’un arc de forces large préparant le 12 septembre et ses suites. Cela montre qu’à la FI il y a place pour de telles démarches unitaires et qu’elles s’expriment localement. Pourquoi faudrait-il qu’au national, à la FI on ne tente pas la chose ?

Tout cela pour dire que je ne peux pas m’accommoder, comme vous le faites, que chacun mène sa barque en toute fraternité … distante alors qu’en face, ils ont bien compris que leur maintien au pouvoir passe par les convergences nécessaires. Le succès de Macron tient beaucoup à avoir réussi ce que Mélenchon n’a pas fait : l’union. Ni pu faire : unir largement sur son nom. Tout simplement parce que l’union, nécessaire aussi à gauche, ne passe pas, à la différence de la droite, par l’union autour d’un homme, d’un chef. De ce point de vue-là, Mélenchon est dans le très vieux schéma du « tous autour de moi » ! N’est pas Staline qui veut ! Ne le prenez pas mal c’est seulement pour dire que celui-ci est le contre-exemple à ce que je dis : il a  réussi à fédérer autour de lui, et de quelle façon, pour mener à la catastrophe que vous savez ! Et l’antidote à cela semble désormais trop fort pour qu’un Mélenchon réédite ce passé. Passé le retour, comme vous voyez, je ne suis pas du tout convaincu de ce que vous dites du caractère inédit de la FI : en son coeur gît la même tare qu’hier… Et le fait d’avoir réussi à faire masse malgré tout ne prédispose pas en soi à réussir. La preuve toujours par ce passé si négatif…

Voilà ce que me suggère votre dernier commentaire. A bientôt peut-être.

Vous parlez beaucoup de cette FI et de ces innombrables imperfections. Encore une fois, je serais fort étonné que vous trouviez quelqu’un pour vous affirmer que tout y est merveilleux et qu’elle est la perfection absolue en matière de formation politique…

J’entends donc les : « pas comme ci », « trop comme ça »… Même les procès d’intention sur de supposés principes qui mèneraient forcément à la tromperie, la désillusion, l’échec…

Pourquoi pas…?

Parlons-en franchement mais alors, qu’à chacune des critiques, soit élevé un argument montrant la pertinence par l’exemple, que la FI soit dans l’erreur. Or, jusqu’à preuve du contraire, aucune formation politique, dans son mode d’organisation et/ou d’action, n’est à ce jour, en mesure de montrer son efficience en terme d’offensive et fortiori, à rompre avec le capitalisme.

Une chose met tout le monde d’accord (partisans comme adversaires) c’est que la lutte sociale est un mode d’action sans lequel, rien ne serait possible. Mais nous savons aussi, toutes et tous, qu’à elles seules, ces luttes, sans prolongements ou horizons politiques définis, sont vouées à être dissoutes par la classe dirigeante. Nous le constatons, mandature après mandature, depuis des décennies.

Ces trente dernières années, d’une classe ouvrière sur la défensive, ont très sérieusement entamé notre modèle social si chèrement conquis.

Seulement voilà ! Pour repasser à l’offensive, encore faut-il être en mesure de proposer une alternative concrète, susceptible de rassembler le plus grand nombre. Ce que, d’une manière générale, les formations de la gauche radicale n’intègrent pas du fait de leurs visées révolutionnaires, au sens « barricade » du terme.

Or, il n’est pas interdit de penser que ce plus grand nombre, qui fait tant défaut à la mobilisation sociale, ait besoin d’une sphère politique, au sein de laquelle puisse s’élaborer une transition de rupture avec les fossoyeurs réformistes de la Socdem.

Cela ne veut pas dire que les barricades seront inutiles, loin de là, l’adversaire ne manquera pas de nous y pousser mais, hors d’un espace politique populaire, en capacité de soutenir et fournir la résistance sur le terrain, les chances de transformer la lutte en continuité politique, sont pour le moins illusoires.

Après, les vertus de formes organisationnelles : horizontales, verticales, obliques, sinusoïdales… elles sont certes, déterminantes dans certaines séquences de validation sociale mais sont en aucune manière, décisives, au point d’en faire l’alpha et l’oméga d’une conscience de classe. Les leviers institutionnels, révolutionnaires et anticapitalistes, dont nous disposons, ne se sont pas imposés de la sorte.

J’ai assez longuement exprimé l’essentiel de ma position sur la FI qui, en fait, m’intéresse du point de vue de ce qu’elle peut apporter à un mouvement d’ensemble. Mes remarques sur le fonctionnement interne de ce regroupement ne sont là que pour l’effet que j’y vois sur la capacité ou pas de ce mouvement d’ensemble à se mettre en place.

Vous avez une phrase qui condense beaucoup de choses mais qui, selon moi, se retourne contre votre argumentation sur la nécessité de l’étanchéité, du temps qu’il faut à une organisation jeune de  se former, etc. Je ne reviens pas sur ce que j’ai dit du vieux que je lis dans cette jeunesse… Mais vous dites ceci « Pour repasser à l’offensive, encore faut-il être en mesure de proposer une alternative concrète, susceptible de rassembler le plus grand nombre.  » Et c’est bien là votre problème, pas spécialement le mien, si vous voulez bien me suivre dans le raisonnement : l’alternatuve concrète ne se façonne pas en vase clos mais au coeur des expériences de masse et l’échéance d’une telle expérience c’est déjà le 12 septembre, le jour où « cela (re)commence » ! Or votre tempo qui consiste à dire laissez-nous le temps est contradictoire avec l’imminence d’un mouvement d’ensemble contre la politique antisociale et liberticide de Macron. C’est maintenant que commencent les travaux pratiques de la construction d’un tel mouvement, le laboratoire c’est le mouvement social : chacun y confronte ses propositions, cherche le dénominateur commun sans trahir ses convictions, etc.

En fait je vous sens déconnecté des échéances des luttes sociales et ne semblez pas voir que le 12 septembre ce n’est pas un appel à se mobiliser comme un autre. C’est cela que vous devriez interroger. Car votre façon d’argumenter semble bien calée en fait sur un échéancier électoral qui ne vous empêche pas de saluer l’extra-électoral mais le rapport au temps politique que vous exprimez traduit bien qu’il s’agit foncièrement d’un temps électoral : et de ce point de vue…on a le temps, on peut prendre le temps de se former « en s’étanchant », etc. Mais, pardon pour le jeu de mots, entretemps (!), le rouleau compresseur capitaliste, nullement contraint, lui, par les rendez-vous électoraux, avance ! De fait, je poursuis l’image, vous êtes à contretemps et cela ne peut que profiter à ceux qui envoient les signaux qu, quoique mal élus, ils ont désormais la légitimité des urnes pour nous casser nos acquis. L’électoralisme de la FI, qui lui fait prendre son temps, est pris dans la nasse : la FI fait feu de tout bois avec ses parlementaires qui, désolé, ne pèsent pourtant rien sur les enjeux du moment et même construisent un rideau de fumée euphorisant s »ils ne le dissipent pas… en s’investissant eux aussi dans la construction du mouvement social : à leur place pas à la place des acteurs sociaux !

C’est donc sur le rapport au 12 septembre et à ses suites que l’on verra si tout ce que vous dites de la capacité de la FI à innover se vérifie : n’y participer qu’en exhibant ses muscles électoraux serait un coup d’épée dans l’eau. Le mouvement social a besoin que tout le monde, FI comprise, s’investisse dans la construction du rapport de force social et politique de l’occupation des rues, des lieux de travail, etc. dans la perspective d’un affrontement difficile mais nécessaire avec le pouvoir en place. Votre labo déplacez-le là : vous y avez tous les paramètres essentiels de la situation et le moyen d’y faire observations et préconisations pour que ça marche en termes d’auto-organisation ! Le reste, les stratégies du passé qui ont échoué, celles qui n’ont encore rien prouvé, c’est bon pour la discussion hors sol. Place au débat sur le terrain de la relance du mouvement social à moins que vous théorisiez que la FI n’y sera qu’en appoint car son champ d’action n’est que parlementaire, électoral.. Mais alors il faut le dire et l’assumer publiquement, y compris devant vos électeurs qui n’ont probablement pas envie de repartir comme en 40, pardon, comme en 2012 avec le FDG : on vote bien, on gagne (bon score)-on perd (la politique de droite, via le PS, gagne) et c’est la droite qui gagne sur l’imposition de sa politique antisociale même si elle perd en 2017… tout en gagnant car elle passe le relais de sa politique à un pote, certes un peu trublion, mais pote tout de même ! Et le grand perdant c’est le peuple : votre absence d’implication pleine dans ce qui se prépare le 12, autrement qu’en accompagnement du mouvement sans participation à sa structuration, signerait que vous recommencez le cycle électoraliste perdant du FdG. Cela serait bien la peine de finir comme cela, non ? Alors, dès le 12 tous ensemble ! Mais il faut que cela se voie et, pour le moment, nationalement la FI vaque à autre chose !

Faire aboutir notre échange, sur une extrapolation de ce qui se produira, réellement, le 12 septembre, me parait assez éloigné des contenus avancés précédemment.  

Mais va pour cette date emblématique du 12 septembre ! Dont on sait à l’avance, qu’elle sera la première d’une innombrable série sous l’ère Macron…  Je tiens tout de même à préciser, que personne n’a exclu, que la FI soit présente lors de cette journée, ni même qu’elle se joigne à l’appel à mobilisation. Quoi qu’il en soit, vous savez pertinemment que les partisans de la FI seront présents le 12 et pas qu’un peu !

Ne me dites pas que vous faites partie de ces détracteurs, qui aiment à répandre l’idée selon laquelle, les insoumis-e-s, n’agiraient que sous l’ordre du Grand Timonier… undecided

 À l’heure qu’il est, on ignore quelle sera la teneur de l’unité. Au sein même des formations syndicales, toutes ne se sont pas encore prononcées, quant à leur participation. C’est en tout cas, ce que l’on peut constater sur Démosphère. Il en va de même des partis politiques, à ce jour, seule LO, figure sur la page d’appel. Le NPA n’y est pas encore.

Quant au rassemblement du 23 septembre, à l’initiative de la FI, je ne perçois pas d’emblée, l’incohérence que l’on voudrait lui prêter. Ce dernier ne se fait au détriment de personne, que je sache. C’est là, une occasion de rappeler à toutes celles et ceux qui se sont mobiliser durant la séquence électorale, que le mouvement est plus que jamais présent en tant que tel et pas seulement sur les bancs de l’Assemblée Nationale.

J’ai tout de même le sentiment en vous lisant, que la « diabolisation » de l’objet « FI », soit un exercice obligé en préalable à toutes discussions. Rarement les échanges se rapportent au fond, en tout cas, chaque fois que j’essaye d’en débattre, avec vous ou d’autres de vos camarades ici sur Mediapart,  je sens comme un blocage (auto censure ?). Peut-être que « l’écrit », de par sa nature peu volatile, est un frein ? Car lorsqu’il s’agit d’échanges de vives voix et j’en ai régulièrement avec des partisans du NPA, les discussions deviennent tout de suite plus denses. Ne le prenez pas mal, ce n’est qu’un constat personnel.

Comment pouvez-vous dire que les discussions que nous avons ne portent pas sur le fond : démocratie interne, électoralisme, construction du mouvement social…  ? Eh bien qu’est-ce que vous appelez le fond ?

Par ailleurs résistez à la tentation de penser que les critiques que l’on vous adresse participent d’une « diabolisation » de la FI. Laissez cela au fan club qui protège l’Intouchable. Vous, vous discutez … sur le fond ce qui est paradoxal avec ce que je viens de repérer dans votre discours.

Sur le 12 septembre, restez dans le sujet : il ne s’agit pas de participer, ça aussi laissez-le, tiens à Pierre de Coubertin. La politique ce n’est pas une Olympiade ! Je vous propose que les partis politiques, en lien avec les acteurs sociaux soient partie prenante de cette mobilisation, co-acteurs de cette manif et de ses suites : acteurs dans les débats, dans la rédaction de matériel commun qui envoie le signal qu’un front social et politique est en train de s’organiser et que ce signal est un encouragement adressé aux hésitants (regardez comment nous faisons dans le 34, le NPA, la FI, le PC, des syndicalistes, des anars…(Macron-ordonnances antiTravail. Appel à résistance 34…et Mobilisation ! Réunion publique de Montpellier, une belle réussite…). C’est tout à fait autre chose que ce que vous me dites que la FI nationale va faire ou fait. Pour être clair je crois que la FI est là aussi dans la continuité du FdG et de la conception aberrante de… l’étanchéité des rôles sur le mode « aux syndicats le social (grèves, etc.), aux partis le politique (tiens donc : en fait les élections) ». Cette façon de procéder crée un hiatus entre l’agenda du social et celui des élections qui fait que le premier s’arrête et attend x années que les secondes prennent le relais… qui, on l’a vu en 2012, ne vient pas. Et pour cause : les gens vont dans les mobilisations comme dans les élections pour avoir des réponses immédiates que les premières ne donnent pas car les syndicats qui appellent à arrêter, à faire une pause, attendent de fait que les secondes finissent le boulot (la CFDT n’attend qu’une chose que ça s’arrête un point c’est tout et le plus vite possible, cas extrême) ! Et les gens acceptent mais en majorité n’y croient plus (cf abstentions) de voter pour des réponses immédiates qui ne viennent pas non plus. La solution à explorer est dans l’imbrication du politique et du social, en permettant au mouvement social de porter lui-même ses revendications avec la plénitude de leur charge politique et en se donnant son propre calendrier avec pour objectif final de gagner. Et pas de renvoyer à d’éventuels députés qu’ils finissent le boulot car cela c’est de la … soumission politique à d’autres que soi ! Et cela démobilise et laisse de la marge de manoeuvre aux pouvoirs qui en ont largement profité ces dernières années. Et qui continueront à en profiter si nous ne changeons pas de logiciel social et politique!

Tout cela, je l’espère sera vu par vous comme des points de fond. Si ce n’est pas le cas, cela veut dire que nous avons épuisé les  possibilités de discuter. Ce serait dommage mais pour parodier une détestable phrase historique, il faudra alors savoir cesser un débat !

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L’échange s’est interrompu ici, s’il reprenait, j’ajouterais ses développements

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